Contenu du sommaire : Risque : de la recherche à la gestion territorialisée

Revue Géocarrefour Mir@bel
Numéro volume 82, no 1, 2007
Titre du numéro Risque : de la recherche à la gestion territorialisée
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le risque : de la recherche à la gestion territorialisée - Jacques Donze p. 3-5 accès libre
  • Articles

    • L'estimation de la vulnérabilité urbaine, un outil pour la gestion du risque : Approche à partir du cas de l'agglomération lyonnaise - Samuel Rufat p. 7-16 accès libre avec résumé
      Le renforcement de la législation sur la gestion du risque, suite à la « loi Bachelot », conduit les approches par la seule exposition aux aléas à aggraver la situation des habitants. L'obligation de déplacer les équipements et les services publics hors des quartiers les plus exposés s'ajoute aux nuisances dues aux sources de danger. Une approche par la vulnérabilité pose des problèmes de définition des seuils, qui sont résolus par le recours aux analyses multivariées. À partir du cas lyonnais, l'utilisation de classifications automatiques est affinée pour obtenir une typologie de la vulnérabilité des îlots urbains. La vulnérabilité est cartographiée et superposée à une carte des aléas pour produire une carte synthétique du risque urbain. Elle permet de déplacer les préoccupations de la gestion du risque des espaces les plus exposés, survalorisés par la législation, aux espaces les plus vulnérables.
    • La vulnérabilité structurelle comme outil de compréhension des mécanismes d'endommagement - Jean-François Gleyze, Magali Reghezza p. 17-26 accès libre avec résumé
      L'exemple du risque de crue centennale en agglomération parisienne nous rappelle que la multiplicité des aléas et la grande variété de leurs impacts sur les territoires rendent difficile la compréhension de certains risques et des vulnérabilités associées. Pour dépasser cette complexité, nous proposons de construire une grille de lecture fondée non plus sur l'aléa, mais sur les enjeux et leur vulnérabilité. En nous appuyant sur le cas des réseaux de transport, nous distinguons d'abord la vulnérabilité matérielle de la vulnérabilité fonctionnelle. Puis, en isolant la vulnérabilité structurelle, nous faisons apparaître un niveau intermédiaire essentiel pour comprendre les mécanismes en jeu dans les chaînes d'endommagement induites par l'aléa initial. Nous pouvons alors généraliser cette méthode au territoire francilien et mettre en évidence le rôle de l'organisation spatiale comme facteur de vulnérabilité structurelle. Cette analyse ouvre de nouvelles pistes pour la gestion des risques.
    • Les Plans de Prévention des Risques (PPR) : essai d'interprétation géographique - Patrick Pigeon p. 27-34 accès libre avec résumé
      Plusieurs programmes de recherche internationaux basés sur le partage d'expérience concernant la gestion des risques dits naturels font ressortir l'originalité du dispositif français, mais aussi sa tendance à évoluer rapidement. Cet article s'appuie sur la participation directe à trois de ces programmes pour proposer une interprétation géographique des PPR. Ils constituent un instrument de gestion des risques implicitement territorialisé, qui, malgré leur origine étatique, incorporent les caractéristiques locales des territoires concernés. Cette territorialisation contribue pourtant à menacer la viabilité financière du dispositif français actuel. Cela nous permet de mieux comprendre pourquoi ce dispositif évolue sous l'influence étatique et les implications territoriales de ces évolutions. On touche alors les liens entre la gestion des risques et la recherche sur ces derniers. Le recours croissant aux notions de complexité et d'incertitude prend tout son sens. En effet, la reconnaissance de l'efficacité nécessairement partielle des travaux correctifs incite à renforcer les recherches sur les enjeux, et encore plus sur l'acceptation socio-politique de l'incertitude. Tels sont les défis que s'efforcent de relever les PCS en France, complétant les PPR. Ils recoupent les préoccupations internationales sur la gestion préventive des catastrophes, qui préconisent de renforcer les politiques de sécurité civile.
    • Approches nationales de la prévention des risques et besoins locaux : le cas de la prévision et de l'alerte aux crues dans le Midi méditerranéen - Freddy Vinet p. 35-42 accès libre avec résumé
      Les crues torrentielles de 1999 et surtout celles de 2002 dans le Gard ont précipité la refonte du système d'annonce de crue en France. Cet article analyse les insuffisances du système mises en évidence par les dernières crues qui ont fait plus de soixante victimes en Languedoc-Roussillon en dix ans. Le système d'annonce et d'alerte actuel, en recomposition, juxtapose le système de prévision de crues des services de l'Etat et des sociétés prestataires de services qui assistent les communes à l'alerte et à la gestion de crise. Le premier se centre sur la prévision des crises majeures alors que la seconde intervient très en amont pour des crues mêmes mineures. L'article met en évidence les incohérences du dispositif actuel. Ces incohérences se traduisent par des seuils d'alerte différents selon les acteurs, un partage géographique des compétences mal défini et une intégration inachevée de la chaîne prévision-alerte-gestion de crise. Les échéances de prévision très courtes et la localisation parfois très ponctuelle des précipitations intenses réclament une vigilance particulière adaptée au contexte méditerranéen qui dépasse le simple cadre de la prévision des crues classique assurée par les services de l'Etat.
    • De la gestion des risques, aux risques de la gestion : Approche endogène du risque dans les territoires touristiques de montagne - Vincent Boudières p. 43-50 accès libre avec résumé
      Les territoires touristiques de montagne et en particulier les stations de sports d'hiver sont soumis à des phénomènes naturels parfois dangereux. Pour autant, si l'on peut parler de risques, c'est bel et bien parce que s'y sont développés des enjeux de nature diverse : urbanisation, voies de communication, fréquentation, activités,? Or, ces risques ainsi générés engendrent des modes de gestion que nous proposons d'aborder sous l'angle de la vulnérabilité. Ce regard propose d'appréhender la question des moyens et des ressources mobilisés à l'échelle des territoires. C'est donc du rapport territorial au risque et de sa prise en compte politique que nous souhaitons ici discuter.
    • Des territoires vulnérables face à un risque majeur : le transport de matières dangereuses : Proposition d'un outil d'aide à la gestion de crise - Chloé Griot p. 51-63 accès libre avec résumé
      Une méthode d'évaluation de la vulnérabilité du territoire appliquée aux risques TMD a été mise au point en concertation étroite avec la Sécurité civile. Inspiré de l'analyse systémique du risque, le modèle de vulnérabilité intègre trois dimensions principales : les cibles, leur sensibilité et leur degré d'exposition au danger. Le recours aux jugements d'experts et aux méthodes d'aide à la décision pour modéliser la vulnérabilité constitue l'aspect innovant de cette méthode. Puis le prototype d'un outil d'aide à la décision Système d'information géographique relatif aux risques liés au TMD destiné à la Sécurité civile (SIGRISC) a été élaboré. L'apport original de cet outil tient dans l'intégration des cartes de vulnérabilité qui permet d'écourter le temps consacré à l'analyse de l'espace et d'accélérer ainsi la gestion de l'accident. Une simulation d'accident permet d'illustrer les apports opérationnels de SIGRISC.
    • Probabilités, risques et gestion territoriale : champs d'action des PPRT - Eliane Propeck-Zimmermann, Thierry Saint-Gérand, Emmanuel Bonnet p. 65-76 accès libre avec résumé
      L'avènement des PPRT, du fait notamment de l'introduction d'approches probabilistes aux côtés d'approches traditionnellement déterministes, entraîne une évolution majeure en France dans la gestion territoriale des risques. Cette évolution ne va pas se limiter seulement à compléter l'arsenal de mesures techniques de prévention susceptibles d'être prises sur le terrain mais remontera sans doute bien plus en amont des processus décisionnels. Les conséquences ?notamment financières? que ces mesures auront en termes de gouvernance locale, régionale et centrale à la suite des décisions à prendre (pouvant toucher au droit du sol) vont imposer un repérage des espaces et une visibilité bien plus grande qu'auparavant des priorités accordées aux différents enjeux en présence. La nouvelle démarche d'évaluation et de cartographie des risques pour la mise en ?uvre des PPRT est exposée dans un premier temps, un regard critique est posé sur la signification et l'usage des probabilités dans ce cadre. La recherche d'une approche plus globale et plus circonstanciée pour la gestion des territoires a conduit, dans un deuxième temps, à définir le concept de « situation à risque » fondamentalement basé sur la prise en compte des combinaisons géographiques. Implémenté dans un SIG, il permet de construire différents niveaux d'information spatiale et des cartographies associées exploitables par les acteurs territoriaux.
    • Développement d'une méthodologie d'analyse spatiale des destructions consécutives au tsunami du 26 décembre 2004 (Banda Aceh, Indonésie) : Premiers résultats pour l'élaboration de futurs scénarios de risque. - Frédéric Leone, Freddy Vinet, Jean-charles Denain, Syamsul Bachri p. 77-90 accès libre avec résumé
      Le tsunami d'origine sismique du 26 décembre 2004 a provoqué une catastrophe sans précédent autour de l'Océan Indien. L'agglomération de Banda Aceh a été détruite sur un tiers de sa superficie et a connu près de 70 000 victimes. A la faveur du programme de recherche international Tsunarisque, ce travail apporte un éclairage complémentaire sur la reconstitution de la dynamique et l'intensité du tsunami au sein de la ville. Il est fondé sur un protocole méthodologique original, d'analyse spatiale des dommages au bâti à partir de reconnaissances de terrain et de photo-interprétations. Il en ressort une cartographie très précise de la zone de déferlement de la seconde vague révélée par une baisse brutale du gradient d'endommagement à environ 2,7 km dans les terres. Par ailleurs, la mise au point de typologies adaptées du bâti et des dommages permet aussi de proposer une toute première échelle d'intensité « macro-tsunamique ». Cette analyse est complétée par des courbes d'endommagement donnant les correspondances statistiques entre les intensités moyennes des dommages et les hauteurs d'eau. Ces résultats laissent entrevoir des applications en termes de modélisation des pertes potentielles associées à un tsunami.
  • Comptes rendus et chroniques bibliographiques