Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue d'économie politique |
---|---|
Numéro | volume 111, juillet-août 2001 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les entretiens de l'association française de science économique 2001 - Gilbert Abraham-Frois p. 503-504
Entretiens
- Hommage à Louis-André Gérard-Varet - Jean Gabszewicz p. 505-509
- L'impact des changements démographiques sur la croissance et le marché du travail : faits, théories et incertitudes - Didier Blanchet p. 511-564 Cet article est consacré au thème des conséquences macro-économiques des évolutions démographiques. La nature et l'ampleur des changements démographiques attendus pour le siècle prochain sont décrits brièvement, en insistant sur les raisons qui rendent inéluctable le processus de vieillissement. Leurs conséquences potentielles sont ensuite examinées dans le contexte de modèles de croissance usuels. La conclusion du modèle de Solow élémentaire reste malthusienne en ce sens que la croissance démographique réduit le produit par tête, en raison de l'effet de dilution du capital. Le ralentissement de cette croissance ou son inversion devraient donc augmenter le niveau de vie, même si ce n'est que d'un faible montant. Un tel résultat ne semble pas cohérent avec l'expérience historique. Deux approches sont alors possibles pour obtenir des effets plus positifs de la croissance démographique. L'une est fournie par certains modèles de croissance endogène : ces modèles sont intéressants, mais conduisent à la conclusion extrême inverse qu'une croissance démographique plus rapide est toujours préférable à long terme. Une vue plus équilibrée est fournie par les modèles à générations imbriquées selon lesquels ce sont des taux de croissance intermédiaires qui sont le plus susceptibles de maximiser le niveau de vie. Une dernière section est consacrée à l'analyse des effets de la démographie sur le marché du travail : ces effets semblent être du second ordre, et l'impact du vieillissement démographique ou de la baisse de la population d'âge actif peuvent être positifs ou négatifs, selon le rôle des différents déterminants de la demande ou des salaires.
- L'immigration : quels effets économiques ? - Hubert Jayet, Lionel Ragot, Dominique Rajaonarison p. 565-596 Dans cet article, après un rapide examen de la présence en France de populations étrangères, nous montrons que ni la théorie, ni les analyses empiriques, ne confirment que ces populations ont un impact négatif sur l'emploi et les rémunérations. De nos estimations économétriques ressortent peu d'effets significativement négatifs et souvent des effets positifs. Il en est de même pour les autres effets : les déséquilibres budgétaires sont peu affectés ; le résultat sur le taux de croissance est ambigu. Un recours massif à l'immigration dans le demi-siècle prochain pour faire face aux évolutions démographiques a également des effets incertains. Il pose en effet un problème d'ajustement qualitatif entre la demande des pays développés et l'offre des pays d'émigration. Le fonctionnement des marchés internationaux du travail devrait être fortement modifié, rendant inopérantes les politiques actuelles de régulation quantitative.
- Commentaire - Antoine Bommier p. 597-599
Articles
- Commentaire - Manon Domingues Dos Santos p. 600-602
- Commentaire - Jacky Fayolle p. 603-610
- L'énigme de la prime de risque : une application aux données françaises - Anne Epaulard, Aude Pommeret p. 611-637 Cet article est essentiellement empirique. Il a pour objectif de mesurer la prime de risque sur les actions françaises (1960-1992) et d'évaluer, à l'aide de calibrages et d'estimations économétriques, dans quelle mesure les modèles théoriques fondés sur différentes représentations des préférences des agents permettent de l'expliquer. On envisage successivement le cas où les préférences des agents sont récursives, le cas où l'utilité instantanée des agents dépend des habitudes de consommation et le cas où les préférences des agents sont interdépendantes.
- Une première application du théorème de Perron-Frobenius à l'économie : l'abbé Potron comme précurseur - Gilbert Abraham-Frois, Emeric Lendjel p. 639-665 Maurice Potron est un Père jésuite polytechnicien dont les publications s'échelonnent de 1911 à 1936 et dont l'apport nous semble considérable et pratiquement inconnu. L'apport de l'auteur se situe aussi en mathématique (travaux sur les matrices à éléments non-négatifs précédant les travaux de Frobenius) mais c'est l'aspect économique qui va être privilégié ici : première construction d'un tableau d'échanges inter-industriel simplifié et surtout première utilisation du théorème de Perron-Frobenius dès avant la première guerre mondiale.