Contenu du sommaire : Clefs pour les réseaux
Revue | Flux |
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Numéro | no 62, octobre-décembre 2005 |
Titre du numéro | Clefs pour les réseaux |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : « Clefs pour les réseaux »
- Les réseaux : des spéculations morphologiques aux applications pratiques - Gérard Brun p. 4-9
- Quelques aspects historiques de la notion de réseau - Daniel Parrochia p. 10-20 Notre ambition, dans cet article, est tout à fait modeste. Il s'agit de présenter, comme notre titre l'indique, quelques aspects historiques de la notion de réseau. Cette entreprise n'est pas la première du genre. Nous avons, naguère, en un temps où la notion de réseau était moins en vogue qu'aujourd'hui, contribué à mettre cette histoire en lumière. Depuis, Pierre Musso a, à plusieurs reprises, développé une critique très utile des représentations auxquelles elle a donné lieu. Toutefois, comme Hegel l'a montré, des représentations de concepts ne sont pas des concepts, c'est pourquoi la mythologie, l'art, la religion, ne sont pas des moyens adéquats pour l'expression de la pensée. De plus, nous entendons nous limiter, pour l'essentiel, à l'histoire du noyau rationnel de cette notion, sans prétendre évidemment, dans la limite de l'espace qui nous est imparti, à l'exhaustivité. Soucieux de montrer de façon claire comment la notion de réseau s'est peu à peu dégagé du halo d'images et d'obstacles épistémologiques qui l'entouraient, nous irons de ses aspects préhistoriques (le réseau comme filet) à ses usages effectifs dans la théorie des graphes et des réseaux de transport en montrant comment, de l'organisation de la matière à celle du territoire puis des moyens de communication, cette notion s'est avérée, peu à peu indispensable pour décrire les sociétés contemporaines où, selon une thèse célèbre de Mac Luhan, les échanges et la re-production deviennent aussi importants, sinon plus, que l'appareil productif lui-même.
- Structure des réseaux de transport et déréglementation - Pierre Zembri p. 21-30 Les réformes qui touchent actuellement les secteurs des transports aériens et ferroviaires en Europe sont loin d'être neutres pour les structures des réseaux concernés (exploitants ?historiques? et nouveaux entrants). En effet, elles se sont faites sans remise en cause des droits d'exploitation des compagnies en place, ni augmentation significative des capacités d'acheminement alors que de nombreux goulets d'étranglement existaient avant même que le processus de déréglementation ne soit lancé. On peut donc s'interroger sur l'impact des limites techniques identifiées sur les stratégies des acteurs du marché ainsi que sur les formes de réseaux privilégiées. Dans le domaine du transport aérien, la capacité des grands aéroports pose problème, ce qui rend les acteurs préexistants hors d'atteinte de toute concurrence sérieuse sur leurs bases. Dans le secteur ferroviaire, la congestion des noeuds importants du réseau et de quelques corridors très fréquentés rend difficile l'arrivée de nouveaux entrants. Aux limites techniques s'ajoutent des limites financières : la fin des monopoles publics de desserte sonne le glas de la péréquation que les compagnies nationales pouvaient supporter entre dessertes rentables et non-rentables. Le maintien des liaisons les plus fragiles est donc subordonné à une augmentation des subventions publiques, ce qui va à l'encontre du principe fondateur de la déréglementation. Il en résulte des rentes de situation très favorables pour les acteurs préexistants, qui peuvent réorganiser sans grande contrainte leurs dessertes. Les nouveaux entrants doivent pour leur part adopter des stratégies de niche, s'appuyant sur des flux de trafics ou des catégories de clientèle intéressant peu les opérateurs historiques. On peut se demander si ces stratégies constituent un premier pas avant une concurrence plus frontale qui s'appuiera sur des bases solides et une expérience de croissance en milieu confiné, ainsi que semble le montrer l'évolution du marché aux États-Unis, ou bien si la configuration particulière du marché Européen empêchera ce type d'évolution.
- Les réseaux de télécommunications instruments et outils de mesure de la sociabilité - Patrice Flichy p. 31-37 Les réseaux numériques de télécommunications possèdent des dispositifs de traçabilité des différentes actions de communication qui permettent, sous réserve de l'accord des individus concernés, de constituer des bases de données complètes des activités communicationnelles. On peut ainsi utiliser les réseaux techniques pour étudier les réseaux sociaux : décrire finement les pratiques, analyser précisément l'étendue, la localisation, la forme des réseaux de sociabilité, comprendre les articulations entre la sociabilité et les différents dispositifs de communication disponibles. En définitive, il y a des articulations complexes entre réseaux techniques et réseaux sociaux. Les premiers offrent des ressources et des contraintes aux acteurs pour mettre en place les seconds, mais ils proposent également des outils aux sciences sociales pour en rendre compte. Pour le chercheur qui veut étudier la sociabilité, le réseau est à la fois un objet technique, un concept sociologique et un outil de mesure. On trouvera dans cet article une présentation des méthodes utilisées pour étudier la sociabilité à distance, puis une description des grandes caractéristiques de l'usage de la téléphonie fixe, média sur lequel nous disposons de nombreuses données. On s'intéressera enfin aux nouveaux outils de télécommunications ( téléphone mobile et Internet), aux modes de sociabilité qui sont ainsi apparus et aux problèmes méthodologiques spécifiques qu'ils posent.
- Réseau : bilans et perspectives - Gabriel Dupuy, Jean-Marc Offner p. 38-46 Il y a plus de vingt ans était créé en France le Groupe Réseaux, dont la présente revue Flux est l'héritière intellectuelle. Rassemblant des chercheurs de toutes disciplines et des hommes d'entreprise, ce groupe voulait promouvoir des travaux transversaux sur les réseaux techniques : eau, transport, énergie, télécommunications? Sa filiation initiale était double : l'urbanisme et l'histoire des villes ; les réflexions Science, Technologie, Société. L'actualité des décennies 1980 et 1990 l'a incité à s'intéresser aux processus de libéralisation. Ses coopérations avec les spécialistes des macro-systèmes techniques l'ont poussé à affiner ses analyses sur la morphogenèse des réseaux. Le Groupe Réseaux s'est en revanche peu mobilisé sur les questions méthodologiques. Et, paradoxalement, les géographes ont moins adhéré à la démarche que les historiens, sociologues, économistes et ingénieurs. Parallèlement, la notion de réseau connaissait un succès foudroyant dans les mondes tant académiques que professionnels. Internet aidant, tout se mit à fonctionner en réseau. Certains firent du réseau le nouveau paradigme du monde contemporain ; ils furent accusés d'idéologues. Un sursaut méthodologique paraît seul à même de permettre une réappropriation de la « boîte à outils » du réseau, afin de réinvestir avec de nouvelles interrogations et grilles d'analyse les thématiques structurantes des sciences sociales. Les matériaux aptes à établir les fondements d'une solide socio-économie des réseaux techniques sont pour leur part disponibles.
Entretien
- Comment objectiver et enrichir les choix de politiques de transports ? : Calcul économique, environnement et débat public - Michel Rousselot, Marianne Ollivier-Trigalo p. 47-53
Le sens de l'événement
- Référendum sur la Constitution européenne et Services publics : les craintes étaient-elles justifiées ? - Stéphane Rodrigues p. 54-57
Portrait d'entreprise
- Autoroutes en Europe (1) - Dominique Lorrain p. 58-74
Histoire de courbe
- Évolution du nombre d'accès directs commerciaux à Transpac (1979 - 1985) - Valérie Schafer p. 75-80
Repères bibliographiques
- Revue des revues - p. 81-85
- À signaler - p. 85-86
- Revue des revues - p. 86-90