Contenu du sommaire : Les parcs nationaux entre conservation durable et développement local

Revue Géocarrefour Mir@bel
Numéro volume 82, no 4, 2007
Titre du numéro Les parcs nationaux entre conservation durable et développement local
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les parcs nationaux entre conservation durable et développement local - Stéphane Héritier p. 171-175 accès libre
  • Articles

    • Le dilemme entre développement et protection dans les montagnes du Maroc - le cas des parcs du Moyen Atlas - Johan Milian p. 177-186 accès libre avec résumé
      Cet article aborde la mise en ?uvre de la politique des parcs nationaux engagée au Maroc depuis les années 1990. Son intérêt se porte plus précisément sur les zones de montagne, fortement sollicitées par ce programme. En s'appuyant sur les cas de deux parcs du Moyen Atlas, il explore comment l'objectif de protection se décline et s'articule avec les formes d'organisation sociale, économique et politique existantes. Il souligne l'acuité de la problématique d'interface qui se pose entre les enjeux de protection et de valorisation à l'?uvre dans un espace perçu comme défavorisé et dont les milieux souffrent d'une grande vulnérabilité et qui est soumis à des dynamiques de mutation et de recomposition rapides.
    • Les impacts anthropiques dans les parcs nationaux chinois : approche géographique - Guillaume Giroir p. 187-197 accès libre avec résumé
      La présente étude montre que les parcs nationaux chinois (La présente étude montre que les parcs nationaux chinois (guojiaji ziran baohuqu), censés être des sanctuaires de nature, sont en réalité affectés par de multiples impacts anthropiques. À travers une approche géographique illustrée par diverses études de cas, elle décrit les formes, l'origine, l'échelle et la dynamique de ces impacts. L'analyse témoigne des difficultés d'application de la politique de protection de l'environnement en Chine, même au sein des aires protégées.), censés être des sanctuaires de nature, sont en réalité affectés par de multiples impacts anthropiques. À travers une approche géographique illustrée par diverses études de cas, elle décrit les formes, l'origine, l'échelle et la dynamique de ces impacts. L'analyse témoigne des difficultés d'application de la politique de protection de l'environnement en Chine, même au sein des aires protégées.
    • Concilier agriculture et conservation d'un paysage de terrasses à la périphérie du Parc national des Cévennes - Aurélie Druguet p. 199-207 accès libre avec résumé
      À travers l'analyse d'un projet de restauration et de conservation d'un paysage de terrasses cévenoles, situé dans la zone périphérique du Parc national des Cévennes, cet article s'intéresse aux conditions, aux termes et à l'issue du dialogue entre l'institution du parc et les producteurs d'oignons doux des Cévennes. Malgré des intérêts divergents, la volonté partagée de voir ces terrasses perdurer conduit à une négociation positive entre ces deux groupes. N'ayant aucun pouvoir réglementaire dans la zone périphérique, le parc privilégie la discussion plutôt que l'imposition d'un cadre normatif. La recherche d'un compromis est au centre de la concertation entre les différents acteurs.
    • Concilier conservation et développement : un nouvel enjeu pour l'aménagement du territoire ? Le corridor de Fianarantsoa, Madagascar - Aurélie Toillier, Georges Serpantié p. 209-218 accès libre avec résumé
      Madagascar, comme beaucoup de pays d'Afrique, connaît des enjeux importants autour des modes de gestion et d'aménagement des territoires ruraux en périphérie des parcs nationaux. À la faveur d'objectifs de développement durable, le local est devenu une échelle de prise de décision et de gestion grandissante, mais l'extension des aires protégées continue d'être une revendication forte des milieux conservationistes. Entre centralisme et particularisme micro-local il s'agit d'identifier des entités intermédiaires où peut se planifier une véritable dynamique de développement compatible avec les zonages de conservation. Nous proposons une analyse des répercussions de ces zonages sur l'organisation des activités agricoles et des dynamiques de développement à l'échelle régionale et locale, ce qui permet en retour d'éclairer l'intérêt d'un aménagement du territoire dans sa globalité pour concilier conservation et développement.
    • Les parcs nationaux en Asie du Sud-Est, une manifestation de la transformation de l'État moderne. Le cas du parc national Cat Tien au Vietnam - Steve Déry p. 219-230 accès libre avec résumé
      De la création du parc Yellowstone au Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg en 2002, en passant par le rapport Bruntland à fin des années 1980, les actions entreprises visant la conservation de la nature, et plus spécifiquement de la forêt, ont exclu d'emblée les populations locales. En Asie du Sud-Est, depuis les années 1960, l'utilisation de ce modèle pour mettre en place des réseaux nationaux d'aires protégées rencontre des problèmes en raison de traits géographiques particuliers. Et l'une de ces particularités est que les forêts y sont relativement densément occupées, plus que ne l'ont jamais été les autres forêts, tant dans le monde tempéré que dans le monde tropical. Les principes appliqués ailleurs, en particulier en Amérique du Nord et en Europe doivent-ils être adaptés ou appliqués à la lettre? La délimitation d'aires protégées en Asie du Sud-Est continentale au cours des cinq dernières décennies s'inscrit dans la moyenne durée, s'appuyant sur le contexte de mise en place des États dans cette région et sur la manière dont les marges montagneuses ont été intégrées par les outils de la colonisation agricole et de la sédentarisation. Aujourd'hui, l'étude des conséquences territoriales de la mise en place d'aires protégées contribue à éclairer sous un nouveau jour les principaux enjeux et défis liés à cette question : relocalisations, intégration territoriale, bouleversement des modes de vie, marginalisation ethnique, etc. L'étude du parc national Cat Tien au Vietnam sur une période de 200 ans, à l'aide d'une grille d'analyse spatiotemporelle multi-niveaux, dévoile le processus de marginalisation des minorités ethniques locales à l'?uvre et le rôle qu'y joue la mise en place du parc.
    • Place et rôle des ONG dans l'acceptation des parcs nationaux : le cas du Haut-Atlas oriental marocain - David Goeury p. 231-241 accès libre avec résumé
      La constitution de parcs nationaux est liée aux processus de l'internationalisation du territoire marocain et d'affirmation de la souveraineté du pouvoir central. Les populations locales sont légitimement et légalement dépossédées et perdent leur liberté d'aménager leur territoire traditionnel. L'espace « parc national » devient un espace d'affrontement entre deux univers différents, l'un globalisé et l'autre enclavé. Les ONG deviennent des intermédiaires nécessaires en raison de leurs qualités d'acteurs transcalaires et inter culturels. Dotées d'une forte légitimité locale et internationale, elles développent des projets d'accommodation pour faire accepter la structure Parc National, en permettant aux populations locales de devenir actrices du processus.
    • Un nouveau parc naturel autour d'un vieux lac artificiel : les enjeux d'une Roumanie en transition dans les monts Apuseni - Gheorghe ?erban, Laurent Touchart p. 243-253 accès libre avec résumé
      Le centre des Monts Apuseni a constitué, grâce à sa diversité paysagère et ses vieilles traditions ethnographiques, le cadre favorable à la création d'un parc national roumain en 2005, [original par sa situation en dehors de l'arc des Carpates au sens strict, son caractère très récent et le développement spontané de sa partie nord-est. Le tourisme y est l'activité principale, fondé sur les curiosités naturelles karstiques et la folklorisation du peuple montagnard des Motsi. Au Nord-Est, cependant, la vallée du Somesul Cald a été ennoyée par la mise en eau du lac de barrage de Fântânele. La région s'est réorganisée autour de ce point focal par un maillage de villages et de réseaux de transport plus modernes. Depuis peu, la station nautique et celle de ski surplombant le lac se tournent vers de nouveaux investisseurs. A l'inverse des mises en réserves précédentes, c'est finalement la région la plus artificielle du parc qui devient la plus attractive, mais la gestion durable y est en péril. Un rééquilibrage géographique est nécessaire, par un élargissement vers le nord-est des limites du parc.
    • Acteurs et territorialisations conflictuelles autour de la « mise en réserve » de l'Alto Bermejo (Argentine-Bolivie) - Sylvain Guyot, Élodie Salin, Didier Ramousse p. 255-263 accès libre avec résumé
      Le parc national de Baritú, le plus septentrional d'Argentine, est situé dans le nord-ouest du pays (région d'Alto Bermejo), aux confins de la province de Salta. C'est une zone peu accessible et peu ouverte au tourisme international. Compte tenu de cette situation singulière, de l'attractivité de ses paysages et surtout de ses ressources (forêts, gaz, terres agricoles) des projets de protection et d'intégration de la région se mettent en place en réseaux dans une perspective de sécurisation foncière et d'intégration territoriale à plusieurs niveaux. Un corridor transfrontalier de biodiversité Argentine ? Bolivie intègre la zone de Baritú dans un axe « Yungas » accompagné de coopérations au niveau local. Cette « mise en réserve » se double d'un projet de revitalisation des « étages écologiques complémentaires andins » avec certains villages de montagne des Andes. Ces projets ne se font pas sans conflits entre les différents niveaux politiques de gestion (local, provincial, national), les différents intérêts économiques en jeu, les enjeux transfrontaliers et la place théoriquement importante dévolue à la participation « communautaire ». Plusieurs logiques de « valorisation environnementale » coexistent, de manière contradictoire, avec des effets territoriaux différenciés et des jeux d'acteurs conflictuels.
  • Comptes rendus