Contenu du sommaire : Varia

Revue Le Mouvement social Mir@bel
Numéro no 215, avril-juin 2006
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • De la sociologie religieuse à l'histoire sociale et culturelle du religieux - Philippe Boutry p. 3-8 accès libre
  • Les catholiques libéraux et la presse entre 1831 et 1855 - Sylvain Milbach p. 9-34 accès libre avec résumé
    Entre 1831 et 1855, le groupe catholique libéral, mené par le comte de Montalembert, cherche à s'affirmer comme une force politique avec, comme bannière, le mot d'ordre « catholiques d'abord ». Cette prise de parole sur la place publique s'effectue de manière ostensible avec la lutte pour la liberté de l'enseignement secondaire. Toutefois, dès avant, cette dynamique repose sur une action par la presse qui permet l'épanouissement d'un éventail revendicatif plus large. Pour l'historien, il s'avère que cette action révèle et attise les contradictions et les conflits internes de ceux qui ont voulu un temps se dénommer « parti catholique ». Les divergences entre les différents journaux, ainsi que leur caractère souvent éphémère, attestent en effet la fragilité de la cohésion d'un groupe finalement hétérogène. Suivre cette histoire sur vingt-cinq ans, c'est observer les obstacles que rencontre une prise de parole laïque autonome à l'égard des autorités ecclésiastiques, les ambiguïtés des aménagements entre postures confessionnelles et action politique, l'émergence de nouvelles sensibilités religieuses face au monde contemporain.
  • Médecine et religion au XIXe siècle : Le traitement moral de la folie dans les asiles de l'ordre de Saint-Jean de Dieu (1830-1860) - Hervé Guillemain p. 35-49 accès libre avec résumé
    Dans la première moitié du XIXe siècle, l'ordre de Saint-Jean de Dieu, qui s'est spécialisé dans le traitement des aliénés, élabore une stratégie de contournement du pouvoir médical consolidé par la loi de 1838, en même temps qu'il étend son réseau institutionnel d'assistance et de soin. Mais par-delà l'opposition des discours et des pouvoirs entre médecins et religieux, un regard sur les pratiques de cure des aliénés autorise l'écriture d'une histoire plus nuancée. La communauté monastique sanctifiante concrétise les désirs des aliénistes. La pratique du traitement moral, enracinée dans l'héritage chrétien, est une forme de direction de conscience dont les caractères renvoient au religieux. Avant 1860 la religion est considérée comme salvatrice : en témoignent l'action des aumôniers dans les asiles ainsi que le recours aux pratiques religieuses dans les asiles laïcs. La décennie suivante doit être considérée comme une rupture dans l'approche médicale des pratiques religieuses.
  • Aux origines de l'exclusion du tennis des Jeux olympiques : Un conflit institutionnel multiforme dans les années 1920 - Florence Carpentier p. 51-66 accès libre avec résumé
    Le tennis est un sport très pratiqué par les aristocrates vers la fin du XIXe siècle et il fait, grâce à cela, partie du programme olympique dès les premiers Jeux en 1896. Pourtant, à cause d'un conflit complexe et important entre le Comité international olympique et la Fédération internationale de tennis, ce sport est exclu de la compétition olympique en 1927 et ne réapparaîtra que tardivement, aux Jeux de Séoul, en 1988. Cet article présente les raisons de ce conflit, ainsi que ses principaux acteurs, Henri de Baillet-Latour, président du CIO, et Albert Canet, président de la Fédération internationale, dans le contexte particulier des années 1920. Si la question de l'amateurisme semble être au c?ur de cette affaire, on découvre, à travers la correspondance, d'autres enjeux inavoués : commerciaux et économiques, mais aussi symboliques et sociaux. Pour ces raisons, le conflit entre les deux institutions est représentatif des problématiques qui ont animé le milieu sportif mondial de l'entre-deux-guerres.
  • Mobilité affinitaire et mouvement sportif ouvrier : l'itinéraire de Rosette Guérard (1924-1950) - Fabien Sabatier p. 67-80 accès libre avec résumé
    L'historiographie française du sport ouvrier français s'est peu attachée à cerner avec précision la valeur anthropologique du concept d'affinité. La couleur politique de fédérations sportives telles que la FST et la FSGT n'a le plus souvent été perçue que sous le vocable très générique de « sport communiste ». Cette conception monolithique mérite d'être tempérée par certains résultats de recherche qui révèlent une multiplicité de « communismes » chez les sportifs adhérents à ces fédérations. Une approche plus combinatoire des différents modèles de recherche historique semble donc utile si l'on souhaite percevoir avec plus de justesse ce que représente ce courant sportif affinitaire. Cette orientation permet de mieux cerner, au-delà de la diversité des modèles d'affinité, le caractère distribué de l'intensité et des formes de militantismes politiques, sociaux ou sportifs soutenues par ces organisations. Ce second temps de la réflexion apporte des réponses quant à l'éventail de l'investissement sociétal porté par le mouvement sportif ouvrier entre 1920 et 1970. Le présent article présente une biographie d'une militante sur l'ensemble de la période citée. Elle permet d'observer la mobilité de l'affinité et du militantisme dans la diachronie. Ce constat valide sur le plan qualitatif la nécessaire production d'une histoire culturelle du « politique » en ce domaine.
  • Controverse

  • Notes de lecture - p. 87-104 accès libre