Contenu du sommaire : Poètes américains : architectes du langage
Revue | Revue française d'études américaines |
---|---|
Numéro | no 103, février 2005 |
Titre du numéro | Poètes américains : architectes du langage |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Hélène Aji p. 3-6
- Michael Palmer : ne pas parler au nom des mots - Christine Savinel p. 7-22
- George Oppen and the Poetics of Quotation - Peter Nicholls p. 23-37 Lorsque les guillemets disparaissent et que les bords du collage s'effacent, le processus d'appropriation et d'incorporation initié par la citation est complet. Cette pratique, essentielle à l'écriture de Susan Howe ou Lyn Hejinian, est déjà en action chez George Oppen: le poème est suspendu entre la perte et l'affirmation de l'énergie créative, élan et stase qui nous permettent, un instant, d'être chose et d'oublier notre mortalité.
- Les constructions poétiques de Robert Duncan : « only passages of a poetry, no more » - Clément Oudart p. 38-49
- Vers une archéologie du collage : The Tablets d'Armand Schwerner - Antoine Cazé p. 50-63
- Rosmarie Waldrop: A Poetics of Contiguity - Fiona McMahon p. 64-78 Construction énergétique émergeant d'un champ compositionnel, le poème de Rosmarie Waldrop est chronique de son écriture, d'un processus permanent de composition/décomposition. Matérialiste, l'approche de Waldrop dans A Key into the Language of America permet l'interaction entre discours passé et discours présent. Le moi est un carrefour et une dissémination dans la pluralité de ses actions, le poète est créateur de lieux successifs où l'expérience du langage se fait dans le conflit. Les modes paratactiques chez Rosmarie Waldrop rattachent des textes empruntés au xviie siècle au devenir de cette expérience et révèlent comme horizon de la poésie contemporaine la posture d'un sujet trouble et d'une écriture empreinte de violence.
- The Stakes of Narrative in the Poetries of David Antin, Ron Silliman and Lyn Hejinian: New Forms, New Constraints - Hélène Aji p. 79-92 Quelles sont les modalités et les conséquences d'un retour de la narration en poésie? Il ne s'agit pas dans cet article de voir cette prose poétique comme une crise de vers, mais bien de déchiffrer des formes nouvelles qui permettent à la poésie contemporaine de sortir de l'impasse d'un vers libre conçu comme informe pour aller vers des règles de composition signifiantes. La rigueur de la poésie de David Antin, Ron Silliman et Lyn Hejinian est dans ces contraintes élues qui, loin de vider le texte poétique de tout contenu, le replacent dans un contexte où texte et sujet poétiques sont relus en termes de contingence événementielle et exhibés en tant que produits des systématismes, inhérents ou modélisés, du langage.
- « Reading slipperwort » : des articulations syntaxiques dans 80 Flowers de Louis Zukofsky - Abigail Lang p. 93-103
- « Poetry is having nothing to say and saying it; we possess nothing » (John Cage) - Isabelle Alfandary p. 104-116
- Avant-Garde Tradition and Individual Talent: The Case of Language Poetry - Marjorie Perloff p. 117-141 L'avant-garde est un mouvement. La notion de talent personnel ou de génie individuel ne lui est pas contradictoire : la dialectique entre ces deux pôles est ce qui informe l'art du xxe siècle. Essentiellement agonistique, l'avant-garde se construit des adversaires qui lui permettent finalement de se définir, d'acquérir une cohésion, malgré ses divergences internes : les Language Poets en sont un exemple. Toutefois, par-delà les distinctions d'école, la spécificité d'oeuvres telles que celle de Susan Howe ou celle de Charles Bernstein dépasse leurs théorisations pour nous ramener au texte poétique.
- La narration a fait beaucoup de mal : la poétique deleuzienne de Karen Mac Cormack et Steve McCaffery - Jean-Jacques Lecercle p. 142-157