Contenu du sommaire : Passeurs d'étrangers

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 84, mars 2010
Titre du numéro Passeurs d'étrangers
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Passeurs d'étrangers

    • Des passeurs bien commodes - p. 3-7 accès libre avec résumé
      L'existence des passeurs est fréquemment invoquée pour railler ou dénoncer l'« angélisme » de ceux qui protestent contre le sort fait aux étrangers en situation irrégulière : on leur oppose que ces étrangers sont les victimes de trafiquants – lesquels doivent être sévèrement réprimés si l'on veut tarir les flux de migrations incontrôlées. Consacrer un numéro de Plein droit à la question des passeurs, c'est donc s'attaquer à un sujet hautement sensible. Les lignes qui suivent visent donc à rappeler que le sujet est bien plus complexe qu'il y paraît et que, dans ce domaine, les idées simples sont souvent des idées fausses.
    • Passages négociés à la frontière Schengen - Mathilde Darley p. 8 accès libre avec résumé
      Entre 2004 et 2007, la République tchèque, en tant que membre de l'Union européenne n'ayant alors pas encore intégré l'espace Schengen, doit démontrer sa capacité à contrôler les circulations à destination du territoire européen. Pourtant, en marge de la fermeté du discours et des moyens humains et technologiques développés, les observations conduites à la frontière donnent à voir celle-ci comme le lieu de passages négociés entre migrants, passeurs et policiers.
    • Ni héros ni escrocs : les passeurs portugais (1957 -1974) - Victor Pereira p. 12-16 accès libre avec résumé
      L'image stigmatisée du passeur escroc que brandissaient les autorités salazaristes comme un épouvantail rejoint parfois celle qu'en donnent certains gouvernants aujourd'hui. Boucs émissaires bien pratiques, ces passeurs n'étaient en réalité ni des héros désireux de libérer les Portugais de la dictature, ni des escrocs sans scrupules. Ils représentaient une sorte de passage obligé pour ceux qui voulaient aller chercher ailleurs une vie meilleure.
    • Réseaux « de confiance » au Maroc central - Fatima Qacha p. 17-20 accès libre avec résumé
      Au Maroc central, les processus migratoires s'organisent autour de figures-clés, acteurs relais ou hommes de confiance, qui interviennent à différentes étapes de la migration. Ces personnes, qui aident à « brûler les étapes » sur la route vers l'Europe, ne sont pas nées avec l'accélération du phénomène migratoire, mais sont des figures traditionnelles des transactions commerciales qui ont élargi le champ de leurs activités au-delà des frontières, protégeant les candidats à l'émigration des abus.
    • Variations autour de la figure du passeur - Anaïk Pian p. 21-25 accès libre avec résumé
      Les multiples barrières dont s'est entourée l'Europe conduisent inévitablement à l'organisation de passages clandestins et donc à la mise en place de toute une économie de la migration. Toutefois, les représentations communes de la figure du passeur, exclusivement dépeint comme un personnage exploiteur et sans scrupules, sont réductrices et souvent empreintes d'enjeux idéologiques.
    • Des hommes jugés trop vite - p. 26-29 accès libre avec résumé
      Si l'on en croit les gouvernements, il n'y aurait pas ou presque pas de migrants si les passeurs n'existaient pas. Il faut donc s'attaquer en priorité à ces « exploiteurs de la misère humaine ». D'où les objectifs d'arrestations fixés en 2009. Dans cette frénésie répressive, qui arrête-t-on et sur quelles bases ? L'instruction est-elle équitable ? Les sanctions judiciaires reposent-elles sur des faits objectifs ? Les prévenus bénéficient-ils d'une défense satisfaisante ? Pour le savoir, Plein droit a interrogé deux avocats du nord-ouest de la France, là où la répression des « passeurs » est la plus florissante compte-tenu de la présence particulièrement abondante d'exilés et de « jungles ».
    • Les enfants passeurs de Mayotte - Rémi Carayol p. 30-32 accès libre avec résumé
      Pour le tiers ou le quart du prix habituel, Hachim, Jawad et des milliers d'autres, achètent leur passage d'Anjouan à Mayotte en échange d'un engagement : celui de se faire passer pour le passeur en cas de contrôle. Ils sont mineurs et, avec un peu de chance, s'ils ne sont pas déclarés majeurs, ils ne seront pas jugés comme des adultes. Depuis 2005, la chasse aux passeurs lancée par les autorités françaises, a fait exploser ce phénomène.
  • Jurisprudence [Cahier central]

  • Hors-thème

    • La grève des sans-papiers au miroir de la précarité - p. 33-36 accès libre avec résumé
      Le mouvement des travailleurs sans papiers connaît en France, depuis le 12 octobre 2009, une nouvelle vague de grèves. D'une ampleur sans précédent (6000 grévistes), celle-ci prolonge le mouvement de 2008. Le collectif Asplan (équipe de recherche formée depuis début 2008 pour suivre la grève des sans-papiers) revient ici sur la genèse de ce mouvement, les choix stratégiques qu'il a opérés et les défis qu'il a rencontrés. L'analyse du premier acte permet en effet d'éclairer les déplacements et les continuités qui caractérisent le second.
    • Plaidoyer contre la criminalisation du séjour irrégulier - p. 37-40 accès libre avec résumé
      Il existe un antagonisme évident entre les deux missions principales qui sont assignées aux services de police : celles qui sont remplies au bénéfice de l'État et celles qui le sont au bénéfice du citoyen. Cet antagonisme devient incompatibilité totale quand entre en scène l'étranger en séjour illégal : déposer une plainte revient à se jeter dans la gueule du loup. Si l'analyse faite ci-après concerne la Belgique, elle est tout à fait transposable à la France. L'expulsion récente d'une jeune marocaine maltraitée vient une nouvelle fois de le rappeler.