Contenu du sommaire : Sensibilités métropolitaines

Le quotidien urbain s'invente et se réinvente. Il en résulte que la relation singulière que nous établissons avec les lieux des métropoles est le produit des effets du milieu territorial d'un point de vue symbolique et affectif. L'espace vécu en commun favorise ainsi une identification collective avec le développement d'une diversité de pratiques sensibles qui constitue la variété des ambiances et une forme de narration de la scène urbaine et sociale.

Notre recherche suggère d'adapter une approche anthropologique de l'espace urbain. Nous essayons de mettre en lumière la nature spatiale de l'homme social, ce qui permet de comprendre les sensations fortes de la communauté, du sentiment d'appartenance, en un mot, de la socialité qui sont vécues par le corps et sont basées sur son territoire, sa ville et sa maison. La ville pourrait donc être appréhendée d'une manière « écosophique ». Cette compréhension nous mènera enfin à mettre en évidence les moments de miracle dans les villes vides et désertes, les relations créatrices entre l'homme et l'espace.

Ce travail examine le problème de l'expérience urbaine en s'appuyant sur la notion lefebvrienne de rythmanalyse. Il est favorable à une perspective sur la vie urbaine attentive à la (re)construction et au (re)déploiement du temps et de l'espace, et à leur mise en forme. La rythmanalyse commence par une attention réflexive aux répétitions naturelles et aux cycles du corps humain et s'étend ensuite à d'autres phénomènes naturels dans l'environnement. Dans ce contexte théorique, nous cherchons à élaborer quelques figures choisies, tirées du paysage urbain quotidien de Busan. La rythmanalyse donnera ici un aperçu de la façon dont ces figures sont en mesure d'identifier, d'occuper et d'utiliser les niches habitables au sein du paysage urbain, en les reconfigurant par l'improvisation et le bricolage.

À partir d'une critique sévère de l'objectivation des sens, de l'interdiction du corps et de la domestication des coutumes, cet article cherche à aborder le phénomène de la piXação (une forme particulière de graffiti au Brésil). Il la comprend comme une source éloquente qui reconstitue des aspects maintes fois supprimés et met en échec notre épistémè accro à surmonter la sensibilité et la passion par la raison et la bonne conscience des choses.

Ancienne capitale du rêve de l'industrie automobile, Detroit, aujourd'hui archétype de la ville moderne en ruine, synthétise les rêves et les cauchemars d'une époque. De l'écologie urbaine à l'écologie de la peur, la ville désormais centre attractif culturel, ne cesse d'exprimer les principes de la destruction créatrice telle que l'illustre sa devise : Speramus meliora, resurget cineribus.

Les déchets constituent la partie impure et décadente des sociétés. Ils correspondent à ce que les économistes nomment les externalités de la production et dont personne ne veut. Chaque société tente de s'en défaire par le rebut ou de les apprivoiser par le recyclage. De ces rapports entrepris avec les déchets surgissent parfois des arts de vivre en mesure de métamorphoser l'image des déchets. Les sociétés sont alors capables de se réapproprier leurs déchets pour les incorporer à leur mode de vie.

L'émergence de la science non classique (physique quantique) a eu un impact limité sur les fondations logiques classiques de la pensée et de la philosophie en général et des sciences sociales et humaines en particulier. Cependant, se basant sur cette physique, le penseur franco-roumain Stéphane Lupasco (Bucarest, 1900-Paris, 1988) a étendu la logique aux processus et événements réels et à leurs relations fondamentalement antagonistes. Son œuvre a attiré l'attention d'artistes et d'écrivains, mais a été complètement ignorée par la communauté académique. Aujourd'hui, l'incapacité de la logique et de la philosophie standard à soutenir une évolution saine d'une société basée sur l'information souligne la nécessité d'un nouveau cadre, rigoureux mais non réductionniste. Je maintiens que la logique de Lupasco, enrichie par les concepts de niveaux de réalité et de complexité, fournit ce cadre. Il est temps d'en finir avec sa marginalité.