Lors des débats communautaires, les négociateurs ont toujours prudemment écarté le problème de la scission de la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, un casus belli pour les francophones. La question est pourtant revenue dans les débats sous l'actuelle législature : les négociations du « Renouveau politique » ont abouti, en matière électorale, à calquer les circonscriptions électorales sur le ressort des provinces, sauf en ce qui concerne la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, qui devient ainsi l'exception à la règle.Jacques Brassinne de la Buissière met à jour les enjeux de la réforme électorale dans cette circonscription en partant des résultats électoraux de 1995 et 1999, analysés sous l'angle des rapports de forces linguistiques. Concernant la présence francophone dans l'arrondissement de Hal-Vilvorde, il propose une estimation du nombre d'habitants belges francophones sur la base des résultats électoraux et de critères démographiques, qui conclut à l'augmentation de cette présence dans la périphérie bruxelloise.Dans la deuxième partie, l'auteur étudie l'impact de la suppression des listes bilingues dans cette circonscription, du maintien de l'apparentement pour les seules listes francophones (avec les listes de la province de Brabant wallon) et du dépôt de listes flamandes identiques dans la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde et dans la circonscription de Louvain.Dans la troisième partie, l'auteur revient sur les motivations qui ont poussé les partis flamands à promouvoir une réforme qui leur fait perdre un siège dans la circonscription de Bruxelles-Hal-Vilvorde, même dans l'hypothèse la plus favorable pour les listes flamandes. Il suggère que la réforme électorale ne doit être considérée que comme une étape car les problèmes communautaires seront à coup sûr remis à l'ordre du jour lors des négociations gouvernementales qui suivront le scrutin du 18 mai 2003.