Contenu du sommaire : Les femmes et le pouvoir

Revue Histoire@Politique Mir@bel
Numéro no 1, janvier 2007
Titre du numéro Les femmes et le pouvoir
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le dossier. Les femmes et le pouvoir

    • Introduction : Femmes au pouvoir - Christine Bard p. 1 accès libre avec résumé
      La féminisation des gouvernements est un phénomène extrêmement récent, très visible et parfois surestimé (on ne compte qu'une dizaine de femmes chefs d'États ou de gouvernements dans le monde). Il y a pourtant là un « dossier » à ouvrir pour l'histoire politique du dernier demi-siècle. L'accès au pouvoir exécutif, dépendant du « fait du prince », peut sembler en effet plus facile que l'accès au législatif... Le système tolère des « femmes d'exception », souvent qualifiée de « viriles ». Des veuves ou des filles d'hommes d'États peuvent aussi être appelées au pouvoir. La résistance à une plus large féminisation des exécutifs s'inscrit dans une longue histoire : celle de la différenciation des sexes opérée par le genre dans les discours, les images et les symboles. Cette différenciation systématisée dans la plupart des cultures donne d'ailleurs l'impression qu'il existe une approche « féminine » du pouvoir. Illusion ou réalité ? Dans ce « dossier », les articles de Christine Bard et de Janine Mossuz-Lavau approfondissent le cas français, de 1936 à nos jours. Bérengère Marques-Pereira nous emmène au Chili, sous les feux de l'actualité depuis l'élection en 2006 de Michelle Bachelet à la présidence. Enfin, Stéphanie Tawa Lama-Rewal explore la féminisation du pouvoir exécutif dans le continent indien, marquée par la figure d'Indira Gandhi. Si des différences historiques, culturelles, politiques, institutionnelles sont bien mises en évidence, d'un exemple national à l'autre, les ressemblances sont aussi frappantes, l'exclusion des femmes du pouvoir et les progrès récents de leur intégration s'opérant à l'échelle mondiale.
    • Les premières femmes au Gouvernement (France, 1936-1981) - Christine Bard p. 2 accès libre avec résumé
      Cet article s'intéresse à la lente féminisation du pouvoir exécutif en France, depuis 1936 - entrée des premières femmes au Gouvernement -, jusqu'en 1981, lorsque s'achève le septennat giscardien qui a apporté une amélioration sensible à la promotion des femmes. La première partie, basée sur les informations quantitatives, analyse les étapes de cette évolution. En un peu moins de cinquante ans, 18 femmes ont été appelées au Gouvernement. La deuxième partie présente les fonctions qu'elles occupent et les sources de leur légitimité. La troisième partie montre comment le genre affecte leurs parcours, leur image et leur postérité.
    • Les femmes latino-américaines dans les exécutifs nationaux : le cas du Chili - Bérengère Marques-Pereira p. 3 accès libre avec résumé
      Cet article aborde la présence des femmes latino-américaines et chiliennes dans les fonctions présidentielle et ministérielle. La perspective adoptée est à la fois diachronique et synchronique. L'article cerne dans quelle mesure l'élection de Michelle Bachelet et l'installation d'un gouvernement paritaire représentent un saut qualitatif depuis le passage à la démocratie au Chili dans le cadre régional.
    • Les femmes et le pouvoir exécutif en Inde - Stéphanie Tawa Lama-Rewal p. 4 accès libre avec résumé
      Au-delà d'Indira Gandhi, Premier ministre de la plus grande démocratie du monde durant seize années, un nombre non négligeable de femmes ont occupé des fonctions exécutives de premier plan, que ce soit au niveau de l'Union indienne ou des États fédérés. À travers le repérage de quelques tendances - combien de femmes ont-elles eu accès à des fonctions exécutives majeures depuis l'indépendance ? Qui sont ces femmes, et quelles ressources politiques ont-elles pu mobiliser ? Quelle a été leur pratique du pouvoir ? Ont-elles favorisé l'émergence d'autres femmes politiques et/ou la mise sur agenda des problèmes féminins ? - cet article propose une réflexion sur l'acceptabilité paradoxale des femmes au pouvoir, dans un pays où la condition féminine est encore caractérisée par une discrimination protéiforme.
    • Les femmes et le pouvoir exécutif depuis 1981 : la France au regard du monde - Janine Mossuz-Lavau p. 5 accès libre avec résumé
      Depuis 1981, en raison d'une politique volontariste de la gauche, la place des femmes dans les gouvernements s'est accrue chaque fois qu'elle a été au pouvoir. La droite n'a pas suivi, ce qui fait figurer la France, aujourd'hui, dans « le 3e groupe » (les pays qui ont autour de 20 % de femmes ministres), loin derrière l'Espagne (47 %) ou le Chili (50 %). Mais, même lorsqu'elles sont dans des pays particulièrement favorables à la promotion politique des femmes, celles-ci obtiennent très rarement des postes de ministre de l'Intérieur, de l'Économie ou des Affaires étrangères. Un léger mouvement se produit actuellement avec l'élection à la présidence de la République ou la nomination comme chef de Gouvernement de 12 femmes dans le monde. En France, il n'est pas exclu que 2007 porte ce chiffre à 13.
  • Vari@rticles

    • Du bon usage du sous-préfet : les pratiques administratives d'une carrière coutumière - p. 6 accès libre avec résumé
      Alors que l'image de l'administration centralisée mise en place par le Consulat repose sur les mythes corollaires de la toute puissance du préfet et de l'inutilité du sous-préfet, l'exercice de la tutelle municipale sert de révélateur à une réalité très décalée : le désordre et l'impuissance du personnel communal rural ne font illusion que grâce à la présence de leur avocat-conseil de proximité. Le rouage sous-préfectoral gagne sa légitimité au 19e siècle à l'usage, dans son rôle d'indispensable complément à l'éparpillement municipal et par sa contribution doctrinale à la défense du corps et de la carrière préfectorale.
    • Les projets constitutionnels de Jean Zay - Pierre Girard p. 7 accès libre avec résumé
      Depuis sa prison, Jean Zay participe au débat constitutionnel de la Résistance, trop longtemps ignoré. Son projet, s'il partage le diagnostic critique des autres constituants de l'ombre, témoigne d'un plus grand attachement à l'esprit de la IIIème République. Partisan d'un Gouvernement de législature ramassé, il maintient les pouvoirs du président de la République. Il recommande que les députés conservent leurs métiers, et ne soient réunis que pour de très brèves sessions, préparées par des commissions spécifiques à chaque projet. Il souhaite le maintien d'un vrai Sénat, au recrutement démocratisé. Pour lui, rien ne se fera sans une profonde transformation de la vie démocratique : vote des femmes, droit de referendum, scrutin proportionnel, réglementation des partis, réforme de la presse et de la formation des élites. Une ultime défense de l'esprit de la République parlementaire.
    • Paul Rivet, Vichy et la France libre 1940-1944 - Nicole Racine p. 8 accès libre avec résumé
      L'anthropologue Paul Rivet, fondateur du Musée de l'homme, intellectuel du Front populaire, devient, pendant la seconde guerre mondiale, une figure de la Résistance extérieure gaulliste sur le continent américain. Destitué de ses fonctions de professeur par le gouvernement de Vichy, menacé d'une arrestation par les occupants, il accepte, début 1941, l'invitation de la Colombie puis du Mexique. Rallié à la France libre - où son élève Jacques Soustelle est devenu représentant du général De Gaulle -, il est nommé en 1943 délégué culturel pour le Mexique et l'Amérique centrale par le Comité national de libération nationale (CFLN). Il crée à Mexico l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) et préconise une réforme de l'action culturelle française extérieure. De retour en France, en octobre 1944, fort de sa légitimité de résistant, il entame une carrière politique comme parlementaire jusqu'en 1951. Dans la continuité de son travail en faveur de l'action culturelle entre 1940 et 1944, il joue un rôle dans de nombreuses institutions, notamment à la présidence de la commission française pour l'Unesco.
  • Pistes & débats

    • Comique, éloquence et discours politiques en « voix » de réhabilitation - Jean Ruhlmann p. 9 accès libre avec résumé
      En dépit du regain d'intérêt dont elle semble actuellement faire l'objet, l'histoire de l'éloquence politique avant la Vème République est un champ d'étude trop peu exploré, qui souffre la comparaison avec les substantielles études d'autres disciplines portant sur la communication politique très contemporaine.
  • Portraits & témoignages