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Revue Géocarrefour Mir@bel
Numéro volume 83, no 1, 2008
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial : Géocarrefour, une revue internationale - Éric Verdeil, Christian Montès, Anne Honegger p. 3-4 accès libre
  • Articles

    • La culture dans l'action publique des petites villes. Un révélateur des politiques urbaines et recompositions territoriales - Mariette Sibertin-Blanc p. 5-13 accès libre avec résumé
      Avec un temps de retard par rapport aux métropoles et villes moyennes, les initiatives culturelles se démultiplient dans les petites villes (de 3 000 à 20 000 habitants). L'action culturelle des pouvoirs publics locaux tend à accompagner un certain nombre de mutations sociales, économiques et territoriales dans ces collectivités caractérisées par des profils divers mais également par des enjeux de développement communs (intégration de nouvelles populations, accompagnement de l'économie de service, réaction à l'éclatement territorial des pratiques sociales, participation aux territoires de projet). Intégrant des logiques de l'action publique territorialisée, la vie culturelle dans les petites villes s'élabore selon des partenariats et une ingénierie variables, souvent sources d'inégalités entre petites villes.
    • Scène, musique et espaces hyper réels - Dominique Crozat p. 15-23 accès libre avec résumé
      Depuis une génération, nos sociétés construisent massivement des espaces qui, modifiant le rapport traditionnel à la représentation, ne sont plus que représentation car, affranchis du réel qui leur donnait origine, ils deviennent autonomes et performent1 dans la réalisation d'espaces bien réels, images véridiques d'espaces qui n'existent pas. En définissant cette mutation comme un processus de simplification de l'expérience naturelle directe, remplacée par une expérience spécifique et simulée, on bascule dans le glissement de la symbolisation et l'abstraction vers des icônes dont le sens est reconstruit et des situations simulées. Cela débouche sur la mise en lumière de relations de pouvoir cachées entre un petit nombre de personnes capables d'initier ce monde hyper réel et une masse de spectateurs qui en consomment les images réelles. Comme les paysages de films ou de romans policiers, la musique populaire est un vecteur majeur de cette hyper réalisation du monde. Elle véhicule des récits, met en spectacle des modes de vie, des attitudes, langages et modèles sociaux qui construisent une réalité évidente aux populations concernées, bien au-delà des publics passionnés par les musiques en question. À travers le scénario de la mise en spectacle d'une scène scandée par ses événements festifs, elle construit un modèle de cité dont les enjeux (obsessions identitaire et sécuritaire dans un monde marchandisé où les jeux d'échelle deviennent flous), sont évoqués à travers quelques cas.
    • Faire du « grand projet » au Maghreb. L'exemple des fronts d'eau (Casablanca et Tunis) - Pierre-Arnaud Barthel p. 25-34 accès libre avec résumé
      Longtemps délaissés par les acteurs de la ville, les fronts d'eau des métropoles sud-méditerranéennes sont récemment entrées dans l'ère des « mégaprojets », selon leur désignation médiatique locale. Ce type d'action urbanistique, inscrite dans un régime d'exception par rapport à la fabrique plus ordinaire de la ville, invite les chercheurs à emprunter les chemins d'une analyse pragmatique, qui fait la part belle à l'observation des modes de faire mis en ?uvre par des acteurs en situation, et qui vise à documenter un certain nombre d'épreuves à travers lesquelles la démarche d'action se concrétise ou non. Cette irruption des fronts d'eau, orchestrée par les hautes autorités, pilotée par des sociétés d'aménagement « dédiées » et financée par de nouvelles « holdings » publiques et privées, venues pour l'essentiel des pays du Golfe, traduit un certain nombre de mutations contemporaines de la fabrique de la ville : privatisation, internationalisation et financiarisation croissante de l'aménagement.
    • L'impérialisme numérique. Une réflexion sur les Peace Parks en Afrique australe - Cristina D'Alessandro-Scarpari, Gregory Elmes, Daniel Weiner p. 35-44 accès libre avec résumé
      Cet article présente une approche théorique de l'impérialisme numérique et une étude de cas, celle des Peace Parks d'Afrique australe, en faisant référence plus particulièrement au Great Limpopo Transfrontier Park. L'impérialisme numérique ici présenté est une conséquence de l'exportation des idéologies de conservation en Afrique australe depuis l'époque coloniale et de leur évolution jusqu'à la période actuelle. La protection de l'environnement passe en effet aujourd'hui par les jeux d'échelles entre le local et le global et par l'usage des SIG comme outils privilégiés de légitimation des discours de participation citoyenne. En montrant les limites de ces pratiques dans le cas étudié, la contribution aboutit à une proposition de cartographie alternative.
    • Spécificité territoriale et petits arrangements avec la loi : la place des usages locaux dans l'entretien de la rivière (XIXe-XXe siècles) - Yves-François Le Lay, Frédérique Permingeat p. 45-55 accès libre avec résumé
      Le dispositif législatif attribue la charge de l'entretien des cours d'eau non domaniaux aux propriétaires riverains. La lente élaboration du Code rural et la critique que le projet soumis par Verneilh-Puyraseau en 1808 suscita parmi les commissions consultatives soulignent combien la généralité et l'uniformité inhérentes à la loi se trouvèrent en butte aux spécificités territoriales. Dans le même sens, la rédaction des usages locaux à caractère agricole fut l'occasion de rappeler l'existence d'une différenciation géographique des pratiques d'entretien des rivières, qui découle non seulement des particularités environnementales mais aussi de l'affirmation de petits pouvoirs locaux au moyen de menues adaptations avec la loi. Cet article éclaire la survivance de ces usages après la période révolutionnaire.
    • Lyon en 1824-32 : un plan de la ville sous forme vecteur d'après le cadastre ancien  - Bernard Gauthiez p. 57-67 accès libre avec résumé
      L'étude de la transformation de l'espace passe nécessairement par l'utilisation des documents cartographiques passés. Parmi ceux-ci, le cadastre ancien élaboré au début du XIXe siècle est le premier, dans le cas du territoire de la commune de Lyon, à constituer un levé complet du parcellaire et du bâti. Cependant, un tel document doit être ré-élaboré et critiqué pour pouvoir être pleinement valorisé. Le passage d'une forme manuscrite, un dessin sur papier, à une forme dématérialisée ?vecteur' soulève un certain nombre de questions sur la nature du document source et la méthode de vectorisation, en particulier du point de vue de la géométrie. Cet article présente le document source, la façon dont il a été traité, et le produit qui en est issu, utilisable pour de futurs travaux.
  • Comptes rendus