Contenu du sommaire : Varia

Revue Le Mouvement social Mir@bel
Numéro no 217, octobre-décembre 2006
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Organiser le travail

    • Les incidences inattendues des transformations organisationnelles sur le travail - Gwenaële Rot p. 5-10 accès libre
    • Organisation du travail et emploi des femmes dans le grand commerce : l'exemple du Grand Bazar de Lyon, 1886-1974 - Anne-Sophie Beau p. 11-31 accès libre avec résumé
      Cet article montre comment la main-d'?uvre du Grand Bazar de Lyon, majoritairement masculine au XIXe siècle, est devenue presque exclusivement féminine un siècle plus tard. Confirmant ce que d'autres études ont montré pour d'autres secteurs d'activité, c'est l'évolution de l'organisation du travail qui est à l'origine de cette évolution : les femmes ne « remplacent » jamais les hommes, mais sont bien recrutées sur des postes nouveaux, apparus au moment où la division du travail est modifiée et qui sont alors définis comme « féminins ». Pour comprendre comment fonctionne la sexuation des postes de travail, il faut néanmoins sortir du cadre de l'entreprise et faire appel à la construction sociale des compétences attribuées à chaque sexe. Cette histoire offre également l'occasion de retracer l'histoire de l'organisation du travail dans le grand commerce sur un siècle, dont l'évolution est étroitement liée à la santé économique de l'entreprise.
    • Les ouvriers de Vauxhall face à la lean production - Paul Stewart, Jean-Pierre Durand, Wayne Lewchuk, Charlotte Yates, Andy Danford p. 33-52 accès libre avec résumé
      Cet article interroge les réactions ouvrières et syndicales face à la mise en ?uvre de la production au plus juste dans l'usine d'Ellesmere Port, près de Liverpool. Le cas britannique est plein d'enseignements à plus d'un titre : d'une part, les directions nationales des syndicats ont en général accepté les réformes managériales parce qu'elles n'avaient pas le choix eu égard à la situation difficile de l'industrie automobile nationale et d'autre part, contrairement à ce qui est bien trop vite admis, le syndicalisme de terrain reste puissant dans les secteurs traditionnels, empêchant les directions de mener leur politique de façon trop univoque. De fait, la production au plus juste a conduit le syndicat ouvrier à intervenir sur le procès de travail, sur l'intensification du travail, sur la flexibilité des horaires et plus seulement sur le niveau des rémunérations. Le syndicat devient ainsi le premier informateur et d'une certaine manière le premier formateur des ouvriers face aux changements dans les méthodes de management : il réussit mieux que l'encadrement à communiquer avec le personnel des ateliers sur la production au plus juste. Enfin, la vie locale, fondée sur la community anglo-saxonne, maintient, avec le syndicat, le « collectif » à l'usine comme dans les quartiers où l'on débat tout autant des matches de football que de la santé et des conditions de travail à l'usine.
  • Idéologies de guerre froide

    • De la révolution nationale à l'Europe fédérale. : Les métamorphoses de la troisième voie aux origines du mouvement fédéraliste français : La Fédération (1943-1948) - Antonin Cohen p. 53-72 accès libre avec résumé
      En retraçant les origines du mouvement La Fédération, cet article entend illustrer les métamorphoses de la troisième voie personnaliste et communautaire dans les années 1940 : du corporatisme au fédéralisme. Parmi les premiers et principaux mouvements français à mobiliser en faveur d'une Europe unie, La Fédération est aussi le produit des investissements qui ont vu le jour sous le régime de Vichy en faveur d'une Révolution nationale. En analysant les reclassements et les reconversions qui ont favorisé les continuités idéologiques et pratiques de la troisième voie, cet article entend plus généralement s'interroger sur la structure des clivages politiques qui ont pris corps au lendemain de la guerre autour de l'enjeu européen.
    • Retour de flamme contre le New Deal : le patronat conservateur et la droite moderne aux États-Unis - Kim Phillips-Fein p. 73-81 accès libre avec résumé
      Le conservatisme américain est souvent vu comme un mouvement populiste à ses origines, surgi en réaction aux conflits culturels de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Mais cette interprétation ne rend pas compte de l'importance des idées économiques dans l'histoire du mouvement. Des patrons ont ainsi joué un rôle central dans son développement au cours des années 1950 et 1960, avant même que le mouvement ne gagne en influence et en pouvoir. Ces patrons conservateurs, qui ne se sont jamais totalement réconciliés avec le New Deal et le progressisme économique de l'après-guerre, adhérèrent aux idées de Friedrich Hayek, combattirent les syndicats et s'investirent dans la création de think tanks ainsi que dans les campagnes pour le « droit de travailler » afin de contrecarrer le New Deal.
  • Notes de lecture - p. 82-113 accès libre