Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | Vol. XXVII, no 3, janvier 2013 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Critères stricts de rationalité pour les comportements stratégiques - Robert Wilson p. 3-17 Peut-on construire une théorie de la prise de décision rationnelle dans des contextes multi-agents qui soit presque aussi complète que celle de la rationalité d'un agent unique ? Nous montrons que la réponse est positive pour les jeux dynamiques finis à deux joueurs, mémoire parfaite et paiements génériques. Nous présentons quatre axiomes qui caractérisent exactement la condition de stabilité d'un comportement rationnel dans un cadre d'interactions stratégiques donnée par Jean-François Mertens en 1991.Stringent Criteria for Rational Strategic Behavior. Can there be a theory of rational decision making in multi-person contexts that is nearly as complete as it is for single-person contexts ? I show that one can answer the question positively for finite dynamic games with two players, perfect recall and generic payoffs. I establish four axioms that exactly characterize the stability condition for rational behavior in strategic interactions given by Jean-François Mertens en 1991.
- J.-F. Mertens (1946-2012) : des jeux répétés à l'analyse « coût-bénéfice » - Françoise Forges p. 19-34 L'article montre comment Jean-François Mertens a contribué au développement de la théorie des jeux et de la microéconomie telle que nous la connaissons aujourd'hui. Au fil d'environ quatre-vingts articles, les sujets traités par Mertens vont de la formulation de la prise de décision bayésienne dans les jeux à information incomplète aux fondements de l'analyse « coût-bénéfice » des politiques économiques de long terme et incluent, entre autres, la sélection des équilibres de Nash dans les jeux non-coopératifs, l'existence de solutions pour les jeux stochastiques et l'extension de la valeur de Shapley dans les jeux coopératifs avec une infinité d'agents négligeables.Jean-François Mertens (1946-2012) : From Repeated Games to Cost Benefit Analysis. The article shows how Jean-François Mertens contributed to the development of game theory and microeconomics as we know them today. Along about 80 articles, Mertens's topics go from the formulation of Bayesian decision making in games with incomplete information to the foundations of cost benefit analysis of long term economic policies and include, among others, the selection of Nash equilibria in noncooperative games, the existence of solutions for stochastic games and the extension of the Shapley value in cooperative games with infinitely many negligeable agents.
- Les différentes mesures du bien-être subjectif - Jinan Zeidan p. 35-70 Un regain d'intérêt pour les mesures subjectives de bien-être est observé depuis quelques années. Cet article propose une comparaison des trois principales approches utilisées pour mesurer le bien-être subjectif, en discutant des avantages et inconvénients de chacune. La première partie examine l'approche standard d'appréhension du bonheur à travers les auto-évaluations globales de satisfaction. La deuxième partie s'intéresse aux mesures en temps réel des expériences subjectives vécues par des individus. La dernière partie présente l'indice U, une approche plus récente basée sur l'allocation du temps.The Various Approaches to the Measurement of Subjective Well-being. In recent years, there has been a renewed upsurge of interest in subjective well-being indicators. This article proposes a comparison of the three main approaches to measuring subjective well-being and discusses the advantages and disadvantages of each method. The first section examines the standard measure of life-satisfaction based on global evaluations of one's life. In the second section, we consider the real-time experienced well-being measures. The final section presents a more recent approach based on time budget, the U-index.
- La localisation des investissements des pays émergents en Europe - Sylvie Montout, Fany Robin p. 71-104 L'internationalisation des entreprises des économies émergentes est un phénomène récent qui a rapidement pris de l'ampleur. Dans ce cadre, il paraît important d'identifier les critères de localisation de ces nouvelles firmes en Europe. Cet article cherche à vérifier l'existence de critères de localisation spécifiques aux pays émergents. L'analyse économétrique s'appuie sur 1145 décisions d'investissements réalisées par des firmes multinationales en Europe sur la période 2003-2009. Les critères de localisation déjà identifiés pour les pays développés s'appliquent également aux pays émergents, cependant des spécificités apparaissent pour eux. Nos résultats confirment l'importance de la proximité culturelle entre le pays investisseur et le pays d'accueil dans la décision de localisation, mais ne valident pas l'existence d'un processus de choix séquentiel pays-région pour les investisseurs émergents.The Location of Investments from Emerging Economies in Europe. The globalization of companies from emerging economies is a recent phenomenon that has quickly become prevalent. As such, identifying the criteria governing the choice of investment location in Europe by these new firms has taken on importance. This article seeks to discover investment location criteria specific to emerging economies. Econometric analysis is applied to 1,145 investment decisions made by multinational corporations in Europe between 2003 and 2009. Investment location criteria already identified for developed countries also apply to emerging economies. Our results confirm that cultural proximity between the investing country and the host country plays a key role in the location decision, but does not validate the existence of a country-region sequential selection process for investors from emerging countries.
- Sortir de la spirale de la dette de la zone euro - Andy Mullineux, Olivier de Bandt, Charles W. Calomiris, Charles A. E. Goodhart, Jean-Paul Pollin, Natacha Valla p. 105-125 Cet article synthétise les interventions à la table ronde intitulée « Crise de la dette souveraine et avenir de la zone euro », qui s'est déroulée pendant les 29èmes Journées internationales d'économie monétaire et bancaire à l'université de Nantes, les 28 et 29 juin 2012. La table ronde, présidée par Andy Mullineux, a réuni plusieurs économistes de renom : Charles W. Calomiris, Olivier de Bandt, Charles A.E. Goodhart, Jean-Paul Pollin et Natacha Valla. L'article recense les prises de position des intervenants provenant de milieux et de pays différents, synthétise les termes du débat et conclut en proposant des recommandations concrètes pour sortir de la crise de la dette souveraine.Escaping the Eurozone's « Doom Loop ». This article reports on a round table panel discussion entitled « Sovereign Debt Crisis and the Future of the Eurozone », which took place at the 29th International Symposium on Money, Banking and Finance, at the University of Nantes, June 28-29, 2012. The panel was chaired by Andy Mullineux and consisted of Charles W. Calomiris, Oliver de Bandt, Charles A.E. Goodhart, Jean-Paul Pollin and Natacha Valla. The article contains a detailed review of the discussion and concludes with policy recommendations for escaping the so-called « doom loop » characterizing the sovereign debt crisis.
- Répression financière : une tentation pour « liquider » la dette publique ? - Bastien Drut p. 127-143 La montée récente de la dette publique limite les marges de manœuvre des gouvernements, en termes de politique économique, et il paraît urgent d'essayer de limiter sa progression. Cet article montre que, si la répression financière apparaît comme une solution séduisante pour les pays dits périphériques de la zone euro, elle n'est pas sans poser de questions d'un point de vue macro-financier.Financial Repression : A Solution to Liquidate the Public Debt ? The recent rise of the public debt limits governments' room for manœuvre in terms of economic policy and it seems urgent to try to slow down its progression. This paper shows that even if financial repression appears as an appealing solution for the so called peripheral countries of the euro area, it is not without creating concerns from a macro-financial point of view.
- Faut-il (vraiment) augmenter les frais d'inscription à l'université ? - David Flacher, Hugo Harari-Kermadec, Léonard Moulin p. 145-183 Cet article propose une analyse des arguments couramment avancés en faveur des frais d'inscription : i) l'iniquité du système français ; ii) l'efficience des frais comme outil pour sélectionner, orienter et inciter à l'effort ; iii) le financement de l'université. Nous défendons la thèse selon laquelle ces frais peuvent conduire de potentiels étudiants à renoncer à leurs études, à modifier l'orientation qui aurait été la leur en l'absence de frais ou encore à modifier leur comportement sur le marché du travail sous le poids de la dette. Nous montrons que les frais ne garantissent ni l'équité, ni un fonctionnement efficient du système d'enseignement supérieur, ni un accroissement des ressources des établissements.Should we (really) Raise Tuition Fees ? This article offers a critical analysis of the usual arguments in favour of tuition fees : i) the iniquity of the French system, ii) the efficiency of fees to select, guide and encourage the effort, iii) the financing of the university. We defend the thesis that, due to these costs and due to debt burden, potential students could drop out of higher education, change their vocational orientation or behaviour on the labour market. We show that tuition fees do not guarantee equity, efficiency and resources increase for universities.