Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 21, no 1, mars 2007 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La mesure de la croissance pro-pauvres au Burkina Faso : espace de l'utilité ou des capacités ? - Jean-Pierre Lachaud p. 5-44 La recherche propose de contribuer au débat sur la croissance pro-pauvres, et présente une nouvelle évidence empirique pour le Burkina Faso, fondée à la fois sur l'espace de l'utilité et celui des capacités. Dans un premier temps, l'analyse comparative de la croissance pro-pauvres montre que les dimensions monétaire et non monétaire produisent des résultats très similaires, indépendamment des mesures « globales » ou « partielles » mises en ?uvre. Ainsi, au cours de la période 1994-2003, malgré une légère progression des privations en termes d'utilité et des capacités, la croissance économique nationale a été pro-pauvres, dans la mesure où les pauvres ont été proportionnellement moins affectés que les non pauvres par la baisse des dépenses et des capacités. Corrélativement, au niveau national et dans le secteur rural, l'hypothèse d'une croissance monétaire pro-pauvres en termes absolus n'est pas vérifiée ? contrairement à ce qu'indiquent d'autres études ?, alors qu'un consensus semble prévaloir quant au caractère anti-pauvres de la croissance monétaire dans les villes, en termes absolus et relatifs. Ces divergences s'expliquent par des options méthodologiques différentes. Dans un second temps, cette approche duale de la croissance pro-pauvres permet de tester la robustesse de quelques relations postulées entre la pauvreté, la croissance économique et l'inégalité. A cet égard, l'analyse comparative, mobilisant l'économétrie spatiale, vérifie deux faits stylisés. D'une part, l'élasticité provinciale de la pauvreté monétaire ou des capacités, par rapport à l'indicateur de bien-être approprié, est d'autant plus faible que l'indice de Gini initial (monétaire ou non monétaire) est élevé. D'autre part, alors que l'évolution de l'indicateur de bien-être est un déterminant décisif de la variation de la pauvreté au cours de la période, les changements de la distribution des dépenses et des capacités constituent également un facteur important. Par ailleurs, l'analyse comparative montre que l'effet de la croissance sur la réduction de la pauvreté, monétaire ou non monétaire, est plus fort lorsque le niveau initial de développement est élevé. En définitive, l'approche de la croissance pro-pauvres en termes des capacités peut concourir non seulement à vérifier la robustesse de la dynamique stipulée du processus de croissance économique monétaire, mais également à appréhender ce dernier en l'absence d'informations fiables sur les conditions de vie monétaires des ménages.
- Les Accords de Bâle II : quelles conséquences pour le financement bancaire extérieur des pays émergents ? - Jean-Marc Figuet, Delphine Lahet p. 45-66 Le crédit bancaire international est un moyen pour les pays émergents de financer leur développement et leur croissance. L'objet de l'article est d'étudier les conséquences de la réforme prudentielle dans les pays industrialisés sur le financement bancaire extérieur des pays émergents. Jusqu'en 2006, les établissements de crédit ont dû respecter le ratio Cooke. L'observation de ce ratio explique à la fois la raréfaction de l'offre de crédit, et l'endettement à court terme et en monnaie étrangère des emprunteurs du sud, ce qui, au vu de la crise asiatique, est une situation sous-optimale pour le développement des économies émergentes. Nous démontrons ensuite, grâce notamment à une simulation de la version de base des modèles IRB, qu'aucune des deux méthodes d'évaluation du risque de crédit dans les Accords de Bâle II ne modifiera favorablement la structure d'endettement prévalant actuellement. Nous mettons alors en exergue les défauts de construction des Accords de Bâle II pour le financement bancaire des pays émergents.
- Transferts technologiques Nord-Sud, intégration régionale et dynamique de l'hypothèse de « partenaires commerciaux naturels » - Maurice Schiff, Yanling Wang p. 67-85 Basées sur des analyses statiques, nombre d'études prétendent que la formation d'un accord commercial régional (ACR) est davantage susceptible d'augmenter le bien-être de ses membres si ceux-ci sont des « partenaires commerciaux naturels ». D'autres études soutiennent un point de vue opposé. Cet article étudie cette proposition d'un point de vue dynamique en analysant l'effet du commerce avec le Japon, l'Amérique du Nord et l'Union européenne sur les transferts technologiques et la productivité globale des facteurs (PGF) en Jordanie, en Corée et au Mexique. À l'aide de données par secteurs industriels, nous montrons que i) les transferts technologiques et les gains de productivité sont essentiellement régionaux : la Jordanie (la Corée) (le Mexique) semblent bénéficier principalement du commerce avec l'Union européenne (le Japon) (l'Amérique du Nord) ; et ii) la version dynamique de l'hypothèse du « partenaire commercial naturel » semble validée.
- Migration et rationnement du marché des biens - Kinvi Logossah p. 87-111 L'hypothèse centrale de l'analyse faite ici est que la migration zone rurale-zone urbaine dans les pays en développement peut s'expliquer par un long rationnement des zones rurales en biens de consommation modernes disponibles dans les centres urbains. Conduite dans le cadre d'un modèle d'une économie duale où les agents visent à maximiser leur utilité, l'analyse montre qu'une politique d'approvisionnement appropriée des zones rurales pourrait avoir plus d'effets restrictifs sur les flux migratoires qu'une stratégie de limitation autoritaire de la migration.