Contenu du sommaire : Langues étrangères
Revue | Plein droit |
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Numéro | no 98, octobre 2013 |
Titre du numéro | Langues étrangères |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Édito
- Tels des chiens enragés - p. 1-2
Langues étrangères
- Intégrer ou exclure par la langue ? - Danièle Lochak p. 3-6 La connaissance de la langue française est devenue au fil des législations et de leur durcissement non seulement une condition pour devenir français·e, mais aussi pour avoir une chance d'obtenir un droit au séjour. C'est pour trier et non pour intégrer que la maîtrise du français est aujourd'hui exigée.
- La langue, un signe d'extranéité ? - Nathalie Ferré p. 7
- Quand la maîtrise du français s'achète - Christophe Daadouch p. 8 Un décret d'application de la loi du 16 juin 2011, dite « Besson », définit pour la première fois le niveau requis et les modalités d'acquisition de la langue française, par souci d'équité. Mais ce décret ouvre surtout la voie à la privatisation des formations linguistiques à destination des étrangères et des étrangers qui souhaitent acquérir la nationalité française... en même temps qu'il consacre la mainmise de l'État sur les contenus de ces formations.
- L'arabe à l'école, une langue mal-aimée - Alain Messaoudi p. 12-15 Alors que la France compte entre 3 et 4 millions d'arabophones, l'arabe est relativement peu enseigné en France. Comment l'expliquer ? Par une certaine réticence du corps enseignant, par le passé colonial français qui en a fait la langue des colonisés, par la crainte que son enseignement ne diffère l'intégration des élèves d'origine maghrébine ? Une crainte que ne suscite visiblement pas les autres langues.
- Enjeux linguistiques autour de l'immigration - Nathalie Ricard p. 16-19 Au Canada, la question linguistique est sensible, les francophones, minoritaires à l'échelle du pays mais majoritaires au Québec, luttent pour préserver cet héritage linguistique et le faire reconnaître à tous les échelons de l'État. Dans un tel contexte, la langue employée par les immigrant·e·s devient un enjeu et les critères linguistiques pour le séjour ou la naturalisation plus prégnants sous couvert de meilleure intégration.
- Traduire les maux - Julia Burtin p. 20-23 À Marseille, depuis 1999, le centre de soins associatif Osiris accueille des exilé·e·s ayant subi des violences physiques et psychiques qui ont entraîné des traumatismes, afin d'en soulager les souffrances. L'activité de soin nécessite la présence d'interprètes spécialisé·e·s, co-intervenant avec les thérapeutes lors des consultations. Primordiale et délicate, leur position bouscule représentations et pratiques dans le champ médical. Entretien avec Julia Masson (coordinatrice et accueillante), Ledja Ismaili (interprète co-intervenante en albanais) et Gaëlle Bouquin-Sagot (psychologue et coordinatrice du pôle interprétariat d'Osiris).
- Quand l'exil s'interprète mal - Jean-Michel Belorgey p. 24-26 On évoque souvent les difficultés liées à l'interprétariat dans les procédures engageant des étrangers non francophones, ceux et celles qui demandent l'asile notamment. Dans des administrations où le soupçon est la règle, tout défaut d'interprétariat (ou de manquement de l'interprète) peut avoir des conséquences graves. Car ce sont des histoires de vie que l'on traite ici. Ce texte de Jean-Michel Belorgey est extrait de son récent ouvrage sur Le droit d'asile (éditions LGDJ-Lextenso). Une analyse nourrie du terrain.
- Enseignes étrangères des années 1930 - Claire Zalc p. 27-30 Avec la montée de la xénophobie dans l'entre-deux-guerres en France, la suspicion à l'égard des commerçants et artisans étrangers se renforce. Ils sont accusés de dissimuler leurs origines derrière une enseigne à consonance française. Mais est-ce bien le cas ? Stratégie commerciale ou peur de la stigmatisation, la gestion de l'origine a donné lieu, au cours des années 1930, à des réponses très différentes quand il s'est agi de nommer son échoppe.
- Intégrer ou exclure par la langue ? - Danièle Lochak p. 3-6
Jurisprudence[Cahier central]
- La retenue des étrangers - Serge Slama
Hors-thème
- Régularisation sous condition aux États-Unis - Serge Slama p. 32-35 À la mi-parcours du marathon législatif, le projet de « réforme globale de l'immigration » n'est pas encore assuré d'être adopté par la Chambre des représentants alors même qu'il est le fruit d'un compromis entre sénateurs républicains et démocrates. La régularisation des millions de sans-papiers reste en effet suspendue à la réussite des mesures sécuritaires à la frontière sud. Jusque quand ?
- Régularisation sous condition aux États-Unis - Serge Slama p. 32-35
Mémoire des luttes
- J'y suis, j'y reste - Mogniss H. Abdallah p. 36-40 Le 16 juin 1986, Djida Tazdaït et Nasser Zaïr – membres des Jeunes arabes de Lyon et banlieue - déclenchent une grève de la faim contre le projet de loi Pasqua sur l'entrée et le séjour des étrangers, qui remet notamment en cause les catégories dites « protégées », acquis de 1981. Bien que réticent, le prêtre Christian Delorme entame alors un jeûne de solidarité. Malgré le reflux militant, et dans un contexte politique défavorable, cette initiative aboutira à quelques amendements législatifs. Elle permettra surtout une remobilisation effective de multiples réseaux de soutien aux expulsés.
- J'y suis, j'y reste - Mogniss H. Abdallah p. 36-40