Contenu du sommaire : Retraite et marché du travail

Revue Revue d'économie politique Mir@bel
Numéro volume 115, mars-avril 2005
Titre du numéro Retraite et marché du travail
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Débats/Opinions

    • Introduction - Florence Legros p. 161-162 accès libre
    • Contrevérités sur le départ à la retraite - Pierre Pestieau p. 163-172 accès libre avec résumé
      Ce court article présente et discute une dizaine d'affirmations fréquentes qui concernent la décision de partir à la retraite et les politiques visant à encourager le taux d'activité des travailleurs âgés. Nous montrons que ces affirmations sont erronées ou à tout le moins discutables.
  • Bilan/Essai

    • L'âge de la retraite : choix politique, économique ou individuel ? - Jean-Louis Guérin, Florence Legros p. 173-195 accès libre avec résumé
      Les pays industrialisés connaissent des mutations démographiques remettant en cause l'équilibre financier à long terme de leurs systèmes de retraites. Pour résoudre ce problème, une augmentation des âges de départ en retraite et de cessation d'activité semble souhaitable, voire nécessaire; or dans de nombreux pays, les taux d'emploi des seniors sont faibles; ceci semblant du à la fois à une faible demande de travail et à une offre restreinte. En effet, les paramètres de l'assurance vieillesse obligatoire ne sont pas sans effet sur les choix privés de cessation d'activité, ainsi que sur la demande de travail des entreprises. Pour relancer l'emploi des seniors, les agents économiques, les salariés comme les entreprises, doivent être incités financièrement à prolonger la durée moyenne d'activité. Dans une telle optique, une trop grande liberté individuelle offerte par le régime serait une fausse bonne idée: la protection sociale a aussi pour but, au-delà de la limitation des inégalités, de protéger les agents de leur propre myopie. Déterminer un âge «optimal » de départ en retraite est un exercice d'autant plus périlleux que la raison économique bute quelquefois sur la politique ou le désir de liberté individuelle dans le choix.
  • Articles

    • Départ à la retraite et taxation optimale - Helmuth Cremer, Jean-Marie Lozachmeur, Pierre Pestieau p. 197-211 accès libre avec résumé
      Pour expliquer les départs précoces à la retraite, les économistes utilisent le concept de taxation implicite sur tout prolongement de l'activité. De là à proposer que l'on élimine cette taxe, il n'y qu'un pas à franchir. Cette contribution montre que si le système de retraite se veut redistributif et que le gouvernement n'observe pas certaines caractéristiques associées aux individus, une certaine taxe implicite sur l'âge de la retraite est inévitable. Notre analyse étudie aussi les moyens de limiter cette taxe implicite.
    • Neutralité actuarielle, modification du taux de remplacement et choix de départ à la retraite - Ronan Mahieu, Emmanuelle Walraet p. 213-240 accès libre avec résumé
      Les réformes des systèmes de retraite actuellement en cours dans beaucoup de pays développés, dont la France, impliquent à la fois une baisse du taux de remplacement moyen ? notamment par le jeu des mécanismes de revalorisation des salaires passés ? et une modification substantielle des incitations adressées à l'offre de travail, dans le sens d'une plus grande neutralité actuarielle. Cet article d'abord méthodologique essaie d'analyser les effets possibles de ces réformes sur l'offre de travail aux âges « élevés » (55ans et plus) à partir de formes réduites du modèle proposé par Stock et Wise [1990]. Les évaluations s'avèrent extrêmement sensibles à la fois au mode de construction de la variable qui résume l'ensemble des incitations financières et à l'incertitude liée à la difficile prise en compte de l'éligibilité aux systèmes de préretraite (ce qui en toute rigueur nécessiterait une modélisation de la demande de travail). Mais elles mettent en évidence les effets de comportement potentiellement importants que peuvent engendrer des variantes dont certaines caractéristiques sont proches des réformes effectivement mises en ?uvre dans divers pays (dont la France, avec la mise en place pour l'ensemble des régimes de mécanismes de décote/surcote harmonisés).
    • Inciter à différer le départ en retraite : une analyse en termes de courbe de Laffer - Jean-Olivier Hairault, François Langot, Thepthida Sopraseuth p. 241-263 accès libre avec résumé
      En France, une année supplémentaire au-delà du taux plein dans le régime général ne donne droit à aucune augmentation de pension. Cette taxe sur le prolongement d'activité distort les choix des agents en faveur d'un âge de départ en retraite inférieur à celui qui prévaudrait dans un contexte optimal. Cette taxe pourrait être éliminée par la mise en place d'un système qui lierait le taux de remplacement à l'âge de départ en retraite de façon à respecter la neutralité actuarielle. Pour des raisons exactement opposées à la situation prévalant actuellement, ce système ne permet pas d'assurer des moyens de financement supplémentaires pour les caisses des régimes par répartition. Il existe en effet un dilemme entre une taxe élevée et un allongement significatif de la durée d'activité. Nous présentons un modèle très simplifié à deux périodes qui permet de déterminer de façon explicite et transparente la taxe sur la prolongation d'activité qui correspond au sommet de la courbe de Laffer. Dans un second temps, nous présentons, sur la base d'une maquette beaucoup plus détaillée de l'économie française, des résultats quantitatifs qui illustrent de façon concrète notre analyse théorique.