Contenu du sommaire : Varia

Revue Le Mouvement social Mir@bel
Numéro no 199, avril-juin 2002
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • François Bédarida, in memoriam - Jean-Pierre Azéma p. 3-5 accès libre
  • L'élargissement d'un concept : de l'archéologie (industrielle) au patrimoine (industriel) - Serge Chassagne p. 7-9 accès libre
  • Le patrimoine industriel à Paris entre artisanat et industrie : le facteur d'instruments de musique Couesnon dans la Maison des métallos (1881-1936) - Thomas Le Roux p. 11-36 accès libre avec résumé
    La Maison des métallos, dans le 11e arrondissement, sauvegardée de la destruction en 2000 grâce à l'action des habitants et associations au sein du « Comité Métallos », est un remarquable exemple du patrimoine industriel parisien. Construite en 1881, elle est composée de six bâtiments dont les deux principaux ont accueilli les ateliers de fabrication de la fabrique d'instruments de musique en cuivre Couesnon et leur magasin de vente, jusqu'en 1936. Une grande halle métallique sous verrière, des mezzanines, le sous-sol, une cheminée, autant d'indices qui témoignent de l'espace de travail de cette manufacture, fortement rationalisée, qui ne rompt pourtant pas avec la tradition paysagère et artisanale de cet arrondissement. Ce « lieu de mémoire », tremplin pour la renommée internationale des instruments Couesnon, était aussi un lieu de convivialité et de sociabilité que la C.G.T., après 1936, a su préserver.
  • Mobilisations et mémoire du travail dans une grande région : le Nord-Pas-de-Calais et son patrimoine industriel - Olivier Kourchid, Hélène Melin p. 37-59 accès libre avec résumé
    Les initiatives de conservation et de valorisation du patrimoine industriel sont particulièrement significatives dans la Région Nord-Pas-de-Calais, où se sont développés les secteurs clés de l'industrie, dont beaucoup ont disparu : mines, sidérurgie, textile, agro-alimentaire, chimie, industries mécaniques, et bien d'autres. Les auteurs montrent comment ces initiatives témoignent de différents types de mobilisation collective, éclairant au niveau local et régional les rapports entre identités industrielles et politique locale et régionale de conservation. Après une période d'initiatives localisées succèdent dans les années 1990 : d'une part une politique régionale cherchant à associer, au sein de l'Europe du Nord, le développement durable et la mise en valeur du patrimoine industriel et de la mémoire collective; et d'autre part une multiplication d'initiatives provenant d'entreprises industrielles en pleine activité.
  • « Algériennes » et mères françaises exemplaires (1945-1962) - Sophia Lamri p. 61-81 accès libre avec résumé
    L'attribution de la Médaille de la Famille Nombreuse Française concerne, comme son nom l'indique, exclusivement les familles françaises. Pourtant entre 1945 et 1960, à BoulogneBillancourt, trente-deux mères « algériennes » reçurent cette récompense. Il est vrai qu'à la faveur d'une pleine citoyenneté acquise par simple migration coloniale (jusqu'en 1962 l'Algérie c'est la France et l'immigration « algérienne » une migration interne) les « Algériens » installés en France se trouvent assimilés en droit à la population française et relèvent du même coup d'un ensemble de pratiques juridico-administratives s'inscrivant dans la logique d'un modèle d'intégration républicain. Reste qu'au regard de la position sociale qui est la sienne, au plus bas d'une stratification socioculturelle et de la discrimination dont elle est l'objet, l'immigration coloniale n'en est pas moins perçue comme étrangère, voire la plus étrangère à la nation. Entre assimilation et assignation l'histoire de la Médaille de la Famille Nombreuse Française octroyée à des mères « algériennes » rend compte, de façon très concrète, de la contradiction à laquelle est soumise l'immigration coloniale. Cette contradiction se traduit d'abord par l'élévation au rang de mère française exemplaire (littéralement : « dont on doit suivre l'exemple ») de femmes « étrangères » que l'on stigmatise par ailleurs comme porteuses de valeurs archaïques qui, notamment, les enfermeraient dans la seule fonction reproductrice.
  • Regards sur les mutations du travail social au XXe siècle - Françoise Blum p. 83-94 accès libre avec résumé
    Le travail social regroupe trois branches d'activités, service social, éducation spécialisée et animation socio-culturelle, qui n'ont eu ni la même genèse ni les mêmes modes de professionnalisation. Les définitions du travail social ont par ailleurs toujours été fortement soumises aux conjonctures, politiques, économiques et idéologiques. Le service social en particulier s'est d'abord institué en opposition à la philanthropie traditionnelle, non sans interrogations sur ses missions. Les années 1960 ont été le témoin d'une remise en cause radicale, remise en cause qui s'est trouvée paradoxalement valorisante pour la profession, alors que les critiques les plus contemporaines vont jusqu'à douter de l'efficacité même du travail social, sinon de sa raison d'être.
  • Controverses - p. 95-119 accès libre
  • Notes de lecture - p. 121-148 accès libre