Les négociations avec la Turquie en vue d'une adhésion en 2015 ont été ralenties après le refus de la Turquie d'appliquer pleinement le protocole d'Ankara de juillet 2005 par lequel elle étendait son union douanière avec l'Union européenne aux dix nouveaux membres de l'Union, y compris Chypre. Le Conseil européen des 14 et 15 décembre 2006 a en effet décidé de suspendre les discussions sur 8 des 35 chapitres de négociation.
C'est en octobre 2005, au terme d'un long et difficile processus, que le Conseil de l'Union européenne avait décidé d'ouvrir des négociations avec la Turquie en vue de son adhésion à l'Union. La Turquie jouissait du statut officiel de pays candidat depuis le Conseil européen d'Helsinki en décembre 1999. Mais les premières démarches en vue de l'adhésion avaient été faites dès 1959. Aucun autre pays n'aura attendu si longtemps pour obtenir le statut de pays candidat ; aucun autre pays n'aura suscité de débat aussi intense chez des dirigeants européens comme au sein de leurs opinions publiques.
Chantal Kafyeke rappelle les différentes étapes de la candidature turque et présente les principaux arguments du débat et les acteurs qui les défendent. Les raisons économiques, politiques ou stratégiques de souhaiter ou de refuser l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne sont analysées. Elle expose l'importance de certains acteurs clés, tels que l'axe franco-allemand ou les États-Unis. Elle explique le rôle de catalyseur joué par la question chypriote. Enfin, dans une dernière partie, l'auteur s'interroge sur l'importance des facteurs religieux et culturels et des perceptions réciproques en cette matière.