Contenu du sommaire : La rue

Revue Tracés Mir@bel
Numéro no 5, 2004/1
Titre du numéro La rue
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial

    • Éditorial - Édouard Gardella, Sophie Conrad, Florent Coste p. 1 accès libre
  • Articles

    • La « grogne du peuple » - Christophe Premat p. 2 accès libre avec résumé
      Les manifestations populaires ont transfiguré la rue et en ont fait l'exutoire de la protestation et de la colère. La rue s'est imposée progressivement comme un lieu d'expression politique, en dehors des procédures de vote. La rencontre de la rue et du peuple nécessite en fait un regard croisé entre philosophie politique, esthétique et histoire sociale, afin de dégager la portée des mobilisations collectives. Au-delà des revendications, la rue est en fait le principe de construction d'une identité sociale. Le pouvoir constituant du peuple s'est exprimé à travers elle, parce qu'elle est source de renouvellement des normes collectives.
    • La rue : un objet géographique ? - Antoine Fleury p. 3 accès libre avec résumé
      Par rapport aux autres sciences sociales, le géographe a quelque chose de plus à dire sur la rue, dans la mesure où il la considère dans sa dimension spatiale, à différentes échelles. Cette approche s'appuie sur la prise en compte des usagers et des acteurs. En effet, par leurs pratiques et leurs représentations, ils définissent l'espace-temps de la rue ; ils la placent au coeur d'un réseau de relations qui la dépassent, de l'échelon du quartier à celui de la ville tout entière.
    • 1827-1934 : de « journées » en « manifs », les Français protestent dans la rue - Cédric Quertier p. 4 accès libre avec résumé
      La pratique contestataire des Français aux xixème et xxème siècles eut pour cadre la rue. La réutilisation de la barricade dans le combat pour la souveraineté populaire voit son efficacité limitée dès qu'on essaie d'en faire un instrument militaire. Puis, l'échec de la Commune et l'émergence de la République de l'ordre obligent à « inventer » la manifestation : si la répression policière est moins coûteuse en vies humaines et si les manifestants assurent leur propre service d'ordre, l'Etat peut la tolérer. La manifestation naît alors là où la révolte meurt : protestation collective et vote individuel deviennent deux alternatives.
    • La rue : espace public, quel(s) public(s) ? - Aurélie Delage p. 5 accès libre avec résumé
      La rue est sans doute un espace public. Qu'en est-il dans une ville marquée par le communautarisme telle que Beyrouth ? La spécificité de sa composition ethnique et la distribution spatiale qui en découle nous invitent à poser en creux le problème de la « publicité » de l'espace citadin marqué par l'enjeu, propre à Beyrouth, d'une appropriation communautariste de la rue. Espace public ou espace du public ?
    • L'effigie et la mémoire - Sylvain Lesage p. 6 accès libre avec résumé
      La grande continuité des rites urbains particuliers que sont les processions de géants dans les villes du Nord pose le problème de la spécificité de la sociabilité septentrionale. Nés à la fin du Moyen Age d'une volonté de renforcer le faste de processions urbaines initialement religieuses, les géants vont accompagner et cristalliser le mouvement de laïcisation de ces fêtes. Car par-delà les changements de souveraineté, de mode de gouvernement municipal, les géants se maintiennent comme symboles du pouvoir urbain, symboles de l'autonomie de la ville, de sa singularité. Il faut alors faire du géant le point sur lequel se cristallise la mémoire de la ville, mémoire souvent inventée, mais structurante de la cohérence du corps urbain, aussi bien dans les cérémonies de l'Ancien Régime que dans la liturgie républicaine.
    • Liturgies de la rue - Florent Siaud p. 7 accès libre avec résumé
      Des chansons de rue aux danses carnavalesques, tout concourt à faire du paysage sonore de la rue médiévale et renaissante un espace que la polymorphie rend problématique au regard de toute autorité (politique, religieuse, esthétique) qui ambitionnerait de le maîtriser. Comment, en effet, appréhender un espace sonore dans lequel la diversité l'emporte sur le sens que voudrait lui conférer le roi ou l'église ? De cette tension entre principe de liberté et impératif de conformation au pouvoir découle une série de phénomènes dont certains prolongements sont d'ordre musical.
  • Notes

    • La rue, palimpseste et vitrine - Samuel Ruffat p. 8 accès libre avec résumé
      La reconstruction post-communiste de Bucarest et sa future intégration dans l'UE posent la question du rapport que la ville noue avec sa propre histoire. Le volontarisme urbanistique novateur, qui voudrait faire de la rue une vitrine, ne cache pas pour autant les traces de l'ère Ceauscescu. Bien au contraire, on assiste à une surimpression des époques et des styles architecturaux. La rue évolue comme une forme matérialisée de l'histoire, comme un palimpseste.
    • La rue comme laboratoire : A propos de « La rue, mode d'emploi » de Paul-André Rosental - Paul Costey, Arnaud Fossier p. 9 accès libre avec résumé
      Cette note présente le travail méthodologique mené par P.-A. Rosental dans son article : « La rue, mode d'emploi ». Contestant l'évidence de son objet, il questionne, en « micro-historien », les rapports entre la morphologie sociale et la morphologie spatiale d'une rue industrielle. Il multiplie les points de vue et les outils de mesure pour nous rappeler que méthode et résultat sont indissociables dans les sciences sociales.
  • Traduction

  • Entretiens

  • Article final