Contenu du sommaire : Le développement durable des réseaux techniques
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Numéro | no 47, janvier-mars 2002 |
Titre du numéro | Le développement durable des réseaux techniques |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier « Le développement durable des réseaux techniques »
- Quatre contributions sur le développement durable des réseaux techniques - Olivier Coutard, Richard Hanley, Rae Zimmerman p. 4-6
- Gig@city : (L'essor des réseaux techniques dans la vie quotidienne) - Dominique Lorrain p. 7-19 Ce texte traite des transformations morphologiques et physiques des villes ? avec une histoire en trois grandes étapes ? et de leurs conséquences sur les processus de diffusion des réseaux. Il réfute globalement la thèse de la fragmentation par les réseaux (« splintering », « digital divide »?), en mobilisant deux séries de preuves. D'abord le recours à l'histoire de longue durée. Son rappel pour plusieurs réseaux en particulier l'eau à domicile, montre qu'on ne doit pas confondre les phénomènes à l'origine et ceux en phase de maturité. Ensuite, cette discussion est approfondie à partir de la prise en compte de trois grands facteurs : i) les règles publiques comme diffuseur généralisé, ii) la logique des firmes qui cherchent à s'étendre et jouent plus des logiques de masse que des stratégies de niches et iii) enfin la propriété des effets de club spécifique au réseau. Ce texte conclut en considérant que la logique du réseau n'est pas une logique d'exclusion mais une logique de généralisation totale. Cet aboutissement qui peut prendre du temps est le résultat de l'action publique, de l'action des firmes et des nombreuses pratiques sociales qui s'appuient sur le réseau. Ce brouillage des frontières entre action publique et sphère privée ouvre de nouvelles questions en termes de régulation.
- Diffusion et utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication à Lima - Ana María Fernández-Maldonado p. 20-34 Malgré l'absence de stratégie, de politique spécifique, de projets ou de subventions de la part du gouvernement comme de la part des entreprises, la diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) au Pérou est un cas intéressant de diffusion de techniques nouvelles. Celà est dû au grand nombre de cabinas públicas de Internet dans les principales villes, où la plupart des utilisateurs d'Internet accèdent au Web. Cet article examine la diffusion et l'usage des TIC dans les différents secteurs socio-économiques de Lima, avec une attention particulière aux ménages à bas revenus, en se fondant sur une série d'études quantitatives sur l'utilisation d'Internet à domicile, l'utilisation des cabinas, et l'utilisation d'Internet en général dans la capitale péruvienne, ainsi que sur un ensemble d'observations et d'entretiens effectués récemment par l'auteur. Les résultats de ces travaux montrent que les cabinas améliorent effectivement la vie quotidienne d'une grande part de la population de Lima, notamment les jeunes, en offrant une gamme de services urbains absents des quartiers pauvres (bibliothèques, bureaux de poste, équipements de loisir, lieux d'étude, maisons des jeunes, etc.). Mais l'accès aux services ne fait pas tout. Le démarrage prometteur observé doit être soutenu pour aboutir à des applications et un contenu local plus riches susceptibles de produire du développement local.
- Les réseaux et la subversion du choix : un manifeste institutionnaliste - Gene I. Rochlin p. 35-53 L'une des caractéristiques éminemment durables du XXe siècle a été le développement de macro-systèmes techniques fournissant un grand nombre de services tant sociaux qu'économiques. Les chemins de fer, le téléphone, l'électricité, les services postaux, le transport aérien, etc. ont été modelés non seulement pour générer des profits, mais pour remplir un ensemble de missions sociales et politiques. Dans les dernières années du siècle, ces systèmes étaient en cours de démantèlement au nom d'une idéologie de marché camouflée sous des termes économiques, tels que concurrence ou efficacité, ou socio-politiques, tels que choix et pouvoir. Mais, confrontés à ces systèmes dérégulés, ceux qui en dépendent ? les « consommateurs » ? trouvent de plus en plus que la concurrence est une chimère, que l'efficacité reste bien peu tangible, que leur pouvoir dans la société est négligeable et que leur possibilité de choix est au mieux un fardeau et au pire une illusion. Les réseaux techniques qui avaient été institutionnalisés par leur inclusion dans la trame même du tissu social en sont arrachés, en même temps qu'ils sont enlevés des mains des régulateurs, par un mouvement de retour aux structures et aux pratiques de marché qui avaient été à l'origine de l'introduction de la réglementation au début du siècle. De prétendues entités concurrentielles sont reconstituées, dotées de formes nouvelles et incontrôlées de pouvoir de marché. Une re-réglementation de ces systèmes serait cependant ardue, tant du fait de la domination de la nouvelle idéologie économique qu'à cause de la difficulté de contrôler des entreprises et des groupes de plus en plus décentralisés et transnationaux.
- Enjeux et gestion des interactions entre les différents réseaux d'infrastructure - Rae Zimmerman p. 54-68 La croissance des interactions entre les réseaux d'infrastructures a été concomitante à la fois de la densification des grands centres urbains et de l'expansion démographique à la périphérie de ces centres urbains. Une meilleure compréhension de ces modèles de développement est essentielle vis-à-vis des services rendus par les réseaux aux populations. Trois formes d'interactions entre et au sein des réseaux d'infrastructures et des systèmes sociaux qu'ils desservent sont cruciales du point de vue de la gestion des effets négatifs potentiels de ces réseaux : l'interconnectivité, la redondance et la connaissance du système. L'interconnectivité tant spatiale que fonctionnelle est à la fois un facteur de risque (interdépendances négatives) et un élément essentiel à la fourniture de services coordonnée et à faible coût. Interdépendances spatiales et fonctionnelles se produisent d'ailleurs souvent simultanément : ainsi, par exemple, en matière de téléphonie mobile, l'augmentation du nombre et de la densité des cellules peut perturber le fonctionnement d'autres systèmes de radiocommunication ou de systèmes électriques ou de guidage électronique. La redondance est la propriété des réseaux de permettre des choix alternatifs. Elle est menacée par l'apparition de liaisons critiques qui peut résulter de facteurs techniques ou organisationnels. La connaissance du système réduit l'incertitude et le risque mais peut être elle-même un facteur de vulnérabilité, lorsque l'infostructure (système de gestion ou d'aide à la gestion de l'infrastructure) est défaillante par suite d'une panne ou d'une détérioration volontaire.
Hors dossier
- Le marché de l'eau américain - Jean-Michel Brault, Christelle Pezon p. 69-79
Le sens de l'événement
- Développement durable, réseaux techniques et terrorisme - Richard Hanley p. 80-83
Histoire de courbe
- Minitel : histoire du réseau télématique français - Antonio Gonzalez, Emmanuelle Jouve p. 84-89
Repères bibliographiques
- Notes de lecture - p. 90-95
- À signaler - p. 96-98
- Revue des revues - p. 98-100