Contenu du sommaire : Votes
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales |
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Numéro | no 140, décembre 2001 |
Titre du numéro | Votes |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Votes
- Pour une historicisation des concepts historiques. - Olivier Christin
- Le mystère du ministère - Des volontés particulières à la "volonté générale". - Pierre Bourdieu
- L'assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus. Hiérarchie politique et intensité de la volonté populaire. - Egon Flaig L'assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus. Hiérarchie politique et intensité de la volonté populaire Le vote dans la république romaine? Cette république n'était certes pas une démocratie, et pourtant le peuple y votait souvent. Face à lui, une aristocratie ordonnée par classes de rang, qui comprenait 300 sénateurs (600 à partir de 80 av. J.-C). Elle était tributaire des votes des assemblées populaires: pas seulement pour les élections, dans lesquelles le peuple décidait des carrières des aristocrates, mais aussi pour la promulgation des lois et les décisions prises dans des cas particuliers. Les procédures - plus ou moins égalitaires ou plus au moins hiérarchiques - qui régissaient le vote des citoyens dépendaient du type d'assemblée populaire concerné. Comment le peuple romain pouvait-il exprimer sa volonté dans ce système hiérarchique? Le vote autorisait-il tout simplement l'expression de la volonté populaire? Ces questions sont controversées. On lit de plus en plus aujourd'hui dans la recherche anglo-saxonne que Rome a été une démocratie. Les arguments qui sont invoqués sont parfois d'ordre constitutionnel (juridique), et parfois très confus. Si l'on examine les aspects rituels des assemblées populaires romaines, on aboutit à un tableau tout différent.
- A quoi sert de voter aux XVIè-XVIIIe siècles ? - Olivier Christin
- Le suffrage et les savants. - Eric Brian
- Du suffrage censitaire au suffrage universel. Evolution ou révolution des pratiques électorales ? - Laurent Quéro Du suffrage censitaire au suffrage universel. Évolution ou révolution des pratiques électorales? L'étude des pratiques électorales à l'occasion des à l'Assemblée constituante des 23 et 24 avril 1848 apparaître des continuités avec les élections et les pratiques antérieures. Loin d'être une «révolution» dans pratiques, qui n'auraient ainsi plus grand-chose à voir celles inscrites dans les trois modèles de électorale observables lors des élections censitaires de Monarchie de Juillet (domination notabiliaire, arbitrée et candidature ministérielle), le suffrage apparaît à cette occasion comme un processus par lequel se prolongent, au prix d'adaptations les formes antérieures de domination et deVom Zensuswahlrecht zum allgemeinen Wahlrecht. Evolution oder Revolution der Wahlverfahren? Die Untersuchung der Wahlverfahren anlâsslich der Wahlen zur verfassungsgebenden Versammlung des 23. und 24. April 1848 bringt Kontinuitáten mit den vorher- gehenden Wahlen und Verfahrensweisen ans Licht. Weit davon entfernt, eine «Revolution» der Verfahren gewesen zu sein, die angeblich nichts mehr mit jener Beschaffenheit (Vorherrschaft der Notablen, gemâssigte Konkurrenz und Ministerialkandidaturen) des Zensuswahlrechtes der Julimonarchie zu tun hatte, erscheint der Úbergang zum allgemeinen Wahlrecht vielmehr ein komplexer Prozess gewesen zu sein, der durch vielfâltige Anpassungen vorhergehende Formen der Einflusssicherung und Nominierung beibehíelt.
- Retour sur 1848. Le suffrage universel entre l'illusion du "jamais vu" et l'illusion du "toujours vu" et l'illusion du "toujours ainsi". - Bernard Lacroix Retour sur 1 848. Le suffrage universel entre l'illusion du «jamais vu» et l'illusion du «toujours ainsi» Avant de devenir l'ensemble des dispositions légales qui définissent le statut juridique de l'électeur, ou bien la philosophie politique qui le justifie, le « suffrage universel» a d'abord été une concession destinée à manifester un changement de régime, consenti par un gouvernement investi hors de toute procédure régulière et menacé par les débordements de la rue. C'est de ces circonstances qu'il faut partir si l'on souhaite comprendre ce qu'il est devenu, un ensemble de dispositions juridiques enjeu de luttes entre légistes, une philosophie enjeu de luttes entre doctes et lettrés, une institution qui reste à l'occasion de sa répétition un enjeu de luttes politiques. L'article revient sur les circonstances singulières qui montrent toute l'importance de la mobilisation d'un personnel d'État (présenté ici à travers la figure de Tocqueville) pour la réussite de la mise en oeuvre à grande échelle d'un procédé dont ses membres n'ont pas plus de raisons d'attendre le meilleur que de craindre le pire. L'heureuse issue des élections du 23 avril 1848 pour le personnel politique déjà en place sous la Monarchie de Juillet constitue ainsi une divine surprise qui lui fait découvrir (notamment à travers le vote de ratification des listes proposées par les comités électoraux, par les paysans) que l'institution peut être la meilleure arme contre leur élimination.
- Les femmes et les enfants aussi. Ou le droit d'être représenté par le vote familial. - Virginie De Luca Les femmes et les enfants aussi. Ou le droit d'être représenté par le vote familial Le vote familial est un mode de suffrage qui consiste à donner une ou plusieurs voix supplémentaires aux chefs de famille de sorte que les familles pèsent davantage dans la balance électorale. Le débat sur cette question est particulièrement vif des années 1910 à la fin des années 1920.Women and children too. Or the right to be represented by the family vote The family vote is a mode of suffrage that gives one or several additional votes to family heads so that families carry more weight in the electoral balance. Debate over this question was particularly sharp between 1910 and the end of the 1920s. First backed by conservative factions, the idea was taken over by committed republicans who presented the family vote as a full-fledged universal suffrage including women and children at a peak point in the
- La démocratie sans le vote. La question de la décision dans la Résistance. - Laurent Douzou
- Des votes invisibles ? Ordre économique et pratiques de vote. - Frédéric Lebaron
- De l'autonomie fonctionnelle à l'autonomie politique. La question de l'élection des délégués des établissements intercommunaux. - Rémy Le Saout De l'autonomie fonctionnelle à l'autonomie politique. La question de l'élection des délégués des établissements intercommunaux Thème récurrent des politiques institutionnelles françaises, la question de la coopération entre les communes a connu un fort regain d'intérêt au cours des années 1990. L'intercommunalité est, en effet, posée comme une solution pour remédier à l'émiettement communal et pour rendre plus efficace l'administration des affaires publiques locales. Au-delà de ces finalités pratiques affichées, ce qui est en jeu, c'est la production d'un nouvel espace politique. Aussi, pour éviter la mise en concurrence entre les établissements intercommunaux et les collectivités locales, l'autonomie politique des groupements est réduite, entre autres, par l'application de la règle de l'élection au second degré. C'est-à-dire que les délégués intercommunaux sont élus par les conseils municipaux des communes membres. Mais le développement sans précédent que connaît aujourd'hui l'intercommunalité contribue à produire une distorsion extrême entre la puissance fonctionnelle de ces nouvelles structures et leur relative subordination politique. Résultant de ce jeu de tensions, de nombreux discours favorables à l'élection des délégués intercommunaux au
- Faire voter. Notes sur la "démocratisation" politique en Russie. - Patrick Champagne