Contenu du sommaire : Numéro spécial : Le Néolithique

Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales Mir@bel
Numéro vol. 60, no 5, octobre 2005
Titre du numéro Numéro spécial : Le Néolithique
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • 1914-1918

    • Entre expérience et mémoire : les soldats français de la Grande Guerre - John Horne p. 903-919 accès libre avec résumé
      L'expérience, qui s'inscrit dans la temporalité et se communique par la narration, représente un cadre d'analyse important pour comprendre les combattants de la Grande Guerre. Les soldats français étaient pris entre un avenir défini par la nécessité d'expulser les envahisseurs allemands et un présent réfractaire à cet impératif en raison de la prédominance de la guerre défensive. Les narrations qui confrontent cette dichotomie tournent autour de la notion du sacrifice. L'érosion de ce langage provoque les mutineries de 1917. Néanmoins, un discours narratif fonctionnel se réinstalle pendant la dernière année du conflit. La mémoire plus distanciée, qui se réalise chez les vétérans après la guerre, est, sans être moins « vraie », différente, par sa nature, de l'expérience vécue.
  • Le Néolithique. Naissance des sociétés complexes

    • Présentation - Jean Guilaine p. 921-924 accès libre
    • Du Proche-Orient à l'Atlantique : Actualité de la recherche sur le Néolithique - Jean Guilaine p. 925-952 accès libre avec résumé
      Cette contribution évoque quelques questions aujourd'hui débattues sur la genèse des civilisations néolithiques au Proche-Orient : processus de sédentarisation dès l'Épipaléolithique, évolution de l'architecture circulaire vers des bâtiments quadrangulaires, apparition précoce au sein des premiers villages d'édifices à usage collectif, mise en place au IXe et VIIIe millénaires avant notre ère d'un vaste complexe culturel (le Néolithique pré-céramique B), traversé par de grands courants d'échanges et marqué par les premiers dénivelés sociaux. Sont également discutés les raisons symboliques et idéelles, d'une part, économiques (agriculture, élevage), de l'autre, intervenues dans la dynamique de cette transition et les caractères de la diffusion de l'économie de production dans la partie nord de l'Afrique et surtout en Méditerranée et en Europe du Sud, le rôle des populations autochtones d'Europe dans ce processus, enfin, l'évolution des communautés néolithiques vers des sociétés de plus en plus complexes et hiérarchisées. L'accumulation des données archéologiques permet désormais de sortir de la stricte lecture des matériaux pour proposer sur cette période des scénarios historiques valables.
    • Vers l'apparition de l'État en Mésopotamie : Bilan des recherches récentes - Jean-Louis Huot p. 953-973 accès libre avec résumé
      La Mésopotamie a connu l'urbanisation aux alentours de la fin du IVe millénaire. Bien plus tard, à la fin du IIIe, certaines régions s'organisent autour d'une capitale et fonctionnent comme un État. Ce dernier n'apparaît donc, en basse Mésopotamie qu'environ un millénaire après l'urbanisation. Aucun site n'a fourni de documentation suffisante pour que l'on puisse observer, sur le terrain, un passage continu du village à la ville. L'époque d'Uruk, témoin de nombreux changements radicaux (apparition d'une architecture monumentale, des villes, de l'écriture, entre autres), n'est pas caractérisée par le développement en continu des sites villageois antérieurs, et le problème des causes profondes de l'urbanisation reste entier. En ce sens, la brève époque d'Uruk mérite bien l'épithète de « révolutionnaire », autant, sinon plus, que la longue période néolithique.
  • Le Néolitique. Naissance des sociétés complexes

    • L'âge du Bronze, une période historique : Les relations entre Europe, Méditerranée et Proche-Orient - Kristian Kristiansen, Thomas B. Larsson p. 975-1007 accès libre avec résumé
      Le début de l'âge du Bronze correspond à l'émergence de l'État et de la civilisation urbaine en Mésopotamie à partir des environs de 3000 avant J.-C., c'est-à-dire à l'aube de la période dynastique archaïque. Se voit pour la première fois dans l'histoire la mise en place de liens politiques systématiques sur de grandes distances ainsi que l'accroissement des déplacements et des échanges organisés entre des centres urbains, qui génèrent une demande constante de matières premières, et des périphéries demandeuses d'objets précieux et de savoirs en provenance de ces centres. Ces contacts ont des implications qui dépassent de loin la sphère du commerce. Ils instaurent un mouvement d'échange de compétences techniques et de connaissances dans d'autres domaines, fonctionnant du centre vers la périphérie et réciproquement. Se met ainsi en place une dynamique nouvelle qui transforme l'Europe après 2000 avant J.-C.
    • Le riz, le jade et la ville : Évolution des sociétés néolithiques du Yangzi - Shin'ichi Nakamura p. 1009-1034 accès libre avec résumé
      Les débuts de la riziculture en Asie remontent au plus tard au VIIe millénaire avant notre ère, dans les régions du cours moyen et inférieur du Yangzi. Cette apparition est interprétée comme le résultat de l'adaptation des groupes de chasseurs-cueilleurs pour lesquels cette graminée, qui proliférait à l'état sauvage, s'imposa comme une ressource vivrière de choix. Pour autant la riziculture ne semble pas avoir eu pour point de départ unique ces régions d'apparition en Chine. En effet, d'après les restes archéologiques découverts, il ne fait plus aucun doute qu'une autre riziculture prit, isolément, son essor au sein du sub-continent indien, ainsi peut-être qu'en Asie du Sud-Est. Avec pour élément déclencheur les débuts de la riziculture, les sociétés néolithiques du cours du Yangzi connurent une évolution extrêmement rapide : sociétés égalitaires de la culture Hemudu-Majiabang, à un stade de fonctionnement correspondant à celui de l'économie diversifiée, qui ne laissent aucunement percevoir l'existence d'un pouvoir politique; culture Liangzhu, au stade de l'économie spécialisée ? et peut-être même étatique ?, avec les premiers grands travaux de construction. Puis, durant la phase récente du Néolithique, un peu partout à travers la Chine, les « royaumes du jade » que sont les cultures Shijiahe, Liangcheng et Taosi, dont les habitats groupés en grands centres de plusieurs km2 n'ont rien à envier aux autres premières villes de l'humanité. Enfin, après leur disparition, vers 2000 avant notre ère, les civilisations Xia et Shang, qui témoignent de l'importance du phénomène de métissage dans le cadre de la formation des civilisations.
    • Néolithisations en Amérique : Des prédateurs semi-nomades aux sociétés complexes - Danièle Lavallée p. 1035-1067 accès libre avec résumé
      Les processus américains de néolithisation, presque contemporains ? et analogues dans leurs formes ? de ceux développés dans l'Ancien Monde, furent profondément différents dans leurs rythmes. En Méso-Amérique, les prémisses d'une vie agraire et sédentaire apparaissent entre 6000 et 2000 avant J.-C. (domestications végétales), les premières communautés villageoises vers 2500 avant J.-C., et les plus anciennes architectures publiques (ou cérémonielles) sont édifiées à partir de ? 1500 avant J.-C. Dans l'aire andine, des conditions écologiques favorables autorisent, dès ? 8000 avant J.-C., une sédentarisation précoce sur le littoral et, dans la Cordillère, une horticulture débutante dont les origines sont peut-être à rechercher dans le piémont amazonien. La domestication animale, pratiquement inexistante en Méso-Amérique, conduit à l'apparition, dès 5000 avant J.-C., des camélidés domestiques (alpaga, puis lama). Les premières architectures publiques, d'une ampleur sans commune mesure avec celles de Méso-Amérique, sont édifiées à partir de 3500 avant J.-C. sur la côte, 2500 avant J.-C. dans la Cordillère. La céramique apparaît enfin vers ? 3500 avant J.-C. dans les Andes du nord, seulement ? 2500 avant J.-C. en Méso-Amérique. Cette innovation technique serait peut-être issue de la région amazonienne.
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