Contenu du sommaire : L'étranger et ses juges
Revue | Plein droit |
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Numéro | no 94, octobre 2012 |
Titre du numéro | L'étranger et ses juges |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Édito
- Roms : brutale « humanité » - p. 1-2
L'étranger et ses juges
- L'étranger et ses juges - Claire Saas p. 3-5
- Le juge des libertés, une garantie de façade - Christophe Pouly p. 6-9 La loi impose que l'autorité judiciaire, en l'occurrence le juge des libertés et de la détention, soit saisie pour autoriser ou non le maintien en rétention d'un étranger en vue de son éloignement. À cet égard, elle constitue un garde-fou contre l'arbitraire de l'administration, surtout dans un contexte de durcissement des politiques migratoires. Mais est-ce vraiment le cas ? Les JLD en ont-ils les moyens ? Les conditions de leur intervention garantissent-elle la sauvegarde des libertés individuelles ?
- Contentieux de pauvres pour techniciens du droit - Nicolas Fischer p. 10-13 Les tribunaux administratifs participent aujourd'hui de la protection juridique des étrangers dès lors que ces derniers sont visés par des mesures d'éloignement du territoire ou de refus de séjour. L'intervention, somme toute récente, des juges administratifs dans le contrôle de l'immigration pose question, et d'abord aux juges eux-mêmes. Habitués à instruire des contentieux techniques, ils se trouvent en charge d'un « contentieux de pauvres », devenu contentieux de masse, avec des positionnements différenciés.
- La Constitution ignore les étrangers - Éric Millard p. 14-17 La Constitution de 1958 ne contient quasiment pas de dispositions relatives au statut juridique des étrangers. Si bien que les juges constitutionnels ne s'intéressent à leur sort qu'à la faveur de l'examen a priori des lois ou lorsqu'une question prioritaire de constitutionnalité est soulevée dans un procès. Or cette absence de dispositions constitutionnelles fait que les droits et libertés des étrangers s'effacent derrière les principes de sauvegarde nationale, au risque d'une inégalité des statuts fondée sur la nationalité.
- Les sans-papiers face aux prud'hommes - Nathalie Ferré p. 18-21 Bien qu'ils n'aient pas de documents les autorisant à travailler, les sans-papiers sont couramment employés par des sociétés qui méconnaissent leur situation administrative ou font mine de la méconnaître. Il arrive qu'ils soient en désaccord avec leur employeur, notamment en cas de rupture du contrat de travail. Mais leur situation administrative complique leur prise en charge par des conseillers prud'homaux, ce que nous explique un défenseur syndical parisien.
Jurisprudence [Cahier central]
- Les droits des travailleurs sans papiers - Nathalie Ferré
- Une Europe protectrice ? - Tatiana Gründler p. 22-25 À l'échelle européenne, deux cours – La Cour de justice de l'Union européenne et la Cour européenne des droits de l'Homme – veillent au respect des droits fondamentaux par les États parties. La législation communautaire ne fait pas de distinction entre étrangers et ressortissants européens. Ce qui laisserait penser que la jurisprudence européenne est plus favorable aux étrangers que celle de chacun des pays. C'est oublier le poids des États parties et de leurs préoccupations en matière de maîtrise des flux migratoires.
Hors-thème
- Haïti : le casse-tête de l'état civil - Anne Bertin, Cindy Drogue p. 27-30 L'administration haïtienne ne parvient pas à assurer un service d'état civil régulier. Cependant, pour les Haïtien·ne·s qui demandent un visa ou une autorisation de séjour, les autorités françaises accroissent leurs exigences concernant la production de pièces d'état civil. Elles suspectent systématiquement l'authenticité des actes et exercent des contrôles interminables. Les Haïtien·ne·s sont ainsi souvent contraints à l'irrégularité, étant dans l'impossibilité d'exercer le droit fondamental d'obtenir un acte d'état civil.
- Tunisie : pas de printemps pour les migrants - Nicanor Haon p. 31-35 Une situation humanitaire alarmante et un avenir de plus en plus opaque sont le lot des enfermés du camp tunisien de Choucha, originaires, en grande majorité, d'Afrique subsaharienne. Le Haut Commissariat aux réfugiés ne leur propose plus de solution, aucun État ne voulant les accueillir. Soumis à des pressions illégales, à des conditions de vie indignes, certains partent en Libye pour tenter la voie de la mer. Choucha ne serait-il pas en passe de devenir un lieu d'enfermement pérenne, pour les réfugiés indésirables ?
- Haïti : le casse-tête de l'état civil - Anne Bertin, Cindy Drogue p. 27-30
Mémoire des luttes
- Maraîchage : « Non aux contrats bidons ! » - Frédéric Decosse p. 36-40 En 1980, les travailleurs agricoles saisonniers marocains du Loiret se mobilisent pour réclamer le droit au séjour et au travail permanent. Soutenus par la CGT, ils mènent une grève pendant près d'un mois et élargissent leur lutte aux conditions de travail. Intervention policière et arrestations constitueront la réponse patronale. Si le mouvement s'éteint à la suite des divergences syndicales, il aura permis que les saisonniers soient pris en compte lors de la grande régularisation de 1981-1982.
- Maraîchage : « Non aux contrats bidons ! » - Frédéric Decosse p. 36-40