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Revue Etudes anglaises Mir@bel
Numéro Volume 62, juillet-septembre 2009
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Introduction - Alexis Tadié p. 258-265 accès libre
    • Translating loss: place and language in Amitav Ghosh and Salman Rushdie - Supriya Chaudhuri p. 266-279 accès libre avec résumé
      Dans l'?uvre des écrivains post-coloniaux, le lieu apparaît souvent sous le signe de la perte : il est menacé, ou déjà perdu. Cela est dû à la perte qui accompagne toute représentation linguistique et qui est exacerbée dans le cas de la traduction. Prenant pour point de départ le roman de Milan Kundera, L'Ignorance, qui aborde les questions du langage, du lieu et de l'identité, cet article analyse la façon dont deux écrivains du sous-continent indien, Amitav Ghosh et Salman Rushdie, utilisent le langage pour s'inscrire dans l'espace. En m'appuyant principalement sur The Hungry Tide (2004) de Ghosh et Shalimar the Clown (2005) de Rushdie, j'analyse les conséquences de la traduction d'expériences vécues dans une langue vers une autre langue. Cette analyse s'interroge enfin sur l'écriture, la traduction, et le rapport du sujet au monde.
    • ?Yes, sir, I was the one who got away?: postcolonial emergence and the question of global english - Ankhi Mukherjee p. 280-291 accès libre avec résumé
      Cet article analyse trois romans extrêmement bien reçus par la critique ces deux dernières années (White Tiger [2008] de Aravind Adiga, A Case of Exploding Mangoes [2008] de Mohammed Hanif et The Reluctant Fundamentalist [2007] de Mohsin Hamid), en les considérant comme des études de cas pour une analyse de la déterritorialisation du roman indien et pakistanais en anglais du XXIe siècle. Il se concentre en particulier sur le phénomène des vies minoritaires décrites dans une langue majoritaire, et montre la façon dont les formes littéraires, ainsi que l'anglais standard, sont restructurés au sein de la voix narrative post-coloniale en anglais.
    • The inheritance of modernity: insurgencies in contemporary Indian fiction - Cécile Girardin p. 292-304 accès libre avec résumé
      Plusieurs romans des années 2000 (Magic Seeds, The Inheritance of Loss, An Iron Harvest et The Hungry Tide) font figurer des insurrections de type marxiste dans plusieurs régions de l'Inde, et dressent un portrait sombre de l'engagement et de la représentation politiques. La fiction permet de dessiner la dislocation entre les idéaux et la violence, réelle, disséminée par ces conflits, ainsi que le délitement du langage, quand les émotions et l'affect occupent toute la scène politique. Alors que le roman indien semblait souvent célébrer la différence et la contestation, ces non-sens politiques permettent de repenser radicalement la relation de l'individu à l'histoire
    • ?Step across this line?: edges and borders in contemporary Indian literature - Vanessa Guignery p. 305-316 accès libre avec résumé
      Cet article analyse les modes selon lesquels la littérature indienne contemporaine aborde la poétique de la frontière dans le contexte postcolonial et dans celui des nouvelles configurations d'un ordre mondial conçu comme une zone de migrations transnationales où les tensions communautaires s'affirment toutefois violemment. D'une part, les romans indiens prennent acte des lignes dures et des cadres qui définissent l'individu, la société et la nation, et offrent un sentiment de stabilité mais aussi de fixité et d'enfermement. D'autre part, ils suggèrent des lignes de fuite qui remettent en question les divisions binaires et les partitions arbitraires, et favorisent au contraire le brouillage et la transgression des limites. Par le biais de cette tension entre le rappel et la suppression des lignes de démarcation, la littérature indienne contemporaine reconfigure la frontière en tant qu'espace contingent, éphémère et fluide, un devenir-lieu plutôt qu'une limite stable.
    • Indian poetry in English: from the Trauma of Estrangement to a poetics of strangeness - Laetitia Zecchini p. 317-331 accès libre avec résumé
      Cet article situe la poésie indienne contemporaine de langue anglaise dans le contexte plus large de la littérature et de la poésie dans les autres langues indiennes, à partir de la seconde moitié du vingtième siècle jusqu'à aujourd'hui. Il montre que l'étrangeté comme valeur et comme poétique a aujourd'hui remplacé l'aliénation, la distanciation et la non-appartenance nourries par les disjonctions de l'histoire, par les sentiments de dislocation intime, de chaos ou d'inquiétante altérité du monde extérieur, que la poésie des années soixante et soixante-dix pouvaient mettre en évidence. L'analyse s'appuie sur l'?uvre de deux poètes de Bombay : Adil Jussawalla (né en 1940) et Arun Kolatkar (1932-2004). La poésie de Kolatkar se fonde sur l'impermanence, le désagencement, l'opacité, l'entrelacement créatif et l'historicité pour forger de l'inconnu, renouveler notre regard sur le monde et faire émerger la réalité, aussi familière ou négligeable soit-elle, à la conscience et à l'émerveillement. L'étrangeté est au c?ur de la perception et de l'appartenance.
    • But why do you write in hindi? - Annie Montaut p. 332-344 accès libre avec résumé
      Écrire en hindi est souvent considéré comme un choix par défaut, car on soutient que l'anglais est à la fois une langue panindienne et un moyen d'expression plus prestigieux que les langues indiennes. On n'écrit en hindi, ou dans une langue indienne régionale, que si on n'est incapable d'écrire en anglais, ou pour des raisons nationalistes. Cet article déconstruit en premier lieu ces arguments, en faisant apparaître les causes historiques du prestige de l'anglais en Inde. Il montre ensuite les raisons positives qu'il peut y avoir à écrire en hindi, ou en une autre langue régionale, en relation avec la nature des cultures littéraires de l'Inde. Celles-ci ne sont pas gouvernées par un concept moderniste de la nation et de l'état, ni par une redéfinition postmoderne ou postcoloniale du champ littéraire.
    • Two figures of shame: Exposure, Ethics, and Self-Narration - Udaya Kumar p. 345-357 accès libre avec résumé
      En prenant pour point de départ la dimension publique de l'autobiographie, cet article étudie deux exemples de la honte dans l'autobiographie indienne, où le sujet fait l'expérience de l'incohérence et la dislocation. Cet article analyse les tropes de la vulnérabilité et de la honte auto-infligée, dans l'autobiographie de Gandhi, en même temps que des moments de honte ou d'humiliation forcée dans les autobiographies Dalit. Il conclut sur la possibilité d'un réexamen éthique de la honte qui irait au-delà d'une dichotomie opposant bourreaux et victimes.
    • Contemporary Indian fiction and the dynamics of cross-cultural collocation - Marta Dvorák p. 358-369 accès libre avec résumé
      Étudiant les stratégies métatextuelles telles que les perspectives multiples, la polyphonie, et la transtextualité, et explorant le processus dialogique qui lie l'émetteur et le récepteur, cet essai place la littérature indienne contemporaine (de Desai à Adiga, lauréat du Man Booker Prize 2008) dans le contexte plus général des nouvelles littératures qui ont accentué les pratiques intertextuelles classiques et souligné la circulation du sens.
    • In custody and beyond: a conversation with Anita Desai - Vanessa Guignery, Alexis Tadié p. 370-378 accès libre
    • Bibliography of Indian Writing in English - Alexis Tadié p. 379-384 accès libre