Contenu du sommaire : Évaluation d'entreprises
Revue | Revue française de gestion |
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Numéro | no 242, juin 2014 |
Titre du numéro | Évaluation d'entreprises |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Varia
- Les voies d'une refondation du capitalisme : Une responsabilité élargie et une rémunération spécifique de la fonction de contrôle actionnarial - Hubert de la Bruslerie p. 11-35 Cet article1 développe l'idée que le capitalisme actionnarial doit retrouver certaines de ses racines historiques. Ce sujet est abordé par le biais de l'analyse juridique de l'économie. La société de capitaux, instruments juridiques du capitalisme, introduit une responsabilité des actionnaires limitées aux apports. Cela a pour conséquence paradoxale de favoriser une certaine irresponsabilité. Le développement des groupes de contrôle actionnarial n'est pas un dévoiement mais une donnée du capitalisme moderne. Il faut en profiter pour réorganiser le système de la responsabilité en l'élargissant et en reconnaissant, par exemple, la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). Logiquement il est proposé qu'une rémunération spécifique accompagne les responsabilités nouvelles et les risques assumés par certains actionnaires mais pas par tous.
- L'information non financière : Clarification d'un concept en vogue - Philippe Protin, Nathalie Gonthier-Besacier, Charlotte Disle, Frédéric Bertrand, Stéphane Périer p. 37-47 L'information non financière est souvent considérée comme complémentaire aux états financiers car elle permet notamment de mieux rendre compte des facteurs participant à la création de valeur. Pour autant, la définition et le périmètre de cette information ne sont pas clairement établis. Cette étude, basée sur une analyse du contenu de l'ensemble des publications recensées sur ce thème entre 1980 et 2012, vise donc à mettre en évidence les caractéristiques de l'information non financière afin d'en fournir une définition.
- Relations de proximité et comportements d'innovation des entreprises des clusters : Le cas du cluster de l'optique en Île-de-France - André Torre p. 49-80 L'objectif de cet article est d'analyser et de caractériser la diversité des relations de proximité entretenues par les entreprises innovantes au sein d'un cluster. Nous mettons en évidence les principales caractéristiques des relations de proximité organisée et de proximité géographique et les différentes catégories de relations proches et à distance entretenues par les entreprises d'un cluster, en particulier en termes de collaborations de recherche et de développement. Cette grille de lecture est appliquée aux entreprises du cluster de l'optique en Île-de-France. Les résultats révèlent l'existence de quatre groupes d'entreprises innovantes, qui entretiennent des relations spécifiques à l'espace et mobilisent de manière différente les relations locales et à distance.
- Les voies d'une refondation du capitalisme : Une responsabilité élargie et une rémunération spécifique de la fonction de contrôle actionnarial - Hubert de la Bruslerie p. 11-35
Dossier ? Évaluation d'entreprises Évolution des méthodes et contextes
- Méthode des multiples : Contribution à l'évaluation des entreprises - Pierre Astolfi, Édouard Chastenet, Alain Marion, Arnaud Thauvron p. 83-101 La méthode des multiples en évaluation d'entreprise est sans doute l'une des approches les plus couramment utilisées par les praticiens. Pour autant, compte tenu de ses limites, la méthode suscite un certain nombre de questions dès lors qu'il s'agit de la mettre en œuvre. Dans ce contexte, les auteurs proposent, en s'appuyant sur la mesure du taux d'erreur absolu de l'évaluation, un mode opératoire permettant d'améliorer la pertinence de la méthode. Les résultats de leurs travaux conduisent notamment à privilégier l'utilisation de multiples fondés sur des résultats prévisionnels (en l'occurrence l'Ebitda ou l'Ebit). Par ailleurs, ils montrent que le processus de sélection de sociétés comparables peut être amélioré en utilisant des ratios de performance, et en particulier le taux de croissance attendu des résultats.
- De la difficulté de mesurer le coût du capital - Franck Bancel, Quentin Lathuille, Alban Lhuissier p. 103-118 Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) est un des concepts clefs de la finance d'entreprise. Les auteurs identifient1 tout d'abord les paramètres « acceptables » pour déterminer le CMPC, en prenant en compte la dimension théorique et les différentes mesures mobilisées par les praticiens. Ils montrent ensuite à partir de simulations numériques que la marge d'erreur découlant des méthodes usuelles de calcul du CMPC est importante. En conclusion, les auteurs proposent un certain nombre de solutions permettant d'améliorer les pratiques en matière de détermination du CMPC.
- Valeur et évaluation des entreprises familiales - Gérard Hirigoyen p. 119-134 Cet article s'attache à montrer que la vision traditionnelle de la problématique de la valeur et de l'évaluation ne correspond pas fondamentalement au cas de l'entreprise familiale. En effet, dans cette catégorie d'entreprise, l'objectif de l'actionnaire familial ne se limite pas à la maximisation de la richesse financière et son horizon de création de valeur ne se réduit pas au court terme. Il privilégie des stratégies qui contribuent à assurer la stabilité et la pérennité de son entreprise. Après avoir recherché les raisons de la spécificité de l'entreprise familiale, l'auteur souligne la diversité des attentes de l'actionnariat familial. Ce qui permet d'opposer valeur financière et valeur émotionnelle. Cette dernière fournit une évaluation du regret ressenti par certains actionnaires familiaux lors des opérations de désinvestissement. En négligeant la composante émotionnelle, les méthodes traditionnelles d'évaluation interprètent probablement mal la valeur de l'entreprise pour les actionnaires familiaux.
- L'évaluation financière des coopératives modernes - Patrick Sentis p. 135-148 Cet article1 propose une première réflexion sur l'évaluation financière des coopératives modernes. La difficulté vient de l'ambivalence de cette forme d'organisation. Fondée sur des principes partenariaux et des objectifs s'écartant de la maximisation du profit, la coopérative est une structure qui échappe à l'acuité des financiers. Néanmoins, nous montrons que l'évaluation financière de la coopérative reste possible. Elle conduit de surcroît à réconcilier le double statut du coopérateur, investisseur et apporteur de la ressource critique.
- Le financement par crowdfunding : Quelles spécificités pour l'évaluation des entreprises ? - Véronique Bessière, Éric Stéphany p. 149-161 Le crowdfunding est un mode de financement qui se développe fortement depuis quelques années. Par rapport aux financements conventionnels il fait intervenir, dans la sélection et l'évaluation des projets, deux nouveaux acteurs : la plateforme de crowdfunding et la foule. Les auteurs étudient leur rôle et le processus d'évaluation qui en découle et discutent de la légitimité de la foule pour mener une évaluation financière. Leur analyse met en évidence une définanciarisation de l'évaluation et une évolution de la gouvernance notamment par rapport à celle exercée par les business angels.
- Méthode des multiples : Contribution à l'évaluation des entreprises - Pierre Astolfi, Édouard Chastenet, Alain Marion, Arnaud Thauvron p. 83-101