Contenu du sommaire : Mimesis dans la littérature américaine

Revue Revue française d'études américaines Mir@bel
Numéro no 135, 1er trimestre 2013
Titre du numéro Mimesis dans la littérature américaine
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : Mimesis dans la littérature américaine

    • Introduction. Mimesis dans les lettres américaines : retours sur une scène primitive - Richard Anker p. 3-11 accès libre
    • Mimesis et politique dans Representative Men de R. W. Emerson - Thomas Constantinesco p. 12-26 accès libre avec résumé en anglais
      Emerson's Representative Men (1850) weaves together aesthetics and politics as it addresses the civic role of the poet. This article shows how Emerson repeats Plato's inaugural determination of mimesis as imitation the better to expose the failure of its logic and offer an alternative form of mimesis whose effects shape the community to come.
    • La Scène originaire ou la représentation impossible dans « The Fall of the House of Usher » - Marc Amfreville p. 27-38 accès libre avec résumé en anglais
      Far from psychobiography and “textual psychoanalysis,” this article probes into the all-informing fantasy of the Primal Scene in Poe's “Fall of the House of Usher.” It seeks to demonstrate, by relying on Marin, Rancière and Rosolato, that a pre-Freudian work of art can resort to an intuition of repressed images and mechanisms at work in our symbolization of life and death, precisely to represent the impossibility of imitation, while paradoxically opening up to another form of mimesis. It thus touches upon the very question of the origin of creation and identifies a specifically literary knowledge of the unconscious, which may account for this tale's inexhaustible power of fascination.
    • My genius is altogether imitative? : Roderick Hudson, Serialization, and the Mimetic Double Bind - Adam Seth Lowenstein p. 39-50 accès libre avec résumé
      En explorant le caractère réflexif du premier long roman de Henry James, Roderick Hudson, cet article souligne la maîtrise des techniques et des contraintes de la publication sérielle que possède le jeune romancier pour ensuite aborder la question de la représentation artistique. La mimesis a un intérêt tout particulier dans ce roman qui porte sur l'éducation esthétique du jeune sculpteur américain à Rome, où l'imitation répétée est censée paradoxalement favoriser l'originalité. L'ascension et la chute du sculpteur se produisent avec pour arrière-plan les grandes normes mimétiques occidentales, dérivées du platonisme, mais elles nous permettent de repenser ces normes au sein du capitalisme commercial.
    • Mimesis travestie, ou le « modernisme épuré » de William H. Gass - Richard Anker p. 51-65 accès libre avec résumé en anglais
      Although everything from Cartesian skepticism to Schoenberg's twelve-tone system of composition has been evoked in discussing the formal logic of William Gass's novel, The Tunnel (1995), this paper argues that this logic is fundamentally speculative, in the Hegelian sense of the term, and furthermore that the germ of this logic lies in Plato's double strategy of exclusion and appropriation of mimesis in The Republic. Far from merely repudiating mimesis, Gass's (“modernist”) form-alism consists of its speculative purification. The same process is at work with less radical consequences in Gass's previous novel, Omensetter's Luck (1966), the onto-mimetological structure of which determines the author's later work.
    • Ben Marcus & the Question of Language (Some Notes & a Parenthesis) - Stéphane Vanderhaeghe p. 66-79 accès libre avec résumé
      L'œuvre de Ben Marcus serait le lieu d'une oscillation permanente entre le refus de toute mimesis et son exacerbation outrancière, dont l'enjeu serait l'esquisse d'une question problématique : question qui, si le travail d'écriture auquel se livre Marcus la fait indéniablement porter sur la langue, ses présupposés, ses limites, ne peut pourtant faire autrement que d'en redéployer l'espace, tout insituable qu'il soit. Si, ainsi que tend à le démontrer l'écriture de Marcus, on ne peut affranchir la langue d'un certain postulat mimétique qui semble la régir, peut-être est-il toutefois possible, en retournant la mimesis contre elle-même, d'entamer, voire de jouer une sortie hors des cadres conventionnels de la langue, dans son espacement plutôt que son éventuel dépassement.
    • « A Walk in the Woods of Music » : John Cage, le refus de la mimèsis et le statut de l'écriture - Mathieu Duplay p. 80-93 accès libre avec résumé en anglais
      John Cage's musical and poetic practice is characterized by his rejection of mimesis. While this reflects his attachment to a type of artistic modernity pioneered by Mallarmé, as Derrida argues in « La Double Séance », Cage appears no less determined to challenge the very idea of writing : since the letter is seen as fundamentally indeterminate, it no longer unambiguously belongs to language, yet it cannot be reduced to an immanent, meaningless presence. In the last analysis, Cage thus substitutes, for the traditional hermeneutics of reading, an aesthetics and an ethics of « conviviality » : the point is to let the subject and the inscription exist together, while preventing their proximity from giving rise to an activity of thought and re-presentation likely to restore the authority of mimesis.
    • Just ? Mimesis : Jack Hitt's Act V - Thomas Dutoit p. 94-109 accès libre avec résumé
      Le présent article s'appuie sur le cours que donna Derrida en 1967-8, « Littérature et vérité : le concept de mimesis », largement inédit mais qui constitue le soubassement de « La Mythologie blanche » (1969) et, de façon plus centrale encore pour le sujet abordé ici, celui de « La Double séance » (1969). Il a également été suscité par la lecture de divers écrits de Philippe Lacoue-Labarthe qui jouent un rôle de premier plan dans l'ouvrage de Richard Anker, Henry James. Le principe spectral de la représentation ; ce dernier informe l'ensemble de la réflexion présentée ici.Les recherches que je conduis actuellement sur l'emprisonnement et la peine de mort m'ont incité à traiter la question de la mimesis à travers l'analyse d'Act V de Jack Hitt, dont le sujet est la mise en scène d'Hamlet dans une prison du Missouri (Eastern Missouri Correctional Facility). Bien que plusieurs ouvrages aient récemment abordé le rôle du théâtre en prison comme moyen de réinsertion, aucun d'entre eux n'a soulevé la question du jeu d'acteur en lien avec la mimesis, ni conceptualisé les enjeux de la mimesis pour la littérature, la vérité et l'éthique, alors même que la mimesis « en tant que telle » aurait pu justement se réduire à l'adage théâtral et ludique (play-full) de Shakespeare, « All the world's a stage », le monde incluant ici la prison. Or la question de savoir si le monde inclut ou non la prison est précisément soulevée à la fois par Act V et par l'analyse du concept de mimesis. Le présent essai s'efforce donc d'examiner la mimesis dans son rapport aux questions spécifiques que le contexte carcéral permet d'identifier.
    • Comptes rendus - p. 110-127 accès libre