Contenu du sommaire : Femmes, étrangers : des causes concurrentes ?

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 75, décembre 2007
Titre du numéro Femmes, étrangers : des causes concurrentes ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Femmes, étrangers : des causes concurrentes ?

    • Étrangers, de quel genre ? - Emmanuel Blanchard p. 3-6 accès libre avec résumé
      L'universalisation des droits est un objectif primordial qui passe par l'attention aux caractéristiques et situations des personnes. Celles-ci – et notamment le sexe, la nationalité, la couleur de peau ou la religion – ne doivent pas être prétexte à restreindre des droits normalement attachés à l'ensemble des individus. Les luttes contre les discriminations en raison du sexe ou de la nationalité partagent les mêmes fondements. Pour qu'elles se rejoignent, il faut déconstruire la rhétorique actuelle opposant défense des droits des étrangers et défense des droits des femmes.
    • Des migrantes de longue date - Linda Guerry p. 7 accès libre avec résumé
      Depuis la deuxième moitié des années 1970, les femmes migrantes sont devenues les sujets de multiples articles, conférences, ouvrages, que ce soit dans le domaine de la recherche, au niveau institutionnel (organisations internationales ou nationales), politique ou médiatique. Le sujet « femmes migrantes » se situe en effet au croisement de plusieurs intérêts : objet de recherche, nouvelles figures du combat féministe, elles sont aussi récupérées par un discours xénophobe qui se sert du sort réservé aux femmes pour stigmatiser certains groupes de la population. Cette nouvelle visibilité a eu pour conséquence de présenter les migrations de femmes comme une nouveauté, alors qu'il n'en est rien.
    • Droit d'asile ou victimisation ? - Lucie Brocard, Haoua Lamine, Morgane Gueguen p. 11-14 accès libre avec résumé
      Peu de femmes se voient accorder une protection au titre de l'asile en raison des violences spécifiques qu'elles subissent en tant que femmes. Considérées comme relevant de la sphère privée, ces violences ont longtemps été exclues du domaine d'application de la Convention de Genève. Même si, depuis peu, les choses changent, les femmes sont protégées comme victimes et non comme sujets luttant pour leur liberté.
    • Bilan d'un féminisme d'État - Sylvie Tissot p. 15-18 accès libre avec résumé
      Après la période du backlash antiféministe, la cause des femmes, désormais revendiquée de l'extrême gauche jusqu'au palais de l'Élysée, est enfin devenue légitime dans la France des années 2000. Non sans ambiguïtés. L'hypocrisie des grandes déclarations, en particulier masculines, en faveur des femmes et l'instrumentalisation de la question féministe ont déjà été critiquées1. Il convient aujourd'hui d'en faire le bilan.
    • Victimes de la traite : étrangères avant tout - Johanne Vernier p. 19-22 accès libre avec résumé
      Alors que les conventions internationales relatives à la traite élargissent leur objet de la protection des femmes contre la prostitution à la protection de tout être humain contre toute forme d'exploitation, la lutte contre la traite entre en résonance avec la lutte contre l'immigration irrégulière au détriment des victimes étrangères.
    • La cause des femmes : un bon prétexte - Prune de Montvalon p. 23-26 accès libre avec résumé
      Alors que de nombreux mouvements sociaux revendiquent un réel débat sur l'égalité des sexes, la question des violences faites aux femmes est présentée sous l'angle de la culture afin de légitimer une politique de fermeture des frontières. En résulte une discrimination pour les étrangers et les Français d'origine étrangère, mais aussi pour les femmes elles-mêmes.
    • Une (in) visibilité multiforme - Mirjana Morokvasic, Christine Catarino p. 27-30 accès libre avec résumé
      La visibilité des femmes immigrées n'est pas corrélée à leur présence : bien qu'elles aient toujours pris part aux migrations européennes, il a fallu longtemps pour les voir et plus longtemps encore pour commencer à les reconnaître comme des protagonistes à part entière des migrations. Aujourd'hui encore, l'invisibilité ou l'invisibilisation construit l'absence là où la présence est pourtant avérée. On peut s'interroger sur la place du droit et plus généralement des politiques publiques dans ces phénomènes.
  • Jurisprudence [Cahier central]

  • Hors-thème

    • Face aux migrants : État de droit ou état de siège ? - p. 32-34 accès libre avec résumé
      Danièle Lochak, dans une conversation conduite par Bertrand Richard, des éditions Textuel, nous livre son expertise sur le droit des étrangers et plus largement son regard juste et éclairé sur les politiques française et européenne mises en œuvre dans le champ de l'asile et de l'immigration. Cette conversation a fait l'objet d'un livre* dont nous reproduisons un extrait ci-dessous. Après avoir rappelé l'état du droit, raconté le durcissement des pratiques ou encore pointé les dérives des politiques, Danièle Lochak plaide pour la liberté de circulation, alternative à la fermeture des frontières.
  • Mémoire des luttes

    • Pour une histoire des solidarités franco-algériennes, 1945-1981 - Jim House p. 35-39 accès libre avec résumé
      Si l'enracinement historique de l'hostilité de l'opinion publique française à l'égard de l'immigration algérienne est bien connu, il y a heureusement de nombreuses exceptions à cette tendance générale qui méritent d'être soulignées. En partant principalement de la guerre de libération algérienne, « matrice »1 de bien des luttes ultérieures, cet article présentera un survol historique de la grande diversité des acteurs et types de solidarité (politique, juridique, matérielle) engagés entre 1945 et 1981 en faveur des Algériens en France.