Contenu du sommaire : Miscellanées

Le présent article propose une interprétation des cultures professionnelles et des pratiques créatives chez de jeunes publics brésiliens dans la ville de Rio de Janeiro. L'enjeu est de comprendre comment ces publics développent des tactiques permettant à la fois une expression de leur créativité, sans se soumettre à des contraintes liées aux contingences économiques et professionnelles. Il s'agit d'un double jeu singulier qui substitue des valeurs d'expérimentation à celles de la performance, et qui pourrait constituer une nouvelle culture du travail et de la création.

Des prévisions magico-religieuses à la prophylaxie la plus technique et scientifique, en passant, aussi bien, par la superstition ou la simulation, l'Homme, malgré ses désirs d'aventures, au quotidien, ne cesse de vouloir se prévenir des risques et des aléas. Comme le suggère Roger Caillois en parlant d'instinct d'aléa, si l'on retrouve cette attitude dans le fond archaïque de l'Homme, il faut noter l'importance voire même la primauté sociologique de l'imaginaire dans ces tentatives d'élimination sociale de l'aléa : l'imaginaire de l'aléa est à la fois source de la désignation du bouc émissaire, du responsable de ce qui arrive, et, à la fois moteur des pratiques de prévention.

Il s'agit d'une approche sociologique et comparative des représentations cinématographiques en Corée. Le cinéma de Corée du Nord produit un imaginaire des femmes qui balance entre la tradition néo-confucianiste et l'idéologie socialiste. Exécutantes sous l'emprise de la tradition patriarcale, les femmes de ces images évoluent selon les mots d'ordre de l'idéologie, même si des variations ténues les montrent tentées par l'Occident ou plus réticentes à admirer la mythologie ouvriériste du parti. En Corée du Sud, les représentations font des femmes des êtres plus psychologiques qu'idéologiques. Un nouvel imaginaire se fait jour où les femmes semblent aller vers plus d'indépendance dans un système capitaliste qui fait bon ménage avec la tradition néo-confucianiste. Cette indépendance prend soit la forme de l'embourgeoisement soit, plus rarement, celle de la prolétarisation. Entre la jeune fille et la femme mariée et mère, se dessine le portrait plus ou moins imaginaire d'une simple femme n'ayant pas encore de rôle bien défini à tenir.

Le présent texte a pour objet d'analyser des pratiques artistiques dans des espaces urbains, caractérisées, curieusement, par le fait de pousser l'art à un seuil au-delà duquel sa condition établie d'« œuvre » perd son sens ou, tout au moins, devient moins importante que d'autres types d'expériences esthétiques. Il s'agit de la mise en œuvre « non artistique » de formes d'occupation et d'utilisation des espaces de la ville par Louise Ganz et Breno Silva, artistes et architectes brésiliens. Les buts en seront d'analyser la construction du sens de ces expressions contemporaines de création avec les espaces urbains et d'examiner ses correspondances avec le processus que Félix Guattari a nommé « réinvestissement subjectif » des espaces urbains.

Cet article a pour but d'analyser le régime scopique fondé sur l'imagination détruisante, dont les deux manifestations intéressantes se trouvent dans la représentation des nuages chez Baudelaire et chez les impressionnistes. Par le concept de régime scopique, j'entends la manière dont l'œil de l'artiste « artialise » le monde en paysage. Les deux pôles principaux constituant le régime scopique sont l'œil et le paysage qui se mettent en relation réciproque (artialisation et subjectivation). Le travail s'articule en deux temps. J'analyse, dans un premier temps, l'invention du paysage vaporeux dont la figure centrale est le nuage chez Baudelaire et chez les impressionnistes. Ensuite, j'examine l'invention de l'œil réveillé correspondant à l'imagination détruisante qui à l'opposé de l'Einbildungskraft kantienne exerce son pouvoir négatif de destruction.

La liminarité ne nous paraît pas réductible à l'une des phases des rites de passage. Elle nous paraît renvoyer plus largement à un processus proprement anthropologique par lequel les participants à l'acte rituel se distancient des conventions et prescriptions attachées à ce dernier. Cette distanciation à l'égard du contenu du rituel ouvre l'accès à la communitas existentielle, c'est-à-dire à un « vivre et sentir communautaire » à partir duquel les acteurs sociaux se réapproprient singulièrement le rituel. Ce passage du rituel à la communitas existentielle emprunte ainsi un trajet anthropologique qui constitue la condition essentielle à la revivification permanente du rituel.

La communication actualise le besoin ancestral qu'a l'homme de raconter le monde. En ces temps d'innovations technologiques quotidiennes, les phénomènes communicatifs sont stimulés par l'imaginaire et vice-versa. En vertu du besoin de maîtriser le chaos et de l'organiser en cosmos, l'homme cherche à partager les informations, les idées et les connaissances afin de pouvoir attribuer un sens au monde grâce à une symbolisation dont l'espace privilégié est celui de l'imaginaire. Sous cette perspective, de nouvelles équations surgissent pour répondre à d'anciennes questions : les rapports entre le réel et l'imaginaire, les démythifications et re-mythifications encouragées par les technologies de l'information, le stéréotype et le préjugé, de même que les dégradations d'images archétypiques qui circulent au sein des produits de la communication.

L'objectif de cet article réside dans la découverte de la « vérité » d'Internet. À partir de son observation pratique en tant qu'ingénieur en télécommunications et de sa réflexion philosophique sur Internet, l'auteur étudie ce médium d'un point de vue sociologique. Par là, Internet n'est plus « neutre », il possède une certaine représentation de la mort – l'auteur dit que c'est une mort symbolique. Après avoir analysé la mort, l'auteur croit que toutes les « réalités » sur la mort sont symboliques. La question se pose : comment faire face à cette mort symbolique d'Internet ? L'auteur propose, comme le dit J. Baudrillard, de « prendre la mort contre la mort ».

Cet article vise à comprendre les mécanismes d'adhésion et d'identification qu'offre et encourage l'univers de la mode, en tenant compte de la notion de goût. Pour ce faire, il sera nécessaire de reconnaître tout au moins deux dimensions : l'attitude réceptive du consommateur et l'attitude d'imposition de la part des stylistes, qui établissent et provoquent les jeux de tendances. Ceci implique qu'il faut comprendre comment s'opèrent les choix personnels : existe-t-il quelque chose qui lie le goût personnel au goût collectif ou est-ce que « le goût ne se discute pas » ?