En Belgique, 85 % des chômeurs environ sont syndiqués. Les chômeurs représentent entre 15 et 20 % des effectifs syndicaux. Ces taux élevés sont liés au rôle de premier plan que les syndicats jouent dans le versement des allocations de chômage, un système qui remonte à l'origine même des syndicats. Comme prestataires de services et groupements de défense individuelle et collective des chômeurs, ils établissent un rapport spécifique avec leurs membres sans emploi.
À partir du milieu des années 1970, des comités de chômeurs se sont progressivement constitués à l'intérieur et à l'extérieur des deux principales organisations syndicales. Il a cependant fallu attendre le début de la décennie suivante pour que la CSC, puis la FGTB, octroient à leurs groupes de sans-emploi un statut au sein de leurs structures.
Jean Faniel étudie l'origine de ces groupes, leur développement et leurs revendications. Mais auparavant il présente l'origine du système d'indemnisation du chômage et ses implications pour les syndicats et leurs affiliés. Ce détour par l'histoire permet en effet de comprendre les tensions entre les fonctions de gestion et de revendication dans les syndicats.