Contenu du sommaire : Varia

Revue Le Mouvement social Mir@bel
Numéro no 213, octobre-décembre 2005
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Histoire de villes : de l'eau pour tous et des logements pour quelques-uns - Annie Fourcaut p. 3-7 accès libre
  • Politiques urbaines et accès à l'eau dans la cité : la révolution des eaux à Grenoble à la fin du XIXe siècle - Estelle Baret-Bourgoin p. 9-29 accès libre avec résumé
    La fin du XIXe siècle correspond, dans la ville de Grenoble comme dans de nombreuses villes européennes et américaines, à de profondes transformations du rapport à l'eau. Face aux besoins des citadins, les édiles municipaux engagent la cité dans un projet d'équipement et de modernisation de la distribution d'eau. Mais, contrairement à d'autres communes qui ont recours à des sociétés concessionnaires, la capitale des Alpes, berceau des industries hydroélectriques, s'oriente vers une gestion municipale de l'eau. Représentant une source de revenus non négligeables pour la commune, l'adduction des nouvelles eaux de Rochefort améliore l'accès à l'eau des citadins. Non seulement les bornes-fontaines se multiplient, mais la progression du nombre d'abonnements participe à la privatisation du précieux liquide. L'insatisfaction d'une partie de la population et les revendications autour du prix de l'eau témoignent toutefois des inégalités sociales et spatiales produites lors de l'extension du réseau.
  • Une gestion socialiste en matière de logement : Boulogne-Billancourt (1947-1965) - Eun-Gi Eun p. 31-51 accès libre avec résumé
    A Boulogne-Billancourt, l'écart social entre Boulogne, quartier aisé, et Billancourt, quartier ouvrier, s'intensifie notamment en matière de logement à partir du début du XXe siècle. L'équipe municipale socialiste d'Alphonse Le Gallo accepte une forte intervention des promoteurs privés dans la construction de logements. Grâce à leur intervention, elle peut réduire les dépenses municipales. En contrepartie, elle approuve la construction de bon nombre de logements de haut standing. En raison de ce choix politique budgétaire peu ambitieux, elle ne peut fournir que les logements sociaux les moins nombreux des communes du département de la Seine malgré de nombreuses surfaces industrielles libérées par des entreprises telles que les usines Renault, ce qui oblige des ouvriers spécialisés à quitter Boulogne-Billancourt pour d'autres communes ou régions après la fin des années 1950. Par conséquent, l'écart social boulonnais n'est pas résolu mais se déplace progressivement vers d'autres communes, voire d'autres régions, contrairement au programme municipal de la SFIO.
  • L'hygiène à la Cristallerie de Baccarat dans la seconde moitié du XIXe siècle. : La santé ouvrière au coeur de la gouvernance industrielle - Caroline Moriceau p. 53-70 accès libre avec résumé
    L'hygiène industrielle, comme mise en ?uvre et respect au sein des ateliers industriels d'un ensemble de techniques et de comportements de prévention des risques professionnels, est un processus complexe, non linéaire, auquel participent selon des logiques différentes industriels et ingénieurs, hygiénistes et ouvriers. Le cas de la Cristallerie de Baccarat dans la seconde moitié du XIXe siècle, industrie par nature hautement insalubre, illustre fort bien la dialectique du progrès technique, du progrès sanitaire et de la logique économique à l'?uvre dans la réalisation de l'hygiène industrielle. Les étonnements de l'historien, habitué aux situations décrites ailleurs par les hygiénistes industriels, sont nombreux : souci précoce de l'hygiène des ateliers, bien antérieur à la formulation de recommandations sanitaires, alors qu'est généralement dénoncée l'incurie patronale en la matière; état de santé globalement satisfaisant de la population ouvrière, alors que celle-ci exerce des activités reconnues comme insalubres; avancées quasi-parallèles des progrès technique et sanitaire, alors même que s'accroît sur les verriers la pression économique et que la profession est en révolte. La Cristallerie de Baccarat est un établissement rare, voire atypique. Mais l'étude de la politique sanitaire qui y est menée dans la seconde moitié du XIXe siècle fournit des clés pour tous les autres cas, proches ou radicalement opposés.
  • L'hygiène professionnelle en France au XIXe siècle - Gérard Jorland p. 71-90 accès libre avec résumé
    Cet article est le résultat d'une étude systématique des monographies concernant l'hygiène professionnelle publiées dans les trois premières séries des Annales d'hygiène publique et de médecine légale (1829-1903) ou insérées dans les rapports des comités d'hygiène et de salubrité publique départementaux. Il montre comment l'usure au travail a oblitéré les maladies professionnelles dans la représentation médicale, comment seules les protestations ouvrières ont imposé leur reconnaissance, enfin que c'est le coût de la prise en charge par les hôpitaux des accidents du travail qui a suscité la législation sur la responsabilité patronale.
  • Controverse

  • Notes de lecture - p. 109-133 accès libre