Contenu du sommaire : Revue française d'économie, Volume XXIX, 3
Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | Vol. XXIX, no 3, janvier 2015 |
Titre du numéro | Revue française d'économie, Volume XXIX, 3 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Comité de rédaction de la RFE - p. 3
- Académie royale des sciences de Suède : Jean Tirole : pouvoir de marché et régulation - Lucas Mahieux, Mathias Laffont p. 5-92
- Les contours de l'activité bancaire et l'avenir de sa régulation - Jean Tirole p. 93-109 Les suites des crises bancaires, des crises souveraines et autres crises se ressemblent souvent : après des années de négligence et de quasi laisser- faire qui mènent à une crise, les lé- gislateurs et les spécialistes travaillent assidûment à de nouveaux plans qui empêcheront la prochaine crise. Cette démarche reflète l'immédiateté politique autant qu'une perspective de long terme. L'article est tiré d'une conférence dont le titre, « Repenser la politique Macro II : premières étapes et premières leçons », montre bien les limites de notre connaissance dans ces domaines. Il discute trois types de réformes dans la confection de la régulation financière : les réformes structurelles (parmi lesquelles la gouvernance et l'interaction avec le système bancaire parallèle), la régulation de la solvabilité et de la liquidité, et les réformes institutionnelles et de surveillance.The Contours of Banking and the Future of its Regulation. Aftermaths of banking, sovereign, and other crises often look alike : After years of neglect and quasi-laissez-faire leading to a crisis, policymakers and scholars work assiduously on new schemes that will prevent the next crisis. This process reflects political immediacy as much as a long-term perspective. The paper is drawn from a conference, the title of which, “Rethinking Macro Policy II : First Steps and Early Lessons”, rightly shows the limits of our knowledge in these areas. It discusses three kinds of reforms in the making in financial regulation : Structural reforms (among which governance and the interaction with shadow banking), solvency and liquidity regulation, and institutional/supervisory reforms.
- La tarification à l'activité : une réforme dénaturée du financement des hôpitaux - Michel Mougeot, Florence Naegelen p. 111-141 Cet article étudie les propriétés et la mise en œuvre de la politique de tarification à l'activité (T2A) introduite en France en 2004 pour le financement des hôpitaux. Une première partie montre que cette tarification forfaitaire destinée à assurer l'efficacité productive se heurte à des limites importantes tenant à la difficulté de la rendre crédible, à l'absence d'une demande élastique au prix, à ses effets en termes de qualité des soins et à l'hétérogénéité des offreurs et des patients. La seconde partie montre que la mise en œuvre concrète a abouti à une procédure extrêmement complexe qui a perdu ses propriétés incitatives et qu'une succession de mesures incohérentes avec l'objectif initial ont transformée en un mécanisme de remboursement du coût, conjugué à une logique manipulable de découpage d'enveloppes budgétaires.The French Prospective Hospital Pricing Policy : A Perverted Reform. This article analyzes the properties of the so-called « T2A » DRG-based hospital payment policy implemented in France since 2004. The limits of this policy, whose aim is to induce productive efficiency, are studied in the first part. It is shown that serious drawbacks come from the lack of credibility, the price inelasticity of demand, the effects on quality of health care and of patient and hospital heterogeneity. In the second part, it is shown that the current implementation has led to a very complex procedure, in contradiction with the initial aim. As a result, T2A looks more like a cost reimbursement mechanism associated with an activity-based splitting of a budgetary envelop.
- Peut-on identifier les politiques économiques stabilisant une économie instable ? - Jean-Bernard Chatelain, Kirsten Ralf p. 143-178 Cet article montre que des règles de politiques macroéconomiques avec engagement permettent aux décideurs politiques de stabiliser des grandeurs macroéconomiques (inflation, prix d'actifs, dettes) lorsque leur croissance est trop élevée (bulles) ou leur décroissance trop forte (krach). Cette stabilisation évite de faire diverger une économie de sa tendance moyenne de croissance à long terme vers une stagnation ou un effondrement. Dans ce cadre, les décideurs politiques ancrent de manière unique et avec crédibilité les anticipations rationnelles initiales des agents du secteur privé. Ensuite, cet article pose des conditions d'identification des paramètres des règles de politique économique optimale avec engagement, des règles optimales cohérentes temporellement, et des règles quasi optimales. Il conclut en présentant les avantages et inconvénients de ces trois types de règles pour la modélisation macroéconomique en fonction de plusieurs critères.Can we Identify Economic Policies Stabilizing an Unstable Economy ? This paper shows that rules of optimal policy under commitment allow policymakers to lean against bubbles and to stabilize an unstable economy. In this framework, policymakers anchor the initial values of the expectations of the private sector. Then, this paper sets identification conditions for the parameters of optimal rules under commitment, of optimal and time consistent rules and of quasi-optimal rules. Finally, the paper concludes by presenting the pros and cons for each of these three types of policy rules for macroeconomic modelling, depending on a set of criteria.
- Entre tango et sirtaki : incohérence du régime monétaire et insoutenabilité de la dette publique - Sébastien Charles, Thomas Dallery, Jonathan Marie p. 179-224 A la lumière des deux expériences argentine et grecque dans les années 1990 et 2000, cet article s'efforce de souligner l'importance de la prise en compte du régime monétaire dans l'analyse de la trajectoire des dettes publiques. Dans des contextes de libéralisation financière internationale et de rigidité monétaire (rigidité du change, mise en retrait de la Banque centrale), l'insoutenabilité de l'endettement public est plus le résultat de l'accumulation de déficits de la balance courante que celui des politiques budgétaires dispendieuses. L'article discute aussi des politiques de sortie de crise. Nous montrons alors, au moyen de l'expérience grecque depuis 2010, qu'il est vain de vouloir rétablir la soutenabilité de la dette publique par des politiques d'austérité et de dévaluation interne qui ne répondent pas au problème de l'incohérence du régime monétaire. A l'opposé, nous tirons de l'expérience argentine des années post-2002 qu'une remise en cause du régime monétaire, couplée à des circonstances macroéconomiques favorables, est à même de redresser à meilleur compte la situation des finances publiques.Between Tango and Sirtaki : Monetary Regime Inconsistency and Unsustainability of Public Debt. Thanks to the two experiences of Argentina and Greece in the 1990s and the 2000s, this article underlines the importance of taking into account monetary regime when analyzing the traverse of public debts. In contexts of financial liberalization and monetary rigidity (exchange rate rigidity and setting back of Central Bank), the unsustainability of public indebtedness has more to see with the accumulation of current account deficits than with squandered fiscal policies.The article also discusses different policies aiming at getting out of the crisis. We show, through the Greek experiment since 2010, it is vain to try to make public debt recover thanks to austerity policies and internal devaluation, given that these policies do not address the inconsistency matter of monetary regime. At the opposite, we conclude from the Argentine experiment of the post-2002 years that a reconsidered monetary regime, coupled with favorable macroeconomic circumstances, is able to straighten up at best count the situation of public finance.
- Avons-nous rendu les banques « bonnes » ? - Andrew W. Mullineux, Jean-Bernard Chatelain p. 225-250 Cet article retranscrit les débats d'une table ronde des 31èmes journées d'économie monétaire et bancaire à l'IEP de Lyon le 19 juin 2014. Les nouvelles réglementations du secteur bancaire ont-elles rendu les banques moins risquées de manière à ce qu'elles ne soient plus renflouées par les contribuables ? Ont-elles transformé les banques afin qu'elles servent mieux les besoins de l'économie et de la société ? La conclusion de la table ronde est que les réformes vont dans la bonne direction, mais leur cohérence internationale n'est pas assurée. Le risque des banques trop grandes pour être en faillite reste important. La concentration bancaire pourrait augmenter. Les banques mutualistes pourraient voir leur activité se réduire du fait de ces réformes.Have we Made Banking « Good » This paper reports on the deliberations of a special plenary panel session organised on behalf of the UK's Monetary Macro, Finance Research Group (MMFRG) at the 31st International Symposium of the Groupement de Recherche Européen (GdRE) : Monnaie, Banque et Finance (MBF) on 19th June 2014 in Lyon. The overall conclusion of the panel's discussions was that : whilst regulatory reform was underway and broadly on track, the international consistency of implementation was far from assured and that the ‘too big to fail' problem had not been resolved through structural reforms. Indeed post crisis consolidation had increased concentration in banking markets. There was also a feeling that diversity in banking was beneficial and that mutual and community banking should be preserved and not allowed to be squeezed out by an evolving regulatory regime designed to protect taxpayers by controlling the systemic risks posed by large and complex shareholder-owned banks.