Contenu du sommaire : Réseaux et frontières. Géopolitiques (II)

Revue Flux Mir@bel
Numéro no 71, janvier-mars 2008
Titre du numéro Réseaux et frontières. Géopolitiques (II)
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : Réseaux et frontières. Géopolitiques (II)

    • Réseaux et frontières. Géopolitiques - Sylvy Jaglin, Benjamin Steck p. 4-7 accès libre
    • Les frontières du « Ciel Unique Européen ». : Enjeux techniques et territoriaux du contrôle aérien en Europe - Antoine Beyer p. 8-23 accès libre avec résumé
      L'article propose une géographie des frontières aériennes de l'Europe. Il montre comment celle-ci résulte de la combinaison d'options techniques et de données politiques. Dans un contexte d'intégration politique et sous la pression de trafics croissants, la partition traditionnelle de l'espace aérien évolue aujourd'hui dans l'UE selon des critères fonctionnels de moins en moins liés au tracé des frontières nationales. L'adoption en 2004 d'un nouveau cadre législatif communautaire et les efforts de coordination technique conduisent ainsi à transformer la carte du ciel. Les nouveaux dispositifs poussent au rapprochement des acteurs au sein d'instances de contrôle transnationales et partagées entre vols commerciaux et militaires. À terme, c'est l'ensemble de l'espace aérien continental qui devrait être redécoupé en régions fonctionnelles d'information en vol ou FAB (Functional Airspace Blocks), largement détachées des espaces nationaux au sol. Dans cette perspective, l'article cherche à répondre à deux interrogations : comprendre sur quelles bases se définissent les contours de ces régions aériennes émergentes, voir comment l'évolution de la notion de frontière aérienne peut éclairer les modalités de construction territoriale de l'UE.
    • La stratégie de la Russie dans l'exportation de ses hydrocarbures : contrôle et diversification - David Teurtrie p. 24-36 accès libre avec résumé
      La Russie, premier exportateur mondial d'hydrocarbures, compte tirer d'importants bénéfices géopolitiques du prix élevé des matières premières. Mais pour ce faire, Moscou doit résoudre un grand nombre de problèmes internes et externes majoritairement liés aux conséquences de la chute de l'URSS. Au plan interne, les autorités russes ont entrepris d'établir leur contrôle sur les ressources et les réseaux de transports nationaux par la création ou le renforcement de géants énergétiques et de monopoles semi-étatiques. À leur tour, ceux-ci sont chargés de prendre le contrôle d'infrastructures d'exportation et de distribution hors du territoire russe. Pour atteindre ces objectifs, la Russie semble de plus en plus encline à utiliser « l'arme énergétique ». La diversification des marchés et des voies d'exportation est conçue comme le complément de la volonté de contrôle, pour ne pas dépendre trop fortement des États par lesquels transitent les exportations russes. Mais cette stratégie axée sur les enjeux externes est travaillée par nombre de contradictions internes, notamment liées aux coûts économiques et écologiques de l'exploitation des hydrocarbures. Ces contradictions pourraient remettre en cause la capacité du Kremlin à utiliser les revenus tirés des exportations d'hydrocarbures pour moderniser l'État russe et diversifier l'économie.
    • Le transport maritime mondialisé et le concept de frontière virtuelle - Jacques Marcadon p. 37-45 accès libre avec résumé
      Les échanges maritimes, avec 6,7 milliards de tonnes de marchandises transportées en 2004, sont au c?ur du processus de mondialisation et, depuis plusieurs décennies, afin de gag-ner du temps de transport et donc d'abaisser le coût global, la tendance est à faciliter la circulation de la marchandise en li-mitant les contrôles et les arrêts aux frontières. Cependant, depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la montée des risques terroristes, les paramètres sécuritaires ont pris de l'importance suscitant des réactions protectrices des États, notamment des États-Unis pour qui la sanctuarisation du territoire derrière les frontières étatiques est devenue une priorité, ce qui a induit la mise en place de « frontières virtuelles ». Les frontières demeurent des lignes de contrôle des flux des personnes et des biens ; l'idée qui sous-tend le concept de « frontière virtuelle » est de déplacer ces contrôles en amont de la frontière classique, créant ainsi une sorte de réseau mondial de plates-formes de surveillance notamment dans les ports.
    • « État délinquant » ou modèle déviant ? : Retour sur le non-respect du traité international de partage de la ressource en eau du Syr Darya - Raphaël Jozan p. 46-60 accès libre avec résumé
      Depuis l'éclatement de l'URSS, la communauté internationale a retenu l'eau comme enjeu du développement économique de l'Asie centrale post-soviétique et notamment du bassin du Syr-Darya et a fortement promu la coopération régionale dans ce domaine. À ce titre, plusieurs modèles hydro-économiques ont été construits pour optimiser le partage de l'eau de Toktogul, le plus gros barrage hydro-électrique du bassin, construit en 1976 au Kirghizstan pour l'irrigation en aval. Le 17 mars 1998, les pays concernés ont signé un accord-cadre, destiné à entériner des accords de troc « eau contre énergie » entre pays amont et pays aval, dont l'optimum a été montré par les travaux de modélisation. Mais près de dix ans après la signature de cet accord, l'échec est patent notamment parce que l'Ouzbékistan ne participe plus aux négociations, alors qu'il est le pays aval qui devrait avoir le plus besoin de l'eau du barrage de Toktogul. Le papier tente d'expliquer rationnellement la position ouzbek en montrant que Tachkent n'a pas tant besoin d'eau. Malgré les apparences et en l'état actuel de la maîtrise hydraulique de l'eau du bassin, l'Ouzbékistan est également un pays amont. De plus, l'eau n'est pas le principal facteur contraignant la production agricole. Ainsi, l'article tente d'expliquer que le « non-respect » de l'accord international est d'abord une déviance du modèle par rapport au réel, avant d'être une déviance de l'Ouzbékistan.
    • Le complexe hydropolitique sud-africain : connexions, déconnexions, reconnexions ? - David Blanchon p. 61-72 accès libre avec résumé
      Le paysage hydropolitique sud-africain est très profondément marqué par la présence de grands systèmes de transferts d'eau inter-bassins, qui effacent les lignes de partage des eaux et transforment certains cours d'eau en simples aqueducs. Dans ce contexte, la limite entre processus artificiels et naturels devient de plus en plus difficile à cerner. L'eau ne s'écoule plus vers la mer, mais est désormais aspirée par l'argent et le pouvoir. Le but de cet article est de présenter les liens complexes entre ces grands réseaux et les territoires qu'ils traversent, pour en cerner les implications dans les politiques de l'eau de l'Afrique du Sud post-apartheid.
  • Rubriques - Le sens de l'événement

  • Rubriques - Portrait d'entreprise

  • Rubriques - Portrait d'association

  • Repères bibliographiques