Pour les principaux auteurs de la socio-anthropologie du backpacking, les fondements socioculturels poussant une partie de la jeunesse occidentale à se tourner à ce mode de voyage en apparence peu conventionnel, méritent d'être questionnés. Cet article entend tabler sur les acquis de la socio-anthropologie du backpacking ainsi que sur nos propres recherches de terrain et propose de comprendre les discours et les pratiques des backpackers comme l'expression d'une trame symbolique localement significative articulée aux principales injonctions identitaires propres à la culture occidentale. Nous avancerons qu'il existe une culture du backpacking, et qu'il serait possible de comprendre celle-ci non pas comme le fait du rejet d'une culture consumériste dénaturant la valeur d'authenticité, mais comme se situant dans un rapport dialectique avec les principales institutions des sociétés occidentales valorisant elles-mêmes l'épanouissement d'une identité authentique. La culture backpacker posséderait ainsi son cadre propre, soit une éthique de l'authenticité, sans pour autant condenser un rapport explicite (critique ou non) aux principales valeurs d'une certaine modernité occidentale.
Based on the findings of the fundamentals and of important recent studies in the field of the socioanthropology of backpacking, it appears that the cultural basis prompting the practice of backpacking are in need to be addressed. Founded on some of the most important studies of the field as well as on our own empirical findings on the topic, this article examines the meaning of backpacking as a specific practice in light of the narratives and practices of backpackers. We shall establish that the main approaches, which are constructing the backpacker as an ideal figure of, didactically, late modernity's reification processes and its critical counterpart, would benefit in being translated into a comprehensive sociology of the (sub)culture of backpacking.