Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) |
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Numéro | no 131, décembre 2013 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Une passion de l'égalité particulièrement insatiable en France - Michel Forsé p. 5-18 Pour les opinions de la population d'une majorité de pays dans le monde, les inégalités salariales sont en hausse et contribuent à former une société injuste, tandis que dans le même temps la mondialisation accroît les écarts entre les pays riches et les pays pauvres. Cette perception des inégalités et de leur évolution n'est pas nécessairement en adéquation avec les niveaux ou les mouvements de ces inégalités tels que révélés par les indices statistiques usuels appliqués nationalement. Ainsi, en France, on juge davantage qu'ailleurs que les inégalités de revenus sont trop grandes, bien qu'elles se situent dans la moyenne des pays suivis par l'OCDE. Et là où elles sont élevées, comme aux États-Unis, on les trouve peu importantes. La France se caractérise au total par une « passion de l'égalité » très prégnante qui s'explique par le décalage entre un idéal égalitaire de justice sociale (commun à tous les pays) et cette perception d'inégalités plus fortes qu'ailleurs.
- De la monnaie cosmopolitique - Maxime Parodi p. 19-56 Une monnaie cosmopolitique est une monnaie unique à plusieurs nations et fondée explicitement sur une forme de co-souveraineté. Une telle monnaie n'est possible qu'en acceptant une politique monétaire et des politiques budgétaires et fiscales fondées sur des raisons partagées, où chacun est responsable des engagements monétaires qu'il prend et coresponsable de la capacité de chacun à mener une politique économique adéquate. Pour durer, cette monnaie exige une attention soutenue sur les divergences macroéconomiques entre les partenaires et les difficultés que rencontre chacun ; elle impose une concertation ouverte sur les raisons de ces divergences et de ces difficultés ; elle nécessite une force de propositions sur les remèdes possibles, à court, moyen et long terme ; enfin, elle exige la coopération volontaire de chacun, à condition toutefois d'en avoir la capacité.Une telle coopération monétaire repose sur une union cosmopolitique, qui est comme une société toujours en train de se faire mais jamais achevée entre des partenaires conservant leur souveraineté. Une telle union n'écrit pas de contrat social ; elle ne promulgue pas nécessairement de lois ou de traités pour résoudre ses problèmes, même lorsqu'elle est convaincue de la nécessité d'une réponse collective au problème. Face à certains problèmes hautement conflictuels, il n'y aura ainsi pas d'autre choix que d'en passer par le jugement commun des gouvernements co-souverains. Dans ce cas, la seule garantie que peuvent espérer obtenir les partenaires de l'union, c'est que le jugement commun traduira le mieux possible l'esprit de l'union, la volonté de continuer à faire le chemin ensemble.
- La macroéconomie à l'épreuve des faits - Jean-Luc Gaffard p. 57-103 L'objet de cet article est de proposer une lecture de l'évolution des faits et des idées économiques dans la perspective de montrer que les vieilles idées resurgissent sous de nouveaux atours, au point d'en cacher les lacunes et de rendre les crises, non seulement difficiles à prévoir, mais même à imaginer. Vouloir incriminer la seule finance et l'incapacité des économistes à en cerner les véritables arcanes pour les expliquer ne saurait suffire, pas plus d'ailleurs que ne le saurait la tentative d'avoir une macroéconomie des temps de crise différente de celle des temps calmes. Les crises ne viennent pas de nulle part. Elles sont le fruit d'une longue maturation dont les clés sont difficilement perceptibles par temps calme, mais existent bel et bien. La principale leçon de cette courte histoire est, sans doute, qu'il faut aller vers une macroéconomie réunifiée, permettant d'articuler court et long terme et de mettre en scène des agents hétérogènes.
- Financial Markets, Banks, and Growth : Disentangling the links - Alessandro Giovannini, Maurizio Iacopetta, Raoul Minetti p. 105-147 The paper reviews the state of the economic literature on the link between financial development and growth. We first examine the issue of measurement of financial development and the debate on the direction of causality between finance and growth. Next, we extensively discuss the various channels through which the financial sector can affect growth, including the increase in the efficiency of capital allocation, the reduction in information costs, the improvement of risk management, and the support of innovation. The analysis is conducted referring both to the theoretical literature and to the most recent empirical findings. We conclude by drawing lessons for the current debate on the reform of the financial sector in the aftermath of the Great Recession.