Contenu du sommaire : 2001, réseaux en orbite
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Numéro | no 43, janvier-mars 2001 |
Titre du numéro | 2001, réseaux en orbite |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : 2001, Réseaux en orbite
- Avant-propos - Pascal Griset p. 4-5
- Alcatel et les télécommunications spatiales, la lente constitution d'un pôle industriel - Yves Bouvier p. 6-16 La Compagnie Générale d'Électricité est entrée dans la construction des satellites de télécommunications par la petite porte. Sur un marché contrôlé par les firmes américaines, la société française a bénéficié des commandes publiques pour construire tout d'abord des stations terriennes d'émission-réception. C'est toujours grâce aux commandes de l'administration française des télécommunications que se met en place l'industrie de construction des satellites (programme Télécom 1), la CGE ne s'y insérant que par la reprise des filiales de Thomson. Progressivement, les commandes européennes vont prendre le relais et ce d'autant plus que le groupe se fait de plus en plus européen (1986-1987). Il faut attendre les années 1990 et la modification du marché des satellites pour qu'Alcatel Space entre véritablement dans une logique concurrentielle. La constitution du pôle industriel des télécommunications spatiales au sein du groupe CGE est le résultat d'une politique industrielle de long terme des pouvoirs publics ainsi que la conséquence des recompositions de l'industrie des télécommunications (accords, fusions?). Bien que n'ayant jamais été un axe fort de développement du groupe, le secteur des télécommunications spatiales d'Alcatel constitue le premier constructeur européen de satellites.
- Les échanges technologiques entre la France et les États-Unis : les télécommunications spatiales (1960-1985) - Anne-Thérèse Nguyen p. 17-24 Entre 1960 et 1985, la France réussit à combler en grande partie le fossé technologique qui la sépare des États-Unis dans le domaine des technologies de télécommunications spatiales. Afin d'expliquer la réussite française, cet article étudie les motivations et les interactions des politiques suivies par les deux parties. Les politiques spatiales de la France comme des États Unis résultent d'une interaction complexe entre des visées stratégiques, industrielles et économiques dans un contexte de guerre froide marquée. Il s'agit pour les États-Unis de conserver leur monopole stratégique et économique, tout en coopérant suffisamment avec les pays européens pour préserver des liens privilégiés et limiter le développement d'une recherche européenne indépendante et surtout à visée militaire. Cette politique déclinée à travers la création d'Intelsat, le National Security Action Memorandum n° 338 et des coopérations notamment entre la NASA et le CNET atteint toutefois ses limites en 1974, lorsque les États-Unis posent comme condition au lancement du satellite franco-allemand de télécommunication Symphonie 1 le renoncement à toute utilisation commerciale. Dès lors, la France qui avait oscillé entre collaboration et développement indépendant, se fixe comme objectif la réalisation d'un programme national complet, réalisé avec des partenariats au niveau européen. Cela se traduit par la création de l'Agence spatiale européenne, la mise au point d'Ariane, la participation à Eutelsat et enfin la réalisation d'un programme de télécommunications par satellite. Cette stratégie est couronnée de succès en 1984 avec le lancement du premier satellite Telecom 1 A, dont la fabrication est principalement réalisée en France et qui à l'instar du satellite américain d'IBM, SBS, utilise les dernières technologies (AMRT).
- Les satellites dans les réseaux de télécommunications : l'échec des constellations mobiles - Laurent Gille p. 25-33 L'idée de placer sur orbite spatiale des relais de télécommunications à été proposée par Arthur C. Clarke dès 1945. En juin 1990 Motorola annonce son intention de construire un système mondial de communications mobiles par satellites baptisé Iridium. L'entreprise américaine veut créer un nouveau marché. Son pari audacieux laisse de nombreux observateurs sceptiques mais attire des investisseurs prêts à soutenir un projet à risque. Entré en service le 1er novembre 1998, le réseau est débranché le 17 mars 2000 en laissant une ardoise de plus de quatre milliards de dollars. C'est un échec considérable pour l'une des entreprises les plus brillantes de l'ère électronique. Celui-ci s'explique par les difficultés opérationnelles rencontrées, par une surestimation du marché potentiel mais également par un positionnement marketing déficient. Les projets Globalstar et ICO connaîtront également de graves difficultés. En juillet ICO se retirait, laissant à Globalstar le terrain libre. Cette dernière avait cependant déjà accumulé 1,3 milliards de dollars de pertes. La sphère financière, séduite par ce nouveau marché risque à l'avenir de dédaigner ces secteurs avec des conséquences stratégiques qui s'avéreront sans doute considérables pour de nombreux acteurs.
- Enjeux et perspectives du marché des télécommunications spatiales : La vision d'un acteur français : Alcatel Space - Pascale Sourisse, Pascal Griset p. 34-41
Hors dossier
- Étude des conséquences sociétales des macro-systèmes techniques : une approche pluraliste - Erik Van der Vleuten, Anne Breteau p. 42-57 Bien que l'on ait maintes fois mentionné l'énorme importance sociétale des conséquences du développement des réseaux techniques, les études socio-historiques ont rarement cherché à rendre compte de l'ensemble de ces influences sociétales dans toute leur diversité. La première partie de cet article examine le bien-fondé d'une étude explicite de cette question et suggère, devant la grande diversité du sujet, d'y répondre par plusieurs approches analytiques conjointes. La seconde partie recense les approches et concepts pertinents présents dans la littérature relative aux macro-systèmes techniques. Enfin, la dernière partie se propose de les combiner et de les inclure dans un cadre d'analyse pluraliste qui les relie de manière analytique en quatre niveaux d'effets sociétaux allant des plus directs aux plus indirects.
- Le transport à la demande comme innovation institutionnelle - Eric Le Breton p. 58-69 Le transport à la demande est un service de mobilité combinant certains avantages de la voiture (souplesse des horaires et itinéraires) et du transport collectif (moindres coûts individuels et collectifs), dont l'intérêt est d'être adapté aux nouveaux comportements de mobilité des citadins. Néanmoins, les nombreuses expérimentations en cours dans les agglomérations françaises ne sont guère concluantes. À travers l'étude de trois systèmes de transport à la demande, l'article tente de repérer les enjeux institutionnels de l'innovation, et suggère quelques axes de réflexion qui permettraient le développement de ce type de service.
- Étude des conséquences sociétales des macro-systèmes techniques : une approche pluraliste - Erik Van der Vleuten, Anne Breteau p. 42-57
Le sens de l'événement
- La crise énergétique en Californie : We want the power now ! - Géraldine Pflieger p. 70-72
Portrait d'entreprise
- Le secteur des déchets aux États-Unis (I) - Dominique Lorrain p. 73-84
Histoire de courbe
- Il y a un siècle : valorisation boursière d'une entreprise de télécommunications transatlantiques - Pascal Griset p. 85-87
Repères bibliographiques
- Notes de lecture - p. 88-94
- À signaler - p. 95-96
- Revue des revues - p. 97-99