Contenu du sommaire : Espace, région, ville. Hommage à Bernard Guesnier

Le « non urbain » couvre l'essentiel de l'espace des pays occidentaux. C'est le lieu d'invention de nouvelles pratiques économiques, sociales, de pouvoir, liées à un processus fondamental : la rurbanisation. Cet article se propose d'analyser les causes de ce mouvement et de dégager des pistes pour une nouvelle organisation du rurbain, par les transports, les services, l'habitat, la gouvernance, et la coopération sociale et culturelle, dans un contexte de durabilité et de qualité de vie. Voir le rurbain comme un milieu d'avenir, producteur de richesses et de bien-être, telle est la vision que nous développons dans la tradition des désurbanistes.

La présente contribution est une histoire des recherches francophones en économie urbaine et disciplines connexes (économie géographique, économie publique locale...) durant quatre décennies, analysée du triple point de vue des faits stylisés, des théories interprétatives et des principales orientations des politiques urbaines.

Bien que la région soit un concept multiforme, voire omniforme, le découpage régional est le cadre privilégié de la pensée spatiale et de l'action territoriale. Or, la moitié des êtres humains du monde, et plus des trois quarts des Européens, habitent dans une ville. Les villes produisent plus que proportionnellement à leur poids démographique, et concentrent les activités économiques de haut niveau, particulièrement la production de haute technologie, les sièges sociaux, la finance et les services aux entreprises. Dans l'économie globalisée, les performances régionales semblent être soumises à celles des villes, et les interactions économiques régionales, nationales et mondiales sont principalement le fait des villes. Ce papier examine le décalage entre, d'une part, la prégnance du concept de région et du découpage régional et, d'autre part, le rôle dominant des villes dans l'économie. Le biais régional a des sources profondes et durables, théoriques comme empiriques. Mais même si la région cache la ville, elle reste un cadre territorial incontournable.

La science régionale est en permanente évolution, toujours à la recherche de son identité et de sa spécificité comme champ scientifique autonome et légitime. Elle a été sur les vingt dernières années, profondément renouvelée sous l'influence de nouvelles théories dont la NEG, de thématiques différentes et par l'arrivée de jeunes générations. L'économétrie spatiale, largement pratiquée, permet de mieux lier l'analyse spatiale, l'économie régionale et urbaine et l'économie industrielle. Il est proposé dix commandements de l'espace comme cadre global et synthétique qui permet de montrer, à la fois, la variété des travaux et leurs caractères communs : l'espace compte.

L'article montre comment l'économétrie spatiale, de technique peu connue à une « époque obscure », est devenue une discipline. Il montre aussi que cette économétrie spatiale « sans espace » mérite totalement son appellation aujourd'hui. Il rappelle que des outils et des méthodes qui existaient dès les années cinquante sans être connus ou utilisés, sont devenus des composantes classiques et largement utilisés. Des évolutions fortes et positives ont eu lieu par l'intégration de l'économie spatiale et de l'économétrie proprement dite. Il reste encore du travail et notamment en ce qui concerne les biais spatiaux, la spécification, les estimateurs, et la complexité.

Il s'agit de confronter les attentes majoritaires des populations qui restent attirées par le modèle de la maison individuelle en périphérie, et qui, d'après de récents sondages, ne se démentent pas et celles des urbanistes, des aménageurs qui voient dans la réalisation de ces attentes, quand elle est possible, la force dominante qui produit la périurbanisation. Celle-ci a pu être dans les années 1960 et 1970, comprise comme la concrétisation réussie « de la ville à la campagne », alors qu'aujourd'hui, on y voit l'accumulation d'un ensemble d'éléments négatifs et coûteux pour la société. Une illustration de ces phénomènes est donnée sur le cas de la ville de Poitiers. Il apparaît clairement que la densité qui est au c?ur des débats, reste une notion délicate pour fonder les politiques d'un urbanisme plus compact.

La présente contribution se propose d'analyser comment une région ou plus précisément les acteurs et les activités constituant l'environnement de la firme est perçue par les firmes qui y sont situées, et si ces perceptions sont liées aux phénomènes d'innovation. Dans ce contexte, la question qui est posée est celle de l'existence ? ou non ? de comportements d'innovation et/ou de perceptions par les firmes qui caractérisent et distinguent les entreprises de différentes régions. L'analyse concerne un échantillon de petites et moyennes entreprises du secteur des services à forte intensité de connaissances localisées dans deux régions voisines appartenant à des contextes nationaux différents en Europe (Alsace et pays de Bade) et deux régions canadiennes (Bas-Saint-Laurent et Beauce au Québec).

Ce travail a pour objectif d'illustrer l'apport de la théorie économique et des méthodes économétriques, plus particulièrement l'économétrie spatiale, à la conception et à l'évaluation d'opérations de renouvellement urbain. Dans ce but, l'approche par les prix hédoniques est retenue. Elle procède en deux temps. Dans un premier temps, sont identifiées, parmi un ensemble de caractéristiques de localisation données a priori, celles qui exercent un rôle discriminant sur la valeur des logements. Dans un second temps, les consentements à payer des habitants pour une amélioration des caractéristiques discriminantes sont calculés. L'application aux mutations d'appartements à Rennes entre les années 1994 et 2001 montre qu'il existe des externalités de voisinage significatives qui justifient une intervention publique. Les consentements à payer pour une amélioration des caractéristiques environnementales discriminantes apparaissent assez hétérogènes entre individus et variables d'une caractéristique à l'autre.