Contenu du sommaire : Immigrés mode d'emploi

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 61, juin 2004
Titre du numéro Immigrés mode d'emploi
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Immigrés mode d'emploi

    • Le travail sans le travailleur - Alain Morice p. 2-7 accès libre avec résumé
      L'utilitarisme migratoire peut se définir comme cette propension qu'ont les sociétés à régler la question migratoire sur l'intérêt (ou le désavantage) escompté des étrangers qu'elles font ou laissent venir, principalement sous le rapport de la force de travail fournie. Une fois surgi sur la scène publique, cet utilitarisme se présente comme une somme d'anticipations et de conclusions alternativement favorables et hostiles à l'immigration, qui donnent l'impression d'une doctrine pragmatique débouchant sur une gestion « au jour le jour », et parfois injuste.
    • Sans-papiers, mais pas sans emploi - François Brun p. 8 accès libre avec résumé
      Loin d'être absents du contexte économique et social, les sans-papiers sont au contraire au cœur même du système. Sans soutenir que la présence massive d'étrangers en situation irrégulière est froidement programmée, force est de reconnaître qu'elle est d'autant plus cyniquement gérée que la place qui leur est assignée dans l'économie n'a rien d'aléatoire. La condition du sans-papiers n'est pas une aberration économique mais l'expérimentation d'une mise à l'écart du droit du travail, de la création d'un infra-droit. De cette expérimentation à l'application à grande échelle, le pas serait facile à franchir.
    • Naïma, « travailleuse agricole » - Alice Mony p. 13-16 accès libre avec résumé
      Son nom est désormais connu et symbolise la lutte contre l'utilisation massive et abusive de contrats saisonniers « OMI » dans les exploitations agricoles. Salaires insuffisants, non paiement des heures supplémentaires, accidents du travail non déclarés, logements souvent insalubres, telles sont les conditions de travail des saisonniers. L'administration française, elle, laisse faire. Mais Naïma Farrie poursuit sa lutte pour la reconnaissance de ses droits et de la responsabilité de son ancien employeur, exploitant agricole dans les Bouches-du-Rhône.
    • El Ejido : l'univers infernal des serres - Nicholas Bell p. 17-20 accès libre avec résumé
      En avril 2000, le Forum civique européen (FCE) envoyait une commission d'enquête à El Ejido pour tenter de comprendre les causes, le déroulement et les conséquences des émeutes racistes perpétrées en février 2000 contre les travailleurs maghrébins travaillant dans les serres de la province d'Almeria, en Andalousie espagnole, où l'on pratique le maraîchage intensif. A la suite d'informations alarmantes venues de ses interlocuteurs du Sindicato de obreros del campo (SOC), le FCE a organisé, avec la Confédération paysanne, une nouvelle mission en décembre 2003.
    • Réflexions et colère d'un syndicaliste français (mission à El Ejido, suite) - Guy Marigot p. 21-22 accès libre avec résumé
      Aucun appareil photo ni aucune caméra au monde ne peut faire état de la folie des hommes sur ce bout d'enfer. Les demandes du Sindicato de obreros del campo (SOC) ressemblent aux revendications de tout syndicat normalement constitué. A cela près que, sur place, on se rend compte que l'on se trouve sur une autre planète.
    • Mauvais temps sur les mers - François Lille p. 23-27 accès libre avec résumé
      Le marché mondial du travail maritime tend de plus en plus à se débarrasser de ses « entraves sociales ». Au mépris des normes nationales et internationales du droit du travail et maritime, deux principes guident désormais les relations de travail, le marchandage et la discrimination. Face à ces dangers, les luttes syndicales s'organisent.
    • ALSTOM, roi de la sous-traitance - Nathalie Ferré p. 28-32 accès libre avec résumé
      André Fadda est responsable de l'Union Syndicale Multi-professionnelle (CGT) des Chantiers de l'Atlantique. Il nous explique comment ALSTOM-Chantiers de l'Atlantique a opté pour un mode de fonctionnement annonçant ce qui se dessine au niveau de l'OMC, et comment plus précisément l'entreprise, par le jeu de la sous-traitance en cascade dans un cadre international, se défausse de ses responsabilités et entend éclater la collectivité des travailleurs en les soumettant à des conditions différentes de travail. Ces nouveaux rapports de domination sociale interrogent l'action syndicale.
    • Des travailleurs jetables - Antoine Math, Alexis Spire p. 33-36 accès libre avec résumé
      Le mode 4 de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) vise, au nom de la libre concurrence, à faciliter le commerce mondial des services entre entreprises en permettant un recours accru à des travailleurs migrants détachés. Ce mode 4 s'inscrit dans une tendance plus générale des politiques privilégiant des migrations de salariés envoyés sous contrat de travail et davantage assujettis à l'employeur. Au détriment de l'égalité des droits et des normes de travail.
    • Le modèle italien « usa e getta » - Nazzarena Zorzella p. 37-40 accès libre avec résumé
      Ayant échoué à organiser une maîtrise programmée des flux migratoires en fixant chaque année des quotas d'entrées pour raison de travail, le gouvernement italien a dû faire face à un très grand nombre d'entrées irrégulières et s'est donc vu contraint de publier plusieurs lois successives de régularisation. Aujourd'hui, il semble avoir abandonné toute velléité de régulation de l'immigration pour adopter une philosophie d'ouverture des frontières au compte-gouttes, afin de satisfaire les exigences spécifiques de certains secteurs du marché du travail.
    • Exigences utilitaristes en Belgique - Andrea Rea p. 41-45 accès libre avec résumé
      Soutenue depuis près de dix ans par les associations de défense des droits de l'homme, l'ouverture des frontières est un thème aujourd'hui repris par un grand nombre d'employeurs. Mais si les premières, considérant qu'une politique répressive est inefficace, coûteuse et injuste prônent une ouverture conditionnée des frontières pour des raisons politiques et éthiques, les seconds recourent aux arguments classiques : besoins de main-d'œuvre et pénurie démographique. Et pendant que les débats balbutient, de nouvelles formes migratoires se développent.
  • Jurisprudence [Cahier central]

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