Contenu du sommaire : Économétrie des panels
Revue | Revue d'économie politique |
---|---|
Numéro | volume 113, novembre-décembre 2003 |
Titre du numéro | Économétrie des panels |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - Patrick Sevestre p. 723-725
- L'économétrie des panels en perspective - Alain Trognon p. 727-748 L'économétrie des panels a connu depuis une quarantaine d'années d'existence une progression exceptionnelle tant par la variété des applications que par la constitution d'un corps de méthodes appropriées. Cet article tente un court bilan sur ce second plan de la méthodologie. Il montre qu'autour d'un cadre de modélisation linéaire, fondé sur la notion d'effets individuels destinés à la maîtrise de l'hétérogénéité des comportements individuels, le progrès général de l'économétrie des panels, lié à la connaissance pure, à la disponibilité croissante des données et à la puissance des moyens de calculs, est extraordinairement dynamique en ce début de siècle. La capacité grandissante des économètres appliqués à mettre en oeuvre des applications informatiques complexes leur permet d'intégrer de plus en plus rapidement ces nouvelles méthodes et procédures, comme l'illustre le présent numéro.
- Econométrie de la production sur données de panel et dispersion des prix de production quels biais d'estimation ? - Jacques Mairesse, Rozenn Desplatz p. 749-772 L'absence d'informations individuelles sur les prix de production est un problème important de l'économétrie de la production, dont on peut notamment penser qu'il explique en partie les disparités importantes entre les estimations de l'élasticité du capital et des rendements d'échelle sur données de panel, suivant qu'elles s'appuient surtout sur les différences inter-entreprises (estimations de type coupe) ou sur les variations intraentreprises (estimations de type séries temporelles). Dans cette étude, nous avons pu mobiliser de telles informations sur les prix des entreprises, ainsi que sur les taux d'utilisation de leurs capacités de production, pour un panel d'environ 450entreprises manufacturières françaises sur quatre années. Que l'on utilise les méthodes d'estimation de panels usuelles ou celles des moments généralisés, les idées que l'on pouvait avoir a priori ne sont pas confirmées, et les différentes estimations restent pratiquement inchangées qu'elles prennent en compte ou non la dispersion des variations de prix et des taux d'utilisation des capacités. Sans doute les biais liés aux risques d'erreurs de spécification autres que celles là restent-ils largement prédominants.
- Simulated maximum likelihood estimation of demand systems with corner solutions and panel data application to industrial energy demand - Raja Chakir, Alban Thomas p. 773-799 Nous proposons une méthode d'évaluation des élasticités-prix de l'énergie dans l'industrie, dans le cas où les entreprises peuvent changer de régime d'utilisation des formes d'énergie. La méthode employée permet l'estimation d'un système de demande prenant explicitement en compte le problème des dépenses nulles, tout en intégrant des termes d'hétérogénéité non observés. Nous appliquons une procédure de Maximum de Vraisemblance Simulé pour estimer un système d'équations simultanées de demande dans le secteur du papier en France, sur la période1983-1996. L'endogénéité des transitions entre régimes d'énergies est prise en compte dans le calcul des élasticités-prix des formes d'énergie. Nous utilisons nos estimations pour prédire l'impact d'une politique environnementale visant à réduire les émissions de CO2.
- Impact de la formation initiale sur les rémunérations au cours de la vie active - Stéfan Lollivier, Pascale Pollet p. 801-827 Le papier cherche à évaluer le gain en revenu procuré chez les hommes par une année d'études supplémentaire. Par rapport à la littérature habituelle, il évalue non seulement des fonctions de gains habituelles à partir des salaires, mais également la probabilité de disposer d'un emploi selon le niveau de formation, ainsi que l'effet de la sélection de l'emploi sur le salaire. Il prend en compte l'endogénéité de la formation initiale et de l'expérience professionnelle. On retrouve le fait que la formation initiale est très endogène dans l'équation de salaire, alors que l'expérience professionnelle est endogène dans l'équation d'emploi. Après corrections, le gain actualisé sur la période de vie active apporté par une année d'études supplémentaire est de l'ordre de 10%; il décroît avec le niveau d'éducation.
- L'évolution du taux d'épargne des ménages dans quelques pays de l'OCDE une interprétation basée sur les déterminants de moyen terme - Karine Berger, Aurélien Daubaire p. 829-849 L'approche en données de panel proposée ici présente deux avantages pour l'étude des déterminants du taux d'épargne des ménages. Du point de vue économétrique, elle permet de disposer d'un grand nombre d'observations pour estimer l'effet des déterminants de moyen terme du taux d'épargne, et également de tester l'existence d'hétérogénéités entre pays. Du point de vue économique, elle permet de comparer directement les déterminants de l'évolution des taux d'épargne dans plusieurs pays. Cette étude met ainsi en évidence l'influence de certains facteurs de moyen terme, comme l'épargne publique et le ratio de dépendance. Elle souligne notamment l'importance de l'effet néo-ricardien sur l'évolution du taux d'épargne des ménages au cours de la dernière décennie.
- Capital public et productivite quels effets sur les disparites regionales ? - Sylvie Charlot, Virginie Piguet, Bertrand Schmitt p. 851-880 On cherche à analyser le rôle du capital public dans la croissance des régions françaises au travers de deux questions principales: i)son éventuel effet sur la croissance régionale; ii) son rôle dans la réduction des disparités interrégionales. Après reconstitution de séries régionalisées de capital public et privé, on estime, sur un panel de 21 régions françaises pour la période 1978-1993, des fonctions de production régionales à trois facteurs (capital privé, emploi et capital public). L'hétérogénéité interrégionale des élasticités ainsi obtenues conduit à mettre en ?uvre des estimateurs à rétrécisseur (estimateurs bayésiens empiriques), puis à recourir à des estimations par groupes de régions. Si, contrairement à ce qui a été observé notamment aux Etats-Unis, le capital public paraît avoir un impact positif sur la croissance des régions françaises, toutes les régions ne réagissent pas de façon identique au capital public régional, son impact dépendant notamment du niveau de richesse initiale des régions concernées. Il semblerait en effet qu'il induise une réduction de l'écart entre les régions riches et l'ensemble des autres régions sans permettre aux régions les plus pauvres de rattraper les régions moyennes.