Contenu du sommaire : Paysages vécus

Le paysage est souvent montré comme un espace de nature exemplaire, un lieu suscitant l'émotion par sa beauté. L'homme en est, la plupart du temps, absent, comme si sa présence pouvait entraver la légitimité des lieux. Il n'est cependant pas possible de délimiter ce qui ferait paysage en segmentant les territoires et en excluant ce qui ne serait pas jugé digne de contemplation. L'homme a marqué l'environnement de son empreinte, sa présence est partout et nécessite de réfléchir sur ce qui peut constituer un paysage naturel. Peut-on inclure au sein de la dénomination paysagère des éléments créés par l'homme, tels les éléments résultants de l'activité industrielle ? Cela implique une remise en cause du dualisme nature/culture et oblige à repousser les limites de la « nature » en refusant de ne voir que l'esthétique d'un paysage de campagne et en acceptant de réfléchir à la place des activités humaines au sein de leur environnement.

En partant de l'analyse de quelques sens donnés au concept de crise de la ville, cet article met en évidence premièrement les aspects médiatiques de la situation habitative dans les contextes métropolitains (situation qui se caractérise par la reproduction électronique et visuelle du territoire ainsi que par la diffusion d'expériences exotopiques de l'habiter). Dans un deuxième temps, sera proposée une analyse des caractéristiques métagéographiques et des interactions techniques que celles-ci ont avec le territoire dans les contextes digitaux ; contextes qui, quant à eux, sont marqués par l'avènement des info-géographies ainsi que par la diffusion des formes atopiques de l'habiter.

Venise n'est pas modernité, car l'idée de la modernité est liée à celle du tourisme, du stéréotype. Il faut dès lors penser Venise en termes de post-modernité si cela est possible en investissant l'idée d'une cité culturelle avec des activités de recherche…La perte de la mémoire concerne toutes les grandes villes, le monde entier. Qui connaît Paris désormais ? Pas même l'habitant !Nous ne sommes d'ailleurs plus des habitants mais des résidents mobiles. Venise est un mythe particulier, très lourd, pesant pour la possibilité d'innover. Le mythe essentiellement romantique de Venise lié au tourisme tue toute possibilité d'innovation et fige par conséquent, Venise.La cité européenne méditerranéenne, organique, puise sa force dans sa capacité constructive, technique. Venise est pierre ! Rien n'est naturel à Venise, tout est « ars », "tekhnê ".

Le métro parisien cache des couches d'histoires qui parfois se donnent à voir sous quelques affiches publicitaires épluchées comme un oignon. Quelle est la signalétique qui nous guide dans ces tunnels ? Les conducteurs des rames sont nos cicérones dans ce monde d'ombre. Au travers d'entretiens qualitatifs, nous allons écouter quelques-uns d'entre eux de façon à entrevoir leurs ressentis de la communication urbaine.

À partir de l'exemple de la côte d'Albâtre, l'objectif de cet article est de montrer dans quelle mesure les activités de nature pratiquées, et les expériences qu'elles font vivre, construisent des paysages singuliers. Le paysage est ici pensé dans une relation de médiation entre un environnement et des représentations culturelles. Il apparaît que les contraintes de cette côte engendrent différents rapports au territoire maritime. On a dès lors une sédimentation des pratiques où différentes strates du présent et du passé se superposent dans une même réalité sociale. Les représentations des paysages des pratiquants ne sont pas uniformes. Elles sont au contraire constituées de multiples tensions, contradictions et superpositions. Comprendre et aménager les milieux signifie dès lors prendre en compte les environnements effectifs autant que les paysages apparents.

Les surfeurs ont construit leurs représentations du paysage sur une histoire sociale collective du rapport à la mer. Ce qui fait paysage, c'est la vague, sublime, celle-là même qui constitue les hauts lieux. Mais c'est aussi la belle vague, celle qui est éprouvée dans la chair, et qui engendre une certaine érotisation du paysage. Il est ainsi porteur d'une mémoire surfique collective et d'identités individuelles.

Le scénario urbain contemporain est devenu trop complexe et ne peut plus être capturé par un cadre conventionnel. Cet article propose la « Sociologie urbaine visuelle » comme une nouvelle approche méthodologique pour étudier l'identité, l'espace et la structure des villes européennes. Cette stratégie interdisciplinaire, fondée sur l'intégration de la sociologie et de la photographie, vise à analyser le « paysage urbain européen » et ses changements. Pour visualiser la « dispersion de l'espace urbain » en cours, la recherche socio-iconographique se focalise sur trois systèmes caractéristiques de la « net city » européenne : la mégalopole padane italienne (avec la méthode de la photographie aérienne et de la photo-topographie) ; la « Sun belt » méditerranéenne de Trieste à Valence (avec la méthode visuelle des vues du satellite) ; l'urbanisation étendue de l'Europe centrale visualisée par les vues de nuit du satellite de la lumière de la « net-city » : un phénomène connu comme « Banane Bleue » (méthode visuelle des vues de nuit du satellite).

Depuis les années 1970, l'estuaire de la Seine fait l'objet de nombreuses procédures de classement du paysage. Derrière cette institutionnalisation du territoire, on en oublie les paysages sensuels et sensoriels faisant l'objet des expériences fondatrices vécues par les riverains. Le symbolisme porté aux matières paysagères que sont les plantes, les animaux ou les minéraux démontre qu'un puissant imaginaire puisé dans les théogonies du passé (religieuses, naturalistes, romantiques et impressionnistes) réenchante les génies des lieux.

L'objectif de cet article est de comprendre, avec la notion esthétique de distance optimum, les formes ludiques de la vie sociale que G. Simmel développe dans sa sociologie. L'importance de cette notion réside dans une double exclusion du rapprochement excessif du moi vis-à-vis de l'objet et des autres et de son éloignement trop objectif. Seule la création d'une distance optimum autorise à une dimension ludique de la vie sociale.