Au cours des cinq dernières années, la Belgique a vécu à l'heure européenne comme elle ne l'avait sans doute plus fait depuis longtemps, avec comme point d'orgue l'exercice de la présidence du Conseil de l'UE au cours du second semestre de l'année 2001. Cette présidence fut marquée par la réaction aux événements tragiques du 11 septembre, l'adoption de la Déclaration de Laeken sur la finalité de l'Union et l'introduction de l'euro. Thierry Coosemans analyse les programmes présentés par les partis francophones à l'occasion de l'élection du Parlement européen. Comme pour un précédent Courrier hebdomadaire, consacré aux programmes des partis transnationaux, il adopte une perspective comparative, regroupant les positions des partis selon les enjeux propres à la scène européenne. Si les partis francophones ont longtemps donné l'impression d'être euro-enthousiastes, se rangeant indifféremment sous la bannière des partisans de l'intégration européenne, l'heure est aujourd'hui à l'euro-critique. Le projet fédéraliste n'est pas remis en question mais les partis revendiquent « mieux d'Europe », voire une « autre Europe ». L'évolution est particulièrement marquée au PS, tandis que le MR s'inscrit davantage dans la continuité. Le cas d'Acolo est particulier. Depuis sa cuisante défaite lors des législatives de mai 2003, le parti ne tente pas de « capitaliser » le bilan de sa participation gouvernementale et n'y fait guère référence dans son programme. Le CDH se positionne quant à lui plus clairement comme parti d'opposition.