Contenu du sommaire : D'après Rawls. Volume 1
Revue | Raisons Politiques |
---|---|
Numéro | no 33, mars 2009 |
Titre du numéro | D'après Rawls. Volume 1 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial - Speranta Dumitru p. 5-7
dossier
- Unité sociale et biens premiers - John Rawls p. 9-43 Dans cet article, publié en 1982, John Rawls (1921-2002) élaborait la notion de biens premiers en lien avec une certaine conception de la personne. Sa thèse était que le problème des comparaisons interpersonnelles touche aux fondements d'une conception de la justice et dépend à la fois d'une conception de la personne et de la façon dont l'unité sociale doit être comprise. Comparant la façon dont l'utilitarisme et sa propre théorie de la justice procèdent respectivement à des comparaisons interpersonnelles, Rawls soutenait que les membres de la société devaient être conçus comme des personnes morales capables de coopérer ensemble pour leur avantage mutuel et non simplement comme des individus rationnels ayant des objectifs et des désirs qu'ils cherchent à satisfaire.
- Défiscalisation des heures supplémentaires : la théorie - Serge-Christophe Kolm p. 45-55 Cet article montre le rôle de John Rawls dans la découverte de la structure distributive et fiscale optimale. Cette structure permet de réaliser la redistribution jugée juste sans entraver l'efficacité de l'économie. Elle associe une exonération des heures supplémentaires à un crédit d'impôt.
- Economie du bien-être, choix social et l'influence de la Théorie de la justice - Valérie Clément p. 57-79 La proposition de Rawls concernant la mesure du bien-être à partir du panier des biens premiers a fait l'objet de vives critiques de la part des économistes à la parution de la Théorie de la justice. Ce n'est donc pas le moindre des paradoxes que de voir resurgir les questions soulevées par Rawls sur la métrique du bien-être dans les débats relatifs à la construction d'un indicateur du bien-être social. L'article revient sur le malentendu originel entre Rawls et les économistes concernant le maximin et montre comment la proposition de Rawls relative à la construction d'un indice de biens premiers permet de remettre en perspective les débats actuels sur les limites du produit intérieur brut comme indicateur du bien-être social.
- L'expertise d'Etat rattrapée par l'université ? - Mathieu Hauchecorne p. 81-101 A rebours d'un modèle d'après lequel un auteur serait d'abord lu par les spécialistes avant que ses idées ne se diffusent auprès d'un public plus large, la théorie de la justice de John Rawls a initialement fait l'objet en France d'une attention plus soutenue au sein des forums politiques qu'au sein du champ philosophique, où il n'accède au statut de grand auteur qu'à la fin des années 1990, voire au début des années 2000. Cet article étudie dans quelle mesure les usages de la théorie de la justice de Rawls à l'extérieur de l'université, et plus spécifiquement au sein de l'expertise d'Etat, portent la marque de cette carrière académique de Théorie de la justice. A partir de la comparaison d'un séminaire interne au Commissariat Général du Plan au début des années 1990 et d'un séminaire organisé en 2006 au sein d'un conseil attaché à Matignon, on montre notamment que l'entrée de Rawls dans le canon académique se traduit par un contrôle accru des philosophes universitaires sur les usages de ce dernier dans les organismes d'études ministériels.
- Sauver la justice et l'égalité - Gerald A. Cohen p. 103-125 Cet article propose deux opérations de sauvetage qui sont au c?ur de mon dernier ouvrage intitulé Rescuing Justice and Equality. La première partie de l'article tâche de sauver la justice du constructivisme. Elle a pour objet l'identité de la justice. La deuxième partie tâche de sauver l'égalité de la restriction à la structure de base. Elle vise le champ de la justice. La question de l'identité intervient dans mon argument contre l'identification rawlsienne de la justice aux principes désignés par les sélectionneurs constructivistes. La question du champ intervient dans mon argument contre la restriction rawlsienne de l'application des principes de justice distributive à la structure de base de la société. Les deux positions rawlsiennes critiquées ici (sur l'identité et sur-le-champs) sont, comme je l'explique dans une courte troisième partie, fondamentalement indépendantes l'une de l'autre, tout comme le sont mes arguments contre chacune d'entre elles.
- Unité sociale et biens premiers - John Rawls p. 9-43
varia
- Que faire de la rhétorique de l'amitié en Relations Internationales ? - Yves Viltard p. 127-147 Dans quelles mesures les relations internationales peuvent tirer un profit heuristique d'une attention portée à la notion d'amitié ? C'est la question que nous voulons soulever dans ce texte. La notion d'amitié semble à première vue trop miroitante, trop insaisissable, trop mensongère, et surtout peut-être trop vivante. Néanmoins, si l'usage rhétorique de l'amitié dans les relations diplomatiques a de nombreuses connotations, elle agit comme un marqueur des transformations des systèmes politiques et du système international jusqu'à nos jours. Ainsi au gré des conjonctures et des contextes se sont imposées les façons de la penser depuis que l'on réfléchit sur ordre politique et anarchie, guerre et paix et plus généralement sur les relations entre soi et l'Autre, entre interne et externe, entre le national et l'étranger dans et entre les sociétés humaines. L'amitié dans ses ambiguïtés révèle alors toute sa richesse, particulièrement à l'heure de la globalisation.
- Kant et Sade : Les Lumières sont-elles totalitaires ? - Carlo Invernizzi Accetti p. 149-169 Cet article examine de façon critique l'idée d'une ligne de continuité directe reliant les Lumières au totalitarisme. Cette thèse a été défendue par Theodor Adorno et Max Horkheimer sur la base d'une comparaison entre les ?uvres d'Emmanuel Kant et le Marquis de Sade. Ils suggèrent que la poursuite systématique du mal décrite dans les ?uvres de Sade représente le « point noir » dans le système éthique de Kant. Au contraire, cet article tente de montrer que le véritable point de convergence entre les deux auteurs réside dans le fait qu'ils fondent leurs réflexions morales et politiques sur la notion d'autonomie de la volonté, et, par conséquent, que la tradition des Lumières est porteuse d'un élan émancipatoire significatif.
- Lectures critiques - p. 171-177
- Que faire de la rhétorique de l'amitié en Relations Internationales ? - Yves Viltard p. 127-147