Le 18 janvier 2005, plus de quatre mois après que les premiers  contacts aient été pris pour baliser la négociation, les interlocuteurs sociaux  concluaient un préaccord interprofessionnel pour les années 2005-2006. Ce  projet d'accord ne fut cependant pas avalisé par l'ensemble des organisations  représentées, la FGTB le refusant à une courte majorité. Le gouvernement fit  alors sien l'ensemble du texte et s'engagea à mettre entre oeuvre les mesures  qui demandaient son intervention, aussi bien sur le plan législatif que sur le  plan financier. Il respectait la volonté des négociateurs syndicaux et  patronaux de fixer à 4,5 % la norme maximale d'augmentation salariale pour les  deux années à venir, cette norme ayant une valeur indicative. Il fixait ainsi  le cadre minimum des négociations salariales sectorielles qui devaient débuter  après l'accord interprofessionnel. Atienne Arcq retrace les différentes phases  du processus de négociation. Il remonte aux premières prises de position des  organisations patronales au début de l'été 2004, soit longtemps avant le début  officiel des pourparlers bipartites, et achève son analyse avec les décisions  gouvernementales rendues nécessaires par le refus de la FGTB d'entériner  l'accord. Le choix a été fait de donner une large place aux positions exprimées  par les acteurs patronaux et syndicaux tout au long du processus. L'autonomie  des interlocuteurs sociaux étant limitée, une place a aussi été faite aux  projets gouvernementaux en matière sociale. Ainsi peut apparaître la frontière  entre la négociation bipartite, dont le champ semble se réduire toujours  davantage, et la concertation tripartite, où les relations collectives du  travail se diluent dans le champ plus vaste de la politique sociale.