Contenu du sommaire : Patrimoine de la communication des entreprises de réseau

Revue Flux Mir@bel
Numéro no 82, octobre-décembre 2010
Titre du numéro Patrimoine de la communication des entreprises de réseau
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • « Patrimoine de la communication des entreprises de réseau »

    • Avant-propos - Agnès Sander p. 4 accès libre
    • Introduction - Yves Bouvier, Marie-Noëlle Polino, Denis Varaschin p. 5-7 accès libre
    • Un patrimoine de la communication d'entreprise. Les sièges sociaux parisiens des anciennes compagnies d'électricité, 1889-1946 - Cécile Chaumier p. 8-23 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'objet de cet article consiste à étudier le patrimoine issu des sièges sociaux des anciennes compagnies privées d'électricité. Sa description et sa compréhension demandent des connaissances ayant trait tant à l'histoire économique, industrielle qu'architecturale. Se trouvent ainsi posées les questions de l'implantation à Paris et des caractéristiques esthétiques et architecturales, voire symboliques, de ces immeubles occupés, aménagés ou construits entre 1889 et 1946.
      The aim of this article is to study the cultural heritage represented by the headquarters of the old private firms of electricity supply. Understanding this heritage requires knowledge from economic and industrial history as well as architecture. This raises questions of the establishment of these headquarters in Paris, and the aesthetic and architectural, or even symbolic, characteristics of these buildings which were built, developed or occupied between 1889 and 1946.
    • Patrimoine en poche : Électricité de France et l'objet publicitaire - Yves Bouvier p. 24-33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les objets publicitaires distribués par EDF lors des campagnes publicitaires constituent un « petit patrimoine » de la communication. Anodins, superficiels, jetables, ces petits objets reflètent néanmoins l'évolution du rapport de l'entreprise à ses clients. Si les usages ont été privilégiés (augmentation de la puissance, chauffage électrique) dans les messages inscrits sur ces objets, les modes de production de l'électricité, et en particulier l'énergie nucléaire, sont largement représentés. En effet, ces gadgets du quotidien véhiculent aussi une image de l'entreprise, de ses missions, de ses valeurs et de ses stratégies. C'est pourquoi l'on constate, bien avant la libéralisation du secteur, la substitution de la marque EDF au mot « électricité », façon d'établir une relation de clientèle non avec un produit mais avec une entreprise. Les objets publicitaires, témoignages des relations d'EDF avec ses usagers et clients, ont une durée de vie supérieure à la campagne commerciale dont ils portent les messages. Surtout, ils sont les signes matériels d'une énergie invisible, largement confondue avec l'entreprise qui la distribue.
      The promotional objects distributed by EDF during advertising campaigns constitute a “small communicational heritage”. Seemingly insignificant, superficial and disposable, these small items nevertheless reflect the evolution of the relationship of the company to its customers. If practices were favoured in the messages written on these objects (increase of the power, electric heating), the sources of electricity production, and especially nuclear energy, are also widely represented. Indeed, these everyday gadgets also convey an image of the company, its missions, its values and its strategies. This explains why we notice, well in advance of the liberalisation of the energy sector, the replacement of the word 'electricity' with the EDF brand. This was a way to establish a commercial relation not with a product but with a company. The promotional objects, as an expression of the links between EDF and its users and customers, actually outlast the advertising campaigns for which they were created. In particular, they are the material signs of an invisible energy which is widely assimilated with the company which supplies it.
    • Les discours de la commémoration et ses jalons monumentaux de l'entreprise : le cas de la SNCF - Nicolas Fasseur p. 34-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question de départ peut se formuler simplement : pourquoi pose-t-on des plaques commémoratives ? L'hypothèse par laquelle on peut y répondre est pour sa part complexe. Elle doit rendre compte de tensions entre mémoire et histoire, qualifier l'ancrage de la mémoire sur un territoire, esquisser enfin une typologie de la mémoire. Quand on s'intéresse au corpus très particulier et pourtant très nombreux des plaques commémoratives des conflits du XXe siècle apposées dans les emprises de la SNCF, c'est-à-dire tant dans des espaces professionnels vus de la seule communauté qui y travaille que dans des espaces ouverts au public, nous sommes en présence d'une mémoire généalogique ancrée dans l'espace privé du bâti d'une entreprise de réseau qui couvre tout le territoire national. Comment contribue-t-elle à la culture d'entreprise ? Sont-elles destinées à construire et à entretenir une mémoire propre à l'entreprise ? Sont-elles des vecteurs de culture à la SNCF ? En quoi le travail de la mémoire contribue-t-il à la culture et de qui relève cette culture ?
      Why do we lay commemorative plaques ? The hypothesis by which we can answer this question is complex. It must include the tensions between history and memory, describe how memory is localised on a territory, and finally sketch out a typology of memory. We focus on the very specific, but also numerous, commemorative plaques from 20th century conflicts laid in SNCF premises, which are at once the working places for SNCF employees and spaces open to the public. In this case a genealogical memory is at work, localised in the private space of the property of a network company which covers the French national territory. How does this memory contribute to the culture of the company ? Do the memorials aim at building and maintaining a specific company memory ? Are they vectors of culture in the SNCF ? How does the work of memory shape culture and whose concern is this culture ?
    • Le portail de tunnel comme écriture monumentale des traversées alpines ? L'entreprise ferroviaire et la mémoire du franchissement dans les Alpes occidentales - Kevin Sutton p. 43-58 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les tunnels permettant de traverser les Alpes ne sont pas des objets techniques comme les autres. Célébrés, commémorés, ils sont le support de discours, tant de la part des entreprises qui les exploitent que des États qui les financent. L'expression de leur monumentalité est traditionnellement le portail, lieu des fêtes et des discours, des stèles et des dédicaces. Or, l'ouverture récente du tunnel de base du Lötschberg et la réalisation en cours de celui du Gothard semblent marquer un nouveau rapport à la visibilité de l'œuvre. Leurs extrémités semblent moins s'inscrire dans un processus de monumentalisation au sens mémoriel que dans le manifeste de la grandeur immédiate de la prouesse des travaux. Elles semblent se fondre dans la quête d'une intégration paysagère, ce qui tend à banaliser le moment de la traversée. En somme, l'œuvre se suffirait à elle-même dans le prestige technique du percement. Est-ce un effet de nouveauté ou la marque durable d'une banalisation du temps du franchissement au sein de la chaîne du déplacement ?
      The tunnels which allow the crossing of the Alps are technical objects unlike any others. Celebrated and commemorated, they are a discursive support as much for the railway companies which make use of them as the States which finance them. The symbol of their monumentality is traditionally the gateway, where there are celebrations, speeches, steles and dedications. Nevertheless, the recent opening of the Lötschberg Base Tunnel and the ongoing construction of the Gothard tunnel seem to mark a new perception of the object's visibility. Their ends seem to be less in keeping with a process of monumentalization in a memorial sense than with a demonstration of the immediate splendour of the feat associated with the works. They appear to dissolve in the quest for integration into the landscape which has a tendency to trivialise the moment of traversal. In other words, the work is enough in itself in the technical prestige of the breakthrough. Is this a novelty effect or the lasting sign of a trivialisation of the achievement of traversal within the transport chain ?
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