Contenu du sommaire : Demeures de l'humain
Revue | Sociétés |
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Numéro | no 75, 2002/1 |
Titre du numéro | Demeures de l'humain |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Contributions
- L'épistémologie par le monstre : Une lecture d'Enrico Bbaj et de Michel maffesoli - Panagiotis Christias p. 5 La question de la «scientificité» de la science, dans son format «moderne», commence à se poser par les sciences naturelles et les physicalistes du XVIIe. Dans le but de saisir l'importance de ce questionnement fondamental pour le statut actuel de la socio-logie en tant que discours scientifique, je saisis l'opportunité de la rencontre avec Enrico Baj et Michel Maffesoli pour interroger les structures de la mise en place d'un système, d'un «ordre», explicatif du réel. La question de l'ordre, que je pose alors à travers les expressions artistiques de Baj et les écrits de Maffesoli, rencontre sa limite et sa limitation dans la notion de «monstre». Jusqu'à quel point une épistémologie des systèmes explicatifs du réel peut incorporer la notion de «monstre» et en sortir intacte, dit autrement, sans remettre en cause ses propres fondements?
- Le destin de la subjectivité humaine dans le monde moderne : Weber, Schumpeter, Ortega y Gasset - Nicolas Garant p. 15-25 La comparaison des discours critiques de la modernité de Weber, Schumpeter et Ortega y Gasset met en lumière le doute pessimiste qu'ils manifestent à l'égard des conditions de formation et d'affirmation de la personnalité dans les sociétés modernes. Ils appréhendent ce point de non-retour dans l'évolution de la civilisation occidentale à partir duquel le processus de rationalisation et de bureaucratisation du monde, bien qu'associé à l'amélioration du niveau de vie, débouche sur un encadrement mortifère et un appauvrissement de la subjectivité humaine.
- Le quotidien : jeux spéculaires, reflets du monde - Leila Longo p. 27-40 Cet article analyse le quotidien postmoderne, plongé dans le sens commun des images produites par les médias: des images qui font les jeux des apparences, les reflets de la vie contemporaine, où on peut observer la prévalence du simulacre, du masque, de la toile de fond derrière laquelle il n'y a rien. Paradoxalement, c'est un masque qui n'a rien à cacher ou à camoufler en vertu de l'excès dans son acception la plus large: excès de visibilité, d'ornements sur les corps, de plaisirs orgiaques. Si le quotidien postmoderne peut être associé au concept d'hybris dionisiaque, il peut donc être reconnu multiple, complexe et, surtout, comme une image incomplète et morcelée au miroir du monde.
- Expériences religieuses. d'anciens cadres pour un nouvel imaginaire - Frédéric Moens p. 41-51 Sur base d'exemples, cette contribution montre la pérennité du sentiment et des pratiques religieuses qui s'approprient les cadres sociaux existant pour composer une expression nouvelle. Si les cadres demeurent, ils sont toutefois métamorphosés. Dans la postmodernité, la socialité religieuse quitte l'espace public pour en investir un autre qu'il faut encore définir. Alors que l'institution se dissout, le phénomène religieux conserve une place sociale importante; il ne norme plus le quotidien mais en demeure un outil et une aspiration essentiels. De cette façon, en laissant place au choix et à la stratégie, il oriente les personnes dans leur vie collective. Cette contribution repose avant tout sur des recherches en sociologie de la religion menées dans une ville de Belgique; toutefois certaines études africaines menées dans le cadre d'un projet de recherche au Burkina Faso permettent de faire contrepoint à ces observations européennes.
- Prémisses pour une étude de la mémoire collective dans le monde contemporain sous l'optique des itinéraires des groupes urbains brésiliens - Ana Luiza Carvalho da Rocha, Cornelia Eckert p. 53-73 Cet article se penche sur l'étude de la mémoire collective qui caractérise le monde urbain comme résultat de l'action réciproque d'individus et de groupes, ceci en insistant sur l'importance des formes spécifiques des arrangements de la vie sociale qui s'y opèrent et en prenant en compte la complexité des gestes accumulés par ses habitants. Il s'agit d'approfondir la compréhension du processus d'enracinement/déracinement des identités sociales propres au monde contemporain, en cherchant à l'aborder dans le contexte de la discontinuité/continuité systémique des valeurs mises en oeuvre par les groupes et de leurs formes de sociabilité dans le cadre citadin.
- L'épistémologie par le monstre : Une lecture d'Enrico Bbaj et de Michel maffesoli - Panagiotis Christias p. 5
Marges
- Non-éloge de la banalité - Paul Ardenne p. 75-77
- La pratique des rapports sexuels non protégés entre hommes : des moments tragiques de la postmodernité ? - André Barretto p. 79-84 Le présent travail vise à discuter l'origine imaginaire de l'exposition délibérée au risque de contamination par le VIH, le virus responsable du SIDA. Il se fonde sur l'analyse d'entretiens ayant été réalisés à Rio de Janeiro. Réfléchir sur un phénomène apparemment restreint au groupe des hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes peut révéler des aspects déterminants de la constitution du lien social dans la contemporanéité.
- Essai sur la notion de besoin - Cyrille Megdiche p. 85-90
- Évolution historique d'une pratique : le passage de l'adultère à l'infidélité - Florence Vatin p. 91-98 L'évolution historique est appréhendée ici en mettant en rapport l'évolution des termes et l'évolution des pratiques, afin de mieux comprendre comment s'est effectué le passage de l'adultère à l'infidélité. Le terme adultère se retrouve en effet au XIXe siècle où il se différencie de l'infidélité au sens moderne du terme.
Activités sociologiques
- Lectures - p. 99