Depuis son indépendance, la Belgique a toujours été soumise aux aléas de la politique de ses grands voisins et menacée parfois dans son existence lorsque le statu quo international était en péril. Assurer l'autonomie de la Belgique fut donc d'emblée un intérêt vital du pays.
Ceci explique l'aversion de la Belgique envers une influence trop marquée des grandes puissances sur les petits États et envers l'imprévisibilité internationale qui les réduit au rôle de jouets des grands. Depuis l'entre-deux-guerres et surtout après la Deuxième Guerre mondiale, la Belgique a soutenu un système international basé sur des règles fixes, que ce soit au niveau de l'Europe ou au niveau mondial.
Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, l'État belge se révéla être un partisan convaincu d'une défense ouest-européenne sous direction britannique. Dans les décennies qui suivirent, la Belgique se montra cependant un fidèle partenaire de l'OTAN. Mais la bonne intelligence entre Bruxelles et Washington n'empêcha pas des crises profondes de troubler de temps à autre cette sérénité. La chute du Mur de Berlin en 1989 entraîna un débat sur une nouvelle architecture de sécurité en Europe. En Belgique, on en revint alors à l'option européenne défendue par Paul-Henri Spaak dans la période 1945-1948. Faire le lien entre la primauté européenne en matière de défense et la coopération atlantique est un exercice d'équilibrisme, pas toujours simple à réaliser.