Contenu du sommaire : Le business de la migration

La France et d'autres États confient à des prestataires privés une partie de la procédure des demandes de visas. De la prise de rendez-vous au recueil des données biométriques, ce n'est plus à un fonctionnaire que l'on s'adresse mais à une société privée. Un marché monopolisé par quelques entreprises. Conséquences : hausse du coût pour les demandeurs et risques pour la sécurité des données. Avec la généralisation du visa biométrique et la privatisation des procédures, la possibilité de voyager et les flux migratoires seront-ils bientôt sous le contrôle des multinationales ? Enquête*.

Des accords d'amitié et de coopération passés entre l'Italie et la Libye de Kadhafi aux accords de coopération conclus dans la période de transition qui a suivi la chute du dictateur, une entreprise sort gagnante des marchés ainsi ouverts : Finmeccanica. Gagnante encore lorsque l'Union européenne externalise le contrôle de ses frontières extérieures aux derniers pays traversés par les migrants avant de franchir la Méditerranée. Et dans ce domaine, la Libye s'est toujours montrée un collaborateur zélé... au plus grand profit de ses partenaires commerciaux.

Coopératives, sociétés créées pour l'occasion, mais aussi colosses industriels du Nord et multinationales sont en charge des centri di accoglienza per richiedenti asiles (Cara), centres d'accueil pour demandeurs d'asile), ces structures où échouent les migrants en attente d'asile. Leur gestion est devenue un pactole. Certains sont au bord de l'implosion, mais nul ne semble s'en inquiéter.

Les armateurs sont juridiquement responsables des passagers embarqués clandestinement sur leur bateau. Mais du fait du risque pénal et du coût des contraventions, les mutuelles d'assurance maritimes font de la gestion des retours de ces migrants une prestation commerciale lucrative. Au mépris des droits ?

The Global Mail est un journal australien « à but non lucratif » et en ligne, lancé il y a deux ans avec l'idée de faire du journalisme « original, courageux et indépendant ». L'un des journalistes, Nick Olle, travaillait depuis plusieurs mois sur l'immigration et les demandeurs d'asile, enquêtant à travers tout le pays, lorsqu'il a recueilli le témoignage d'un employé d'un centre de détention, administré par Serco. Son histoire a été présentée sous la forme d'un roman graphique, illustré par Sam Wallman. Les planches ci-dessous sont tirées de ce travail édité en ligne sur http://serco-story.theglobalmail.org

Ses activités, à la fois de soins, d'accompagnement, d'information et de formation, ont fait du Comité pour la santé des exilés (Comede) un témoin privilégié des dysfonctionnements des dispositifs de santé des exilés et des étrangers en situation précaire en France. Créée en 1979, l'association a redéfini en 2013 son objet : « agir en faveur de la santé des exilés et défendre leurs droits », cette évolution traduisant l'importance de l'aspect juridique dans les dimensions sociale, médicale et psychologique de la santé des exilés, et dans les actions de plaidoyer.

Le 17 février 2014, comparaissaient devant le TGI de Paris les deux seules personnes à avoir été interpellées lors de l'incendie du centre de rétention de Paris (Vincennes) survenu trois jours plus tôt. Compte rendu d'une audience emblématique de la justice appliquée aux étrangers.

Le surgissement, en 1996, sur la scène médiatique et politique d'un mouvement de sans-papiers, bientôt désigné comme celui des « Saint-Bernard », surprend presque tout le monde, associations comprises. À force de solidarité et de cohésion entre ses membres autour d'un objectif unique – la régularisation, ce mouvement va s'étendre à l'ensemble du territoire avec des conséquences inattendues.