Contenu du sommaire : Mers et océans

Revue La revue internationale et stratégique Mir@bel
Numéro no 95, automne 2014
Titre du numéro Mers et océans
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Autre regard

    • Bâtir l'avenir - Roger Taillibert, Pascal Boniface, Samuel Carcanague p. 7-16 accès libre
  • Éclairages

    • L'improbable État kurde unifié - Didier Billion p. 18-31 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Présentes sur les territoires de quatre États, les populations kurdes s'inscrivent dans des cadres et des référents nationaux différents. Il n'existe pas une seule communauté, ni un mouvement régional, ni même une simple structuration transnationale : on constate un enchevêtrement de facteurs et une pluralité d'acteurs. La question kurde est éminemment plurielle et chaque dynamique nationale, encore traversée par des lignes de fractures entre Kurdes éventuellement instrumentalisés par les États voisins, présente des caractéristiques qui lui sont propres. Les spécificités des situations turque, irakienne, syrienne et iranienne rendent ainsi improbable la proclamation d'un État kurde unifié et laissent à penser à un maintien du statu quo, d'autant que chaque mouvement a bien saisi l'importance d'investir le champ politique des États existants pour faire valoir des droits culturels et politiques.
      When referring to the Kurdish population, it would be misleading to talk of a community, a regional movement, or even transnational structuration. The Kurd question is an eminently plural one, where splits between Kurds who live on four different national territories are manipulated by neighboring states. The specificities of the situation in Turkey, Iraq, Syria and Iran make it impossible for Kurds to proclaim an independent and unified state of Kurdistan. It rather reinforces a statu quo, as each national movement invests the political field of existing states in order to promote its political and cultural rights.
    • Le Rwanda et la République démocratique du Congo : David et Goliath dans les Grands Lacs - Pierre Jacquemot p. 32-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Déjà dans les années 1930, l'argument du « trop plein – trop vide » a servi à justifier l'envoi de Rwandais en terres congolaises. Il en a résulté l'enracinement d'une minorité d'origine rwandophone en terres des Kivus, prétexte pour des incursions au motif sécuritaire. Les métastases du génocide rwandais se firent longtemps sentir. Les conséquences, humaines comme économiques, ont été terribles pour la République démocratique du Congo. Le contrôle des mines et des circuits de sortie a été, pour le Rwanda, une manière de continuer la guerre sous une autre forme et de créer une base d'accumulation du capital pour un pays sans ressources naturelles et enclavé. À présent, le Rwanda de Paul Kagamé, fort de ses réussites économiques, peut s'émanciper de ses deux rentes constitutives, celle de l'aide étrangère fondée sur la compassion et celle du secteur minier fondée sur l'exploitation du voisin.
      Already in the 1930s, the argument of the “too full-too empty” served to justify sending Rwandans into Congolese lands. It resulted in the implanting of a minority of rwandophone origin in the lands of Kivus. It was also a pretext for carrying out raids on security grounds. The metastases of the Rwandan genocide were tragic. The human as well as the economic consequences were terrible for the Democratic Republic of the Congo. The control of mines and circuits of exit was for Rwanda a way of continuing the war under another form and of creating a basis of accumulation of capital for a landlocked country without natural resources. At the moment, Paul Kagamé's Rwanda, thanks to its economic success, can free itself from its two mains foundations : aid from compassion and rent from mining exploitation.
    • L'impossible confiance mutuelle ? L'Iran et la communauté internationale, entre passé trouble et avenir incertain - Hélène Berche p. 44-52 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La reconduction jusqu'en novembre 2014 du plan d'action conjoint (JPOA) signé entre l'Iran et le groupe 5 + 1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume- Uni) permet aux négociateurs de gagner du temps afin de conclure un accord final, qui pourrait mettre fin à plus d'une décennie de crise du nucléaire iranien. Mais les concessions faites dans le cadre de cet accord par l'Iran, qui a accepté le ralentissement de ses activités d'enrichissement et la mise sous contrôle renforcée de ses sites nucléaires, comme par la communauté internationale, qui a reconnu le droit iranien à enrichir de l'uranium et a consenti à l'abandon de certaines sanctions en échange du JPOA, ne suffisent pas à rétablir la confiance multilatérale. En effet, le poids du passé et les engagements sécuritaires de chaque camp compromettent l'aboutissement d'un accord final ambitieux, pourtant seule voie de sortie d'une confrontation qui dure depuis des années.
      The extension of the Joint Plan of Action (JPOA) until November 2014 that was agreed between Iran and the P5+1 Group (United States, China, Russia, France, Germany, United Kingdom) buys negotiators the time they need to settle a final deal that could put an end to the Iranian nuclear crisis lasting for more than a decade. However, even if Iran approved the slowdown of its enrichment activities and the reinforcement of the inspection regime at its nuclear sites, and the international community recognized the Iran's right to enrich uranium and agreed on the partial lifting of sanctions, the concessions made for the JPOA are still not sufficient to rebuild multilateral trust. Indeed, the lingering antagonisms between the two sides and the security commitments that bind them are challenging the adoption of an ambitious final deal, which remains the only way out of a years-long deadlock.
  • Dossier : Mers et océans, espaces de compétition et d'opportunités

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