Contenu du sommaire : L'interprétation

Revue Tracés Mir@bel
Numéro no 4, 2003/3
Titre du numéro L'interprétation
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Contextes et Normes - p. 1 accès libre
  • Éditorial

    accès libre
  • Articles

    • Nietzsche et la radicalisation de l'interprétation - Anthony Manicki p. 3 accès libre avec résumé
      L'apport de Nietzsche au concept d'« interprétation » tient avant tout à l'extension de son effectivité. Loin de n'être qu'une explication de texte, l'interprétation devient avec Nietzsche l'essence de la Volonté de Puissance qui, toujours hors d'elle même, évalue activement les objets sur lesquels elle s'applique. Cette évaluation est une interprétation qui produit des effets dans le champ de la pratique humaine. Ainsi, Pour Nietzsche, mettre en question l'interprétation, c'est étendre son champ conceptuel afin de lui donner une dimension non plus textuelle et subjective, mais existentielle et objective.
    • Du jeu à la convention. Le self comme interprétation chez Goffman - Édouard Gardella p. 4 accès libre avec résumé
      L'interprétation, le processus par lequel on se donne du sens n'est ici ni manipulation stratégique de plusieurs rôles par un individu, ni communication d'un Moi intime vers le Monde extérieur, ni même médiation entre des normes intériorisées et un contexte particulier. Elle est à comprendre comme engagement dans des situations : le Moi n'existe que pour autant qu'il interprète une situation au regard de conventions partagées (et ce grâce à un « cadre »), ce qui n'est possible que s'il est interprété comme émetteur de signes ; il se plie la plupart du temps aux codes moraux, tout comme sa position dans la situation dépend de la place qui lui est accordée par les autres participants). Je me donne du sens parce que le contexte me donne du sens.
    • Blanchot et l'herméneutique : une relation accidentelle - Jérémie Majorel p. 5 accès libre avec résumé
      L'oeuvre de Blanchot peut se lire comme un dialogue avec la tradition herméneutique. Son écriture met en place les agencements énonciatifs qui provoquent l'herméneutique pour mieux l'écarter. Ses lectures insistent sur ce qui sort de l'herméneutique pour donner tout autre chose, peut-être le déconstructionnisme. Cette zone interstitielle engendre ce qu'il faut d'énergie au « neutre » et témoigne de l'extraordinaire réserve contestatrice dont fait preuve une telle construction du sens, ni centripète, ni centrifuge.
    • Le sociologue comme auteur - Erwan Le Méner p. 6 accès libre avec résumé
      Cet article soutient que le travail interprétatif du sociologue à l'oeuvre dans l'écriture met en jeu des agencements argumentatifs et rhétoriques non contradictoires avec l'exigence scientifique inhérente à ce travail. L'interprétation sociologique et la conviction du lecteur se coproduisent parfois. Cette coproduction signe l'extension des problématiques sociologiques à d'autres territoires, et rapproche sensiblement le sociologue de la figure geertzienne de l'auteur.
    • Autres pratiques interprétatives - Thomas Mondémé p. 7 accès libre avec résumé
      Cet article se veut introductif ; il introduit en l'occurrence à des problèmes. Problème 1 : quand elle se trouve face à certains objets littéraires contemporains, l'herméneutique manque de prises : elle glisse. Problème 2 : si on ne pense la consommation de ces objets qu'à travers le filtre herméneutique, on risque de se méprendre sur leur prétention à « agir » directement et même de les priver dogmatiquement de leur statut artistique. Quels sont ces objets ? Sur quoi agissent-ils en effet ? Et comment penser cette action sans être philosophiquement imprudents ?
    • Passeron : entre Weber et Wittgenstein - Julien Souloumiac, Arnaud Fossier p. 8 accès libre avec résumé
      L'objectif de cet article est de redéfinir l'épistémologie des sciences sociales que le sociologue J.-C. Passeron a proposée dans son ouvrage paru en 1991, Le Raisonnement sociologique, à partir du substrat épistémologique et philosophique qui la sous-tend. J.-C. Passeron cherche à définir un processus d'enquête sociologique comme « la transformation réglée de l'information » Cette transformation s'apparente à des procédés interprétatifs, que J.-C. Passeron désigne également sous le terme de « codage » L'interprétation s'ancre donc pleinement dans l'enquête sociologique et se situe au coeur des réflexions de J.-C. Passeron, dans la mesure où elle permet de fonder un régime de scientificité qui soit propre aux sciences sociales. Celles-ci sont en effet fondamentalement interprétatives, sans pour autant relever de l'herméneutique, puisqu'elles s'opposent aux sciences nomologiques. Ne produisant aucune loi, elles ne peuvent en fin de compte être évaluées qu'à l'aune de degrés de véridicité et non de vérité ; ce qui confirme, rétroactivement, leur statut de sciences interprétatives.
  • Note

    • Description et interprétation chez Clifford Geertz. La thick description chez Clifford Geertz - Paul Costey p. 9 accès libre avec résumé
      C. Geertz, anthropologue américain, aborde dans « thick description » la question délicate des rapports entre description et interprétation. Il emprunte pour cela une voie incertaine, celle de la réconciliation entre philosophie analytique et herméneutique (deux traditions souvent jugées inconciliables), afin d'établir les fondements d'une « anthropologie interprétative ». Cette note suit le fil de sa réflexion, décelant ses avancées et ses impasses.
  • Traduction

  • Entretiens