Contenu du sommaire : Varia
Revue | Le Mouvement social |
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Numéro | no 205, octobre-décembre 2003 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le voyage en U.R.S.S. et son « retour » - Brigitte Studer p. 3-8
- Hélène Brion en « Russie rouge » (1920-1922). : Une passagère du communisme - Sophie C?uré p. 9-20 Née en 1882, Hélène Brion est une personnalité de premier plan dans le mouvement ouvrier parisien. L'étude de « Choses et gens de Russie rouge », manuscrit inédit témoignant de son voyage en Russie soviétique, de sa correspondance, et d'autres sources, apporte un éclairage renouvelé sur le milieu militant des premiers congrès du mouvement communiste international, sur l'expérience forte que put être la vie quotidienne à Moscou et à Petrograd, sur les mécanismes de conviction et de déception en ces temps pionniers de l'accueil de voyageurs occidentaux. Elle permet aussi de s'interroger sur le parcours d'un engagement féminin et féministe dans le premier communisme français.
- Voir plutôt que croire. : L'expérience du travail d'Yvon en Union soviétique et les récits de ses désillusions - Hervé Guiheneuf p. 21-42 Qui est Yvon, quel est le personnage qui se cache derrière le pseudonyme de l'auteur de L'U.R.S.S. telle qu'elle est ? L'article se propose d'apporter un éclairage sur ce personnage peu connu. Yvon, pseudonyme de Robert Guiheneuf, est un autodidacte qui a grandi dans la mouvance anarchiste. Cependant l'engagement de Robert Guiheneuf au sein du Parti Communiste, dès 1921, s'est concrétisé par la volonté de visiter puis de vivre en « Russie Rouge » dans les années 1920, où il a croisé presque tous les Français vivant en U.R.S.S., comme Pierre Pascal ou Boris Souvarine. En effet, Robert Guiheneuf a voulu voir comment concrètement le peuple russe vivait sa révolution. Durant son séjour de dix ans, Robert Guiheneuf a été membre de plusieurs réseaux, dont la commune anarchiste de Yalta et les espérantistes russes. Menuisier en France, Robert Guiheneuf a travaillé comme ouvrier puis cadre dans différents trusts du bois, tant en Russie qu'en Sibérie. C'est là que lui vint l'idée d'un témoignage, d'abord sous forme d'articles dans la Révolution prolétarienne, puis dans un livre. L'écho de ce témoignage se retrouve dans les nombreuses critiques parues dans la presse française et francophone de 1938, la plupart saluant la rigueur du témoignage et la richesse de la documentation.
- L'encre, la pierre et la parole. : Les socialistes de l'Allier et leur histoire, 1944-2001 - Fabien Conord p. 43-60 Malgré les évolutions connues par le parti socialiste en France et dans l'Allier, les militants de ce département ont conservé les mêmes pratiques politiques tout au long du second XXe siècle. Cet article se propose de mettre en lumière les moyens d'expression et les temps forts de cette culture politique, où l'histoire est instrumentalisée au service de l'action politique du moment. L'autocélébration (anniversaires des premières conquêtes municipales, biographies des principaux leaders, noms de rues) est doublée d'une volonté de récupération de l'épopée du mouvement ouvrier (Commune de Paris, 1er mai). L'utilisation politique de l'histoire est étudiée à travers ses différents supports : publications (érudition, brochures diverses), monuments en place publique, discours et manifestations.
- Histoire de lecteurs ouvriers stéphanais des années 1930 à nos jours : un autre « voyage en culture ouvrière » ? - Nathalie Ponsard p. 61-86 A travers l'histoire des lecteurs d'une communauté ouvrière à Saint-Étienne-du-Rouvray, l'auteur s'interroge sur la spécificité des lectures ouvrières. Elle met en évidence un temps fort de pratiques collectives entre 1945 et les années 1970 caractérisé par trois pôles de lecture, la presse ouvrière (La Vie Ouvrière) et locale (Paris-Normandie), des romans de la littérature classique mais aussi des romans du vécu et des romans communistes, et enfin des ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale. Les processus d'appropriation révèlent une forte référence au vécu, l'influence de la culture cégétiste mais aussi des formes de résistance aux prescriptions de lecture. Ainsi, à l'échelle des cercles de lecteurs et de lectrices, des modes d'appropriation singuliers apparaissent en fonction de la place de la lecture dans leur construction identitaire. D'une communauté ouvrière homogène on passe donc à une communauté diversifiée de lecteurs.
- Notes de lecture - p. 87-111