Contenu du sommaire : Politiques vécues
Revue | Sociétés |
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Numéro | no 78, 2002/4 |
Titre du numéro | Politiques vécues |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Contributions
- La quotidienneté comme objet : Henri Lefebvre et Michel Maffesoli : Deux lectures opposées - Angel Enrique Carretero Pasín p. 5 : Ce travail essaye d'analyser et comparer les fondements théoriques sous-jacents aux conceptions du quotidien d'Henri Lefebvre et de Michel Maffesoli. D'une part, Lefebvre, d'une perspective marxiste, contemple la vie quotidienne comme l'emplacement où l'aliénation sociale se reflète. Dans ce cas, la quotidienneté est l'objet d'une critique valorisante. D'autre part, Maffesoli envisage la vie quotidienne comme source de créativité, comme la résistance à n'importe quel projet totalitaire de domination sociale. Le quotidien, agissant à travers des interstices que laisse le pouvoir, exprime un désir de vie difficilement répressible.
- Les déplacements des dynamiques d'action des fonctionnaires de la fonction publique territoriale ou les effets d'un modèle bureaucratique en construction - Raúl Morales La Mura p. 17-37 Bien que la Fonction Publique Territoriale soit l'héritière d'une tradition institutionnelle marquée par un modèle que l'on dit fermé, elle n'a cessé de s'en écarter depuis sa fondation en 1984 avec la promulgation du statut général. Son actualisation se caractérise par un double mouvement, d'abord celui d'une mise à mal des principes de référence constitutifs de l'appareil administratif, ensuite par une incitation réglementée au déplacement des dynamiques d'action de chaque catégorie de fonctionnaire qui compose cette institution attachée au territoire. Ces mouvements finissent par jeter les bases d'un modèle singulier de bureaucratie, lequel est désormais en concurrence sémantique avec celui qui définit la fonction publique d'Atat, donnant un volume à dimension variable à la légitimation de la structure du champ administratif tout entier.
- L'invention de la déscolarisation : l'école face au pluriel : Contribution à une sociologie politique de l'école - Béatrice Mabilon-Bonfils, Laurent Saadoun p. 39-54 La déscolarisation est une idée neuve : croisée du mouvement de massification de l'Acole et d'un moment de nécessaire gestion du pluriel par l'Acole, elle doit être comprise comme rupture du paradigme fondateur de l'Acole de la république par l'éclatement des formes identitaires d'appartenance à l'Acole. L'article ne vise pas à cerner les déterminants objectifs de la déscolarisation mais à mettre en liens les représentations des acteurs du système scolaire, comme valeurs productrices de normes et de pratiques au coeur même de la définition de la déscolarisation. C'est la signification subjective des pratiques scolaires et sociales qui donne sens à l'échec scolaire et plus largement citoyen que constitue la déscolarisation. Il s'agit donc bien là de faire l'analyse d'un système symbolique complexe et non de se borner à travailler sur les trajectoires déscolarisées ou mieux de lier ces parcours intellectuels, personnels, sociaux, voire proprement politiques aux régulations et contrôles de l'institution scolaire. C'est donc au travers des représentations de la citoyenneté des acteurs du système scolaire que peut être saisie une des dimensions de la déscolarisation : anomie produite par la violence symbolique de l'Institution dans sa gestion du pluriel. La déscolarisation est alors un symptôme de la rupture du pacte républicain, sorte d'anomie politique, qui fonctionne par la sanction mais plus encore par l'intériorisation des mécanismes de la soumission auxquels participent tous les acteurs du système scolaire. Le glissement d'une Acole capitaliste vers une Acole de marché, qui ne peut qu'oblitérer sa capacité à fabriquer du lien politique, notamment par la fabrication de cette forme extrême d'échec scolaire qu'est la déscolarisation est conçu comme une nécessité du système néolibéral. Les politiques publiques et les dispositifs de réinsertion des populations déscolarisées seront analysées à l'aune de leurs pratiques mais aussi des représentations qu'en ont les acteurs : les institutions n'ont d'efficacité que si elles obtiennent un minimum de légitimité.
- Politique du bouddhisme - Thierry Mathé p. 55-69 La pratique bouddhiste, comme adhésion à des valeurs éthiques, n'est pas sans lien avec certaines attitudes politiques. Il n'y a pas de raison que son cas diffère des autres appartenances religieuses. L'attachement à des valeurs partagées par une communauté est susceptible de se traduire par des attitudes et des opinions proches, même si les institutions et leurs représentants ne jouent pas le rôle de guides de conscience politique. Il s'agit ici de voir de quelle façon les valeurs revendiquées par les pratiquants français du bouddhisme, et plus précisément du bouddhisme tibétain (Vajrayana), se traduisent dans des comportements politiques spécifiques. Il s'agira ensuite de comprendre la manière d'aborder le terrain politique au regard de la nature de l'utopie dans le bouddhisme tibétain.
- La quotidienneté comme objet : Henri Lefebvre et Michel Maffesoli : Deux lectures opposées - Angel Enrique Carretero Pasín p. 5
Marges
- Morphologie du mal : Michel Maffesoli, la part du diable, précis de subversion postmoderne, premières épreuves non corrigées, Flammarion, paris, 2002, 195 p. - Panagiotis Christias p. 71-76
- Compréhension et action : Patrick Watier, une introduction à la sociologie compréhensive, Circé, Belfort, 2002, 184 p. - Panagiotis Christias p. 77-81
- Activités sociologiques - p. 83-86